Sorti en exclusivité sur PlayStation 5 il y a tout juste un an, Final Fantasy XVI débarque enfin sur d’autres plateformes. Le seizième opus de la saga légendaire de Square Enix avait divisé par son virage vers l’action et son ton plus sombre, mais il s’était imposé comme une claque technique et narrative. Final Fantasy XVI nous plonge dans Valisthéa, un monde médiéval-fantastique où les nations s’affrontent pour le contrôle des Cristaux-mères, sources de magie et de pouvoir. Le joueur incarne Clive Rosfield, prince déchu de Rosaria, dont la vie bascule après une tragédie impliquant les Éikons, des invocations titanesques liées aux Primordiaux. Cette quête de vengeance et de rédemption, qui s’étend sur plusieurs décennies, explore des thèmes matures comme la guerre, l’esclavage et le sacrifice. L’écriture, signée Kazutoyo Maehiro, tisse une fresque complexe où intrigues politiques, trahisons et dilemmes moraux s’entrelacent avec une intensité rare. Les personnages, de l’idéaliste Joshua au cynique Cid, sont profonds et attachants, portés par des doublages impeccables (en anglais ou japonais, avec sous-titres français). Graphiquement, le jeu est une belle réussite. L’univers de Valisthéa est d’une richesse saisissante. Chaque région – des plaines verdoyantes de Rosaria aux déserts arides de Dhalmekia – déborde de détails visuels et narratifs, renforcés par des quêtes secondaires qui étoffent le lore. Les cinématiques, nombreuses et superbement mises en scène, capturent l’ampleur des affrontements entre Éikons, évoquant des combats dignes d’un Godzilla. Si l’histoire peut parfois souffrir d’un rythme inégal, avec quelques longueurs dans l’acte central, elle compense par des twists mémorables et une conclusion bouleversante. Même les joueurs réfractaires aux récits épiques y trouveront leur compte, tant la narration est immersive et universelle. C’est dans son gameplay que Final Fantasy XVI se distingue, abandonnant le tour par tour pour un système d’action en temps réel inspiré de Devil May Cry. Clive, armé de son épée et des pouvoirs des Éikons, enchaîne combos, esquives et attaques spéciales dans des combats d’une fluidité sidérante. Chaque Éikon, comme Ifrit, Phénix ou Titan, confère des compétences uniques – boules de feu, charges sismiques, parades énergétiques – que le joueur peut équiper et alterner à la volée. Ce système, accessible mais profond, permet de personnaliser son style de jeu : privilégier la puissance brute avec Titan, la mobilité avec Garuda, ou les attaques à distance avec Bahamut. Les combats, rythmés par une caméra dynamique et des effets visuels éblouissants, donnent une sensation de puissance rarement égalée. Les combats se jouent désormais au tour par tour. Les affrontements contre les boss, en particulier les Éikons, sont le clou du spectacle. Ces séquences, mêlant QTE bien intégrés et phases de combat spectaculaires, évoquent des blockbusters hollywoodiens. La progression est enrichie par un arbre de compétences où l’XP accumulée permet de débloquer de nouvelles capacités ou d’améliorer celles existantes. Les équipements, bien que moins complexes que dans un RPG classique, offrent des bonus variés (force, santé, recharge de magie), tandis que le craft permet de fabriquer des armes légendaires comme l’Épée de l’Ouragan. Les quêtes secondaires, souvent critiquées sur PS5 pour leur manque d’originalité, ont été légèrement remaniées dans cette version Xbox, avec des défis plus variés et des récompenses plus intéressantes. Le DLC The Rising Tide, inclus dans cette édition, ajoute une nouvelle région, Mysidia, et un Éikon inédit, Léviathan, dont les pouvoirs aquatiques renouvellent les combats. Cependant, le gameplay n’est pas exempt de défauts. La courbe de difficulté, bien que mieux équilibrée qu’à la sortie initiale grâce à des ajustements, peut sembler trop clémente pour les habitués des jeux d’action. De plus, la gestion de l’inventaire reste simpliste, et certains combos manquent de variété à long terme. Malgré ces bémols, le système de combat reste un modèle d’équilibre entre accessibilité et profondeur, rendant chaque affrontement exaltant. Côté exploration, le jeu souffre des mêmes limites que sur PS5 : les zones, bien que magnifiques, sont parfois trop linéaires, et l’absence d’un véritable open-world peut décevoir les fans de Final Fantasy XV. Les quêtes secondaires, malgré des améliorations, restent en deçà des standards modernes, certaines se limitant à des allers-retours sans grand intérêt. La durée de vie, en revanche, est généreuse : la quête principale se boucle en 35 à 40 heures, tandis que les quêtes annexes, le DLC et le mode New Game+ peuvent porter l’expérience à plus de 60 heures pour les complétionnistes. La mise en scène est très impressionnante. Sur Xbox Series X comme sur PS5, le jeu est d’une beauté étonnante. Sur Xbox Series X, il tire parti de la puissance de la console pour offrir des textures encore plus fines et des temps de chargement quasi inexistants. Les environnements, bien que semi-ouverts plutôt que véritablement open-world, regorgent de détails, des reflets sur les armures aux particules de magie. La version Series S souffre à l’inverse de quelques chargements plus lents, de soucis de chargement de textures et d’un affichage limité à du 1080p. Clairement, il y a un gap entre les deux machines, qui se ressent de plus en plus. Reste que par rapport à la version PS5, pas mal de bugs ont été corrigés. Le jeu est désormais beaucoup plus stable et n’est pas susceptible de causer le crash de la console. La bande-son, composée par Masayoshi Soken, est un chef-d’œuvre, mêlant chœurs épiques, thèmes mélancoliques et morceaux électrisants pour les combats. Les doublages, disponibles en français pour cette version, sont d’une qualité exceptionnelle, bien que certains dialogues secondaires puissent sembler surjoués. Conclusion Un an après la PS5, la Xbox Series accueille enfin Final Fantasy XVI. Les développeurs ont corrigé la plupart des bugs présents dans la version PS5 au lancement et joliment optimisé le jeu pour la version Xbox Series X. Sur Series S, il y a plus de bugs et un affichage limité à du 1080p… Mieux vaut le savoir avant de franchir le pas ! S’il ne plaira pas à tout le monde, cet épisode a le mérite de proposer une aventure très réussie et d’en mettre plein les yeux avec ses combats de titans. Les fans doivent toutefois s’attendre à de gros changements par rapport au XV. Exit les combats au tour par tour, notamment.