Après avoir surpris les fans avec un premier opus fidèle à l’univers des films RoboCop, le studio polonais Teyon nous livre une suite qui était à l’origine censée n’être qu’une extension du jeu. Rebrandé en un véritable jeu stand-alone (qui ne nécessite pas d’avoir joué à l’original), le titre ne se contente pas de reprendre ce qui a fait le succès du premier et introduit de nombreuses nouveautés. Initialement pensé comme une extension du jeu de 2023, Unfinished Business s’est finalement transformé en un ambitieux projet de suite – ou d’extension stand alone comme aime l’appeler Nacon – même si c’est lui faire une bien mauvaise publicité, le jeu étant beaucoup plus proche d’une suite que d’une extension. Car de facto, la seule chose qui ne change pas par rapport à l’épisode de 2023, c’est le moteur graphique qui reste le même. Unfinished Business se déroule peu après les événements de RoboCop: Rogue City, entre les films RoboCop 2 et RoboCop 3. L’histoire propulse RoboCop dans l’OmniTower, un gigantesque complexe résidentiel d’Old Detroit, construit pour reloger les habitants évincés au profit de Delta City. Mais cette tour, censée incarner l’avenir, est devenue une forteresse contrôlée par des mercenaires lourdement armés, dirigés par un ancien collègue de Murphy. Aidé par une ex-scientifique d’OCP, RoboCop va devoir faire le ménage dans la tour et empêcher les mercenaires de prendre le contrôle des technologies OCP, y compris lui-même. Le cryo-gun est un régal Et s’il faut bien avouer qu’on avait très peur de se plonger dans cet univers plus “confiné” que celui de l’original, il faut bien admettre que Teyon a fait un sacrément beau boulot ! L’OmniTower offre des décors étonnamment variés avec ses appartements délabrés, ses laboratoires high-tech et son cinéma abandonné. Le scénario est tout à fait fidèle à l’univers des films et parvient à nous tenir scotché avec ses dialogues bien écrits et ses nombreux rebondissements. Côté gameplay, Unfinished Business est très similaire à RoboCop: Rogue City, avec toutefois quelques évolutions. Les mouvements lents et massifs du cyborg contrastent avec sa puissance dévastatrice, ce qui donne une approche unique à ce FPS. L’Auto-9, pistolet emblématique, reste l’arme phare avec ses munitions infinies, mais de nouvelles armes comme le Cryo Cannon, qui gèle les ennemis avant de les briser, ou une mitrailleuse lourde, ajoutent de la variété. Les combats sont naturellement très intenses, violents aussi avec des giclées de sang et des membres arrachés et plus tactiques qu’il n’y parait. Dee facto, certains ennemis peuvent vous faire très mal. Le jeu introduit aussi de nombreuses nouveautés : de nouvelles armes, de nouveaux ennemis (drones volants, mercenaires avec jetpacks, soldats blindés ou cyborgs armés de katanas, une nouvelle capacité (le ricochet de balle qui rend les combats plus funs encore !) et une séquence courte mais ô combien jouissive aux commandes d’un ED-209. La narration est beaucoup plus soignée que dans l’original. Teyon semble avoir compris ce qui n’allait pas dans l’original. Le studio a réduit le nombre de séquences d’enquête avec le système de scan pénible et répétitif, les zones ouvertes ont disparu pour une meilleure maîtrise de la narration et du rythme et surtout, le jeu joue davantage la carte du fan-service. Alors oui, Unfinished Business reste très proche de l’original mais il n’en apporte pas moins de nombreuses nouveautés très plaisantes. S’il est un peu plus court que l’original (comptez 8h environ), Unfinished Business a donc le mérite d’être plus fun, mieux structuré et plus prenant. La progression étage par étage maintient un rythme soutenu, et les flash-back jouables, comme une mission en tant qu’Alex Murphy avant sa transformation, ajoutent de la variété. Le vrai plus ? Le titre est vendu 30€ seulement – et c’est une sacrément bonne affaire puisqu’il s’agit en réalité d’une vraie suite, riche en contenus et qui aurait tout à fait justifier un passage à la caisse à 50€ ! On ressent toute la lourdeur de Robocop dans ses déplacements. Côté défauts, on pointera du doigt quelques maladresses : des bugs, des chutes de framerate, quelques textures qui passent moins bien. La finition n’est pas exceptionnelle mais on accepte de fermer les yeux sur ces petits défauts. D’autant plus que côté bande sonore, Nacon fait plaisir aux fans avec des remixes très réussis du thème iconique de RoboCop et d’excellents doublages en anglais. Conclusion Présenté comme une “extension stand-alone du jeu Robocop”, Unfinished Business est une vraie bonne surprise. L’éditeur Nacon aurait franchement pu l’introduire comme une suite directe du premier opus tant les nouveautés sont nombreuses : nouveaux ennemis, nouvelles armes, séquences originales, nouvel environnement, évolutions dans le gameplay, tout ou presque évolue dans la bonne direction, à l’exception de la réalisation. Le jeu reste visuellement identique à l’original. Il se défend d’ailleurs plutôt bien, sauf au niveau de la finition avec quelques bugs et ralentissements. Les fans de Robocop seront aux anges avec un scénario captivant, du fan service à gogo, des séquences mémorables et un rythme beaucoup mieux maitrisé que dans l’original. Cerise sur le gâteau, malgré un contenu très généreux, Unfinished Business n’est vendu que 30€ !