Test – Death Stranding 2 : Hideo Kojima signe une nouvelle aventure marquante

Presque six ans après l’original, le studio Kojima Productions propose une véritable suite aux aventures de Sam Porter Bridges. Ce nouvel épisode exclusif à la PS5 reprend la formule du premier en la peaufinant en petit peu, tout en continuant le développement de cet univers singulier.

Est-il nécessaire de présenter Hideo Kojima ? Le créateur japonais est à l’origine de plusieurs titres cultes de l’histoire du jeu vidéo puisqu’il a été la tête pensante de la licence Metal Gear. Un tournant majeur de sa carrière s’est opéré il y a dix ans, puisque le monsieur a quitté Konami pour créer son propre studio : Kojima Productions. De cette nouvelle équipe est né un certain Death Stranding, un jeu d’aventure au casting prestigieux et au concept original qui avait divisé le public, le principe du jeu étant de jouer un livreur qui doit simplement voyager avec ses marchandises dans un univers post-apocalyptique. La suite, intitulée Death Stranding 2 : On the Beach, était l’occasion pour Kojima de revoir un peu sa copie sans pour autant dénaturer l’expérience originale.

Le titre se déroule quelques mois après le premier, toujours dans cet univers où l’humanité s’est fractionnée en de petites communautés à cause de nombreux phénomènes paranormaux et dangereux. Le protagoniste Sam (toujours incarné par Norman Reedus) vit désormais loin des UCA (United Cities of America) en compagnie de la petite Lou. Il est tout de même retrouvé par Fragile (incarnée par Léa Seydoux) qui lui demande de réaliser une nouvelle mission, celle de relier le Mexique au réseau chiral.

Cette mission représente un prologue de quelques heures qui révélera l’arrivée d’une nouvelle force antagoniste, de mystérieux soldats portant des armures rouges. Plusieurs évènements (que nous ne détaillerons pas ici afin de vous laisser les découvrir par vous-même) vont amener Sam à emprunter un portail qui le mènera directement en Australie. Sam, accompagné de Fragile et de son groupe indépendant appelé “Drawbridge”, va voyager à travers tout le continent pour le connecter aussi au réseau.

Il est important de préciser que le scénario du titre est l’un de ses atouts et qu’il est plus que conseillé d’avoir joué au premier avant d’entamer cette nouvelle aventure. Un petit résumé est proposé sur l’écran titre, mais est loin d’être suffisant pour saisir toutes les nuances de ce récit qui peut parfois être compliqué à suivre, notamment à cause de son univers très travaillé et unique, mais qui demande d’être très attentif. Si les nuances sont parfois compliquées à saisir, l’univers de Death Stranding reste toujours aussi original et captivera quiconque adhère un minimum aux concepts qu’il introduit. Plusieurs nouveaux personnages vont nous accompagner durant notre périple, ainsi que des visages familiers, tous incarnés par des acteurs renommés (Elle Fanning, Luca Marinelli…) ou même des réalisateurs célèbres (Guillermo del Toro ou encore George Miller). Le récit est prenant, les personnages principaux sont attachants, et les nombreuses cinématiques brillent aussi grâce à la mise en scène très travaillée du titre.

La vie tranquille de Sam et Lou est très vite bouleversée.

Tout comme son prédécesseur, Death Stranding 2 est un jeu d’action et d’aventure dont le gameplay va s’articuler autour de la traversée de différents environnements. Les personnes fâchées avec le concept unique du premier jeu ne risquent pas de changer d’avis avec cette suite qui garde la même formule. Sam est envoyé dans des missions où il doit livrer des marchandises et reconnecter différentes parties du continent au réseau chiral. Pour ce faire, nous devons voyager dans ce monde ouvert en transportant les marchandises.

Si le principe est souvent moqué pour sa simplicité, le gameplay est tout de même plus complexe qu’il n’y paraît et arrive à se renouveler. Ce qui n’est qu’un voyage d’un point A à un point B est complexifié par le terrain qu’il faudra emprunter avec prudence. Tout un tas de facteurs rentrent en compte dans le bon déroulement d’une mission puisqu’il faut à la fois faire attention à l’équipement de Sam, à ce qu’il porte et au poids que cela représente, mais aussi à notre itinéraire et à tout ce qu’on rencontrera sur le chemin. Les terrains escarpés et rivières peuvent très bien faire chuter Sam si l’on joue imprudemment, ce qui risque d’endommager la marchandise.

Le titre est une vraie claque graphique.

En échange de matériaux, il est possible de construire différentes structures comme des ponts ou des routes, et même de crafter des véhicules permettant de transporter encore plus de choses. De quoi bien faciliter les déplacements même si ces possibilités restent souvent très limitées et ne nous protègent pas de soldats ennemis ou des échoués qui apparaissent à certains endroits de la carte. Le concept reste toujours aussi efficace et original, même s’il ne plaira pas à tout le monde. Ce deuxième épisode simplifie un peu les choses en nous donnant encore plus de possibilités et des véhicules plus performants. Il conserve également l’aspect multijoueur asynchrone qui permet de voir apparaître les constructions d’autres joueurs dans notre partie, ce qui peut aider notre progression, mais uniquement dans les zones déjà reliées au réseau chiral (et donc que l’on a déjà visitées). Malgré ces simplifications, plusieurs niveaux de difficultés sont proposés.

