Avec un peu d’avance sur ses concurrents, Nintendo se lance déjà dans la “nouvelle génération” avec sa Switch 2, une nouvelle console hybride qui reprend le concept de son ancêtre tout en apportant quelques petites innovations. Avec plus de 150 millions de consoles vendues dans le monde, la Switch est le plus gros succès commercial de Nintendo. Nintendo avait pris de très gros risques avec elle, en proposant un concept innovant et très séduisant pour les gamers. Car de facto, la Switch n’était pas qu’une simple console, mais une machine hybride, une console pensée pour être utilisée à la maison et à l’extérieur également. La Switch 2 reprend ce concept de console hybride – tout en apportant quelques petits changements à la formule. Une véritable évolution La plus grosse évolution concerne ainsi l’écran, qui passe de 6,2 (ou 7″ pour le modèle OLED) à 7,9″. L’écran est beaucoup plus grand et offre une bien meilleure lisibilité, et c’est un vrai plus pour les gamers. Mais il faudra composer avec tous ses défauts : une luminosité assez faible (390 cd/m²), soit un peu plus que sur Switch (360), mais beaucoup moins qu’un Steam Deck (600), une autonomie qui baisse également (3h en nomade avec Mario Kart) et une colorimétrie de l’écran pas tout à fait au point, avec des couleurs qui ont tendance à trop ressortir. Le LCD y est pour beaucoup et clairement, on regrette le choix de cette technologie. L’écran plus grand est aussi synonyme d’un gain substantiel de poids : + 140g tout de même, et il faut avouer que ça commence à peser lourd en main. Le pied de la Switch 2 est beaucoup plus solide que celui de son ancêtre. Pour le reste, la formule est grandement améliorée. La petite béquille fragile de la Switch est remplacée par une béquille beaucoup plus sophistiquée et résistante également. Le système de joy-con évolue également, Nintendo étant passé à un système magnétique qui fonctionne à merveille. Et il faut bien admettre que l’évolution est notable à l’usage : les sticks sont plus solides, un nouveau bouton dédié au Gamechat a fait son apparition, le toucher est plus agréable avec une finition plus douce et surtout, les joy-cons peuvent désormais être utilisés comme une souris. Alors oui, c’est assez gadget pour le moment, la fonction est joliment présentée dans le Switch 2 Tour. Mais il y a là un vrai potentiel pour les FPS et les jeux de stratégie ou de gestion. Comme leurs ancêtres, ces joy-cons de nouvelle génération ont toutefois la fâcheuse tendance à souffrir du joy con drift, ce phénomène agaçant qui impact légèrement le gameplay avec un drift continu du joystick. Au niveau du stockage, la console embarque 256 Go par défaut, ce qui est plutôt généreux et largement suffisant pour la plupart des joueurs. Les propriétaires du premier modèle risquent toutefois d’être surpris par la décision de Big N. d’abandonner le support des cartes microSD. La Switch 2 n’est de facto compatible qu’avec les cartes microSD Express… Ce qui risque d’être très frustrant vu leur prix. Le nouveau système de fixation est tout aussi efficace. Comme son ancêtre, la Switch 2 a été pensée pour être utilisée dans deux modes différents : en nomade, où elle fonctionne sur batterie et est totalement autonome, ou en docké, attachée à sa station, où elle se transforme en console de salon. On la connecta à sa TV via un câble HDMI, on retrouve un port Ethernet et un second port USB-C sur ce modèle. Et dans un mode comme dans l’autre, on est plutôt satisfait. Certes, la Switch 2 n’est pas au niveau d’une PS5 Pro, ni même d’une Xbox Series ou d’un PS5, mais elle réalise un saut de géant par rapport à son ancêtre, égalant les performances d’une PS4 Pro. L’avantage de ce gain de puissance, outre la promesse de jeux plus beaux, c’est surtout l’arrivée de nombreux titres qui ne pouvaient pas tourner sur la première Switch, comme Cyberpunk 2077, Kunitsu-Gami ou Civilization VII. Certes, il n’y en a pas encore énormément, mais avec le temps, ces titres qui boudaient autrefois la console devraient se multiplier. Car de facto, le fossé technologique qui séparait les consoles s’est réduit. Les Joy-con évoluent, ils gagnent en précision et sont plus agréables à porter, mais le joy con drift peut toujours s’inviter. Côté interface, la Switch 2 est identique à son ancêtre. Ca surprend au premier contact, mais on notera tout de même que Nintendo a bien prévu son coup quand même puisqu’il est désormais possible d’accéder à son catalogue de jeux pour les retélécharger. Un outil de transfert très bien