Après avoir livré un très bon remaster du premier volet, Nightdive Studios célèbre comme il se doit les 25 ans d’un monument du jeu vidéo avec System Shock 2: 25th Anniversary Remaster, une refonte ambitieuse d’un titre culte sorti en 1999. Connu pour ses remasters soignés comme Turok ou Doom 64, Nightdive multiplie les revivals de vieilles franchises. Le studio nous avait déjà livré un excellent remaster du premier System Shock. Il enchaine aujourd’hui avec sa suite. Le studio a collaboré avec des vétérans de l’équipe originale d’Irrational Games et Looking Glass Studios pour préserver l’âme du jeu tout en le rendant accessible aux joueurs modernes. Sorti à l’origine en 1999, System Shock 2 a redéfini le genre du FPS immersif avec des mécaniques novatrices reprises plus tard par des titres comme BioShock ou Dead Space. Ce remaster, construit sur le Kex Engine, modernise les graphismes, l’interface et les contrôles, tout en intégrant des options de personnalisation. S’il s’adresse avant tout aux nostalgiques, il mérite le coup d’oeil également si vous étiez passé à côté de cette petite pépite. Ce qui frappe immédiatement quand vous jouez la première fois à System Shock 2, c’est à quel point le jeu se veut immersif. L’action se déroule en 2114, à bord des stations spatiales Von Braun et Rickenbacker, où le joueur incarne un soldat amnésique réveillé après une cryogénisation. L’intrigue tourne autour de SHODAN, une intelligence artificielle malveillante qui a infecté les stations avec un virus organique, transformant l’équipage en mutants. Pour comprendre les tenants et aboutissants du scénario, le joueur devra explorer journaux audios et emails, à l’ancienne donc. Un modèle qui a fait son temps… Toutefois, le scénario n’en demeure pas moins captivant. Les environnements, des laboratoires stériles aux corridors infestés de créatures, sont imprégnés d’une atmosphère oppressante. Chaque recoin raconte une histoire, des corps mutilés aux messages désespéré des survivants. C’est toutefois dans son gameplay que System Shock 2: 25th Anniversary Remaster brille le plus, offrant un mélange unique de FPS, RPG et survie. À la manière de Deus Ex, le jeu donne une liberté totale au joueur pour façonner son expérience. Vous choisissez une classe (soldat, hacker ou psionique) qui influence vos compétences, puis progressez via un système d’arbres de talents. Voulez-vous devenir un tireur d’élite, un maître du piratage ou un adepte des pouvoirs télékinétiques ? Chaque choix ouvre des approches différentes : déverrouiller une porte par le piratage, la faire exploser ou trouver un passage secret. Les combats, bien que modernisés avec des contrôles fluides et une visée précise, conservent une tension palpable. Les ennemis, des hybrides mutants aux drones mécaniques, sont redoutables et demandent une gestion rigoureuse des ressources. Les munitions et les kits de soin sont rares, forçant le joueur à alterner entre armes à feu, armes blanches et pouvoirs psioniques. En plus des combats et de l’exploration, le jeu a des composantes infiltration et puzzles à base de piratages. Mais le volet le plus réussi, c’est sans aucun doute la partie survie. La gestion de l’inventaire, inspirée de Resident Evil, représente un vrai exercice. Chaque objet occupe un espace limité, obligeant à des choix cornéliens : transporter plus de munitions ou un kit de réparation ? Les armes, dégradables, nécessitent un entretien constant, renforçant l’aspect survie. L’exploration est au cœur de l’expérience. Les stations spatiales, labyrinthiques, regorgent de secrets : conduits d’aération, coffres cachés, terminaux à pirater. Ca vous rappelle quelque chose ? Pour les plus jeunes, BioShock s’est en réalité beaucoup inspiré de System Shock. Ce remaster ajoute des cartes interactives et des options d’accessibilité (comme des indices pour les puzzles), rendant l’expérience plus fluide pour les plus jeunes sans sacrifier la complexité. Les puristes peuvent désactiver ces aides pour retrouver la difficulté brute de 1999. Un léger bémol : certains combats contre des ennemis standards peuvent sembler répétitifs, et l’intelligence artificielle, bien qu’améliorée, montre parfois ses limites, avec des ennemis bloqués dans des patterns prévisibles. Visuellement, ce remaster est plutôt une réussite même si les plus jeunes regretteront sans doute que le jeu n’ait pas eu droit à un remake complet. Les graphismes ont été en grande partie retravaillés avec des nouvelles textures, des effets de lumière volumétrique et des modèles 3D entièrement revus. Le jeu conserve toutefois son esthétique rétro. On notera au passage que ce remaster tourne en 4K à 60 FPS, avec des temps de chargement minimes. L’optimisation est vraiment solide. La bande-son est un autre point fort. Les musiques électroniques, réorchestrées à partir des compositions originales créent une atmosphère oppressante. Bruitages et doublages sont également très réussis. A 30€, difficile de ne pas vous le conseiller. Au même titre qu’un Half-Life ou un Perfect Dark, System Shock 2 est un incontournable du FPS. On aurait certes pu en attendre davantage de ce remaster, au vu de l’énorme travail accompli sur le premier volet qui avait eu droit à un vrai remake, mais rappelons-le ce second volet n’avait jamais eu vocation à recevoir un remake intégral. Visuellement, ça a vieilli. C’est sans doute ce qui refroidira le plus les plus jeunes. Mais rassurez-vous, ça reste très décent et surtout l’ambiance est vraiment ce qui vous captivera le plus dans ce jeu. Conclusion Après avoir livré un très bon remake du premier System Shock, Nightdive nous offre une refonte du second volet, 25 ans après sa sortie. Et si le jeu a vieilli, le studio est parvenu à joliment moderniser l’expérience avec des contrôles retravaillés et quelques modernisations esthétiques. Il ne faut toutefois pas s’attendre à un remake mais bien à un remaster, beaucoup plus ambitieux que celui du premier volet. Oui, le jeu a vieilli visuellement, mais il reste un monument du FPS qui a inspiré les plus grands noms du secteur. Très immersif, System Shock 2 captive surtout par son gameplay, qui se veut un brillant mélange de plusieurs genres : survie, horreur et RPG. Un classique qui mérite toute votre attention encore aujourd’hui.