Le titre réserve tout de même d’autres phases de jeu pour varier l’expérience, avec certaines missions bien plus tournées vers l’infiltration, et d’autres proposant des phases d’action où il faudra user d’armes à feu pour se débarrasser de créatures parfois gigantesques. Si cette diversité est bienvenue et que les combats de boss sont des plus spectaculaires, les phases de gunfight ne sont pas les plus réussies manette en main, la faute à une certaine lourdeur dans le maniement de Sam. Le titre demande un certain temps avant de s’habituer à ses contrôles parfois peu intuitifs et à la navigation dans ses nombreux menus.

Les combats de boss sont impressionnants, mais ne sont pas le point fort du jeu.

Death Stranding 2 est une véritable réussite graphique et technique, tournant avec une fluidité exemplaire sur le modèle standard de la PS5 en mode performance. Le Decima Engine, moteur appartenant à Guerrilla Games et ayant notamment été utilisé pour les jeux Horizon, fait à nouveau des merveilles en proposant des personnages presque aussi réalistes que les vrais acteurs et des décors encore plus beaux. L’Australie offre des ambiances différentes qui permettent une belle diversité visuelle et quelques claques graphiques au passage.

La bande-son est également un gros point fort du titre. Dirigée par Ludvig Forssell (déjà compositeur sur le premier jeu) et par l’artiste français Woodkid, elle propose de nombreux morceaux mélancoliques qui collent parfaitement à l’univers du jeu, mais aussi tout un tas de chansons (parfois inédites) réalisées par de nombreux groupes et artistes connus à l’internationale. On retrouve ainsi un morceau original de Caroline Polachek, plusieurs chansons de Chvrches, de Low Roar, et bien d’autres. Une tracklist riche et très bien choisie pour accompagner nos voyages. Le doublage est aussi de très bonne facture, que ce soit en français ou en anglais.

Le scénario demande une trentaine d’heures en ligne droite pour en voir le bout, mais le titre réserve beaucoup de missions annexes qui valent le coup. Il s’agit évidemment d’un jeu que l’on conseille à celles et ceux qui seraient tentés par une expérience de jeu contemplative et parfois lente, ainsi qu’à un scénario parfois alambiqué, mais tout de même très prenant et proposant des moments marquants. Death Stranding 2 reste une expérience qui propose quelque chose de différent dans le paysage des jeux à gros budget.

Conclusion

Plus de cinq ans après la première aventure de Sam, la licence Death Stranding est de retour avec un second épisode. Toujours dirigé par le fameux Hideo Kojima et son studio, ce deuxième jeu reprend quelques mois après le scénario du premier. Death Stranding 2 : On the Beach suit une nouvelle mission où notre porteur va devoir reconnecter toute l’Australie. Avec son casting impressionnant, sa mise en scène très travaillée et son univers unique, l’aventure Death Stranding 2 est un véritable plaisir à suivre malgré une certaine complexité dans la narration. Le gameplay, lui, reste assez proche du premier jeu, ce qui risque de ne pas réconcilier ceux qui n’avaient pas accroché à la proposition. Si certaines missions vont nous donner l’occasion de faire de l’infiltration ou des gunfight (qui ne sont par ailleurs pas toujours convaincants pour plusieurs raisons, dont une maniabilité complexe), le cœur du jeu reste des missions de livraison de marchandises. Le concept est toujours aussi original, et cette fois amélioré par de nouvelles idées. L’aventure est longue et nous plonge dans un voyage souvent contemplatif qui est sublimé par une excellente bande-son ainsi que par des visuels impressionnants. Comme son prédécesseur, Death Stranding 2 ne plaira pas à tout le monde tant sa proposition est différente de ce que l’industrie nous propose du côté des jeux à gros budget, mais le titre est une véritable réussite dans ce qu’il entreprend.

_
Suivez Geeko sur Facebook, Youtube et Instagram pour ne rien rater de l'actu, des tests et bons plans.

Recevez nos dernières infos directement sur votre WhatsApp en vous abonnant à notre chaine.

Death Stranding 2 : On the Beach

Gameplay 7.5/10
Contenu 8.5/10
Graphismes 9.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 8.0/10
8.3

On aime :

Une histoire captivante et un univers riche

Un vrai travail sur la mise en scène

Un gameplay original et réussi

Son excellente bande-son

Une réussite graphique et technique

On aime moins :

Le scénario parfois un peu alambiqué

L'univers complexe à comprendre

Les phases d'action moins convaincantes

Une maniabilité complexe