conçu a été ajouté à la console, ce qui permet de transférer ses sauvegardes et jeux de l’ancienne Switch vers la nouvelle dès le déballage. Enfin, il est désormais possible, comme sur Switch, de prêter ses jeux pour une durée déterminée à des amis, ce qui est tout de même un sacré atout. Un line-up pauvre au lancement Le plus gros point faible de la console reste toutefois son line-up, qui comprend 2 exclusivités à son lancement : le très réussi Mario Kart World et le nettement moins marquant Nintendo Switch 2: Welcome Tour, une espèce de démo des capacités de la console. C’est léger, très léger même. Mais Nintendo n’est pas le seul à blâmer. Tous les derniers modèles de consoles ont eu un line-up de lancement très pauvre. De la PS5 à la Xbox Series. Ce sont pourtant bien ces exclusivités qui s’imposent comme des system sellers, depuis toujours. La Nintendo 64 n’aurait jamais connu son succès sans Mario 64, Mario Kart et Goldeneye 007. On s’en doute, tout cela fait partie d’un plan bien construit de Nintendo. Sans surprise, la console a réalisé un démarrage record malgré son faible nombre d’exclusivités. Une stratégie payante pour le géant nippon, qui n’a sans doute pas voulu jouer toutes ses cartes directement. La vérité, c’est que la machine aura beaucoup plus d’intérêt une fois que les prochains Zelda, Mario et autres superstars de l’écurie auront vu le jour dessus. Le line-up 2025 du géant n’est d’ailleurs pas très excitant entre le remake d’un vieux Kirby, un spin-off de Splatoon, un spin-off de Donkey Kong et Metroid Prime 4 (qui sortira par ailleurs aussi sur Switch). La suite, en 2026, devrait logiquement faire décoller les ventes. Pour le reste, le soutien des éditeurs tiers devrait à nouveau être assez limité. La Switch 2 sera typiquement le genre de console que vous achèterez plutôt pour les exclus Nintendo et éventuellement quelques petits jeux indépendants auxquels vous pourrez jouer dans le train ou le métro. Dès lors, à vous de choisir s’il faut craquer maintenant ou plus tard. De notre point de vue, la Switch 2 est plutôt une belle réussite malgré ses défauts. Elle offre un confort d’utilisation supérieur à son ancêtre grâce à son écran XL, sa qualité de fabrication, ses évolutions notables. Elle a également l’atout d’être rétrocompatible. Si vous n’étiez pas passé à la Switch OLED et étiez resté sur le modèle original, vous sentirez donc une réelle évolution. Si la Switch est votre seule console de jeu, il est tout à fait envisageable de craquer dès à présent. Vous pourrez jouer à des tas de titres qui n’étaient jamais sorti sur la première console. Si vous disposez d’une PS5 ou d’un Xbox, ce seront sans doute plus les exclusivités Nintendo qui vous feront craquer. Les + : Un écran plus grand et très joli Le concept hybride toujours aussi séduisant Rétrocompatible avec la Switch La caméra, un vrai plus entre amis L’utilisation du joy-con comme souris Le concept des cartouches à prêter, un vrai plus Les nouveaux joy-cons, une vraie réussite 256 Go de stockage, c’est plutôt pas mal Agréable à prendre en main, très beau design Une vraie évolution au niveau des performances Les – : Les problèmes de joy-con drift sont toujours là Un line-up de jeux peu intéressant au lancement Un écran pas adapté au jeu en extérieur (faible luminosité) Une autonomie très limitée (3h environ) Alors, on craque ? La Switch 2 est une excellente console et une véritable évolution par rapport au premier modèle. Dès le premier contact, on se rend compte de l’énorme travail réalisé par Nintendo : les joy-cons sont beaucoup plus fonctionnels et précis, l’écran a gagné en taille. La console est aussi plus puissante, pas au niveau d’une PS5 Pro, ce qui est logique vu son statut hybride, mais plus proche d’une PS4 Pro. Et cela se voit dans les jeux. Mario Kart World est pour l’instant celui qui exploite le mieux ce potentiel. Ajoutez à cela des petites fonctions séduisantes comme le mode souris, qui ira à merveille aux FPS et jeux de stratégie, et vous comprendrez l’énorme potentiel de la machine. Côté défauts, on regrette toujours la présence d’un drift des joy-cons, un line-up léger au lancement et l’autonomie décevante de ce modèle… Oui, il n’y a pas beaucoup de gros jeux dessus pour le moment, mais la Switch 2 reste LA console qu’il vous faudra pour jouer aux prochains Mario, Zelda, Smash Bros et consorts. Et contrairement à son ancêtre, elle a le mérite d’être rétrocompatible. De solides arguments de vente, en attendant l’arrivée de plus grosses licences…