Crédit photo : AFP

Lutte contre les IPTV : les fournisseurs d’accès européens dénoncent des méthodes disproportionnées

Pour lutter contre les IPTV illégales, certains pays optent pour des mesures drastiques. Cela passe notamment par le blocage de plusieurs adresses IP. L’EuroISPA, qui regroupe plus de 3 300 fournisseurs d’accès (FAI) européens, dénonce des actions disproportionnées. Explications.

Lutter contre les IPTV illégales est compliqué pour les ayants droit. Soit un flux est coupé mais un autre ouvre à un autre endroit, soit la réactivité des autorités n’est pas suffisante pour le bloquer dans les temps. Face à cela, certains pays, comme l’Espagne et l’Italie, ont mis en place une solution drastique : bloquer l’accès à des milliers d’adresses IP et de noms de domaine spécifiques. L’action peut se mener en moins de 30 minutes.

Le souci, c’est que cette solution impacte également des sites légitimes. Par exemple, Google Drive a été bloqué durant environ 12 heures en février 2024 en Italie. Si le système peut s’avérer efficace, l’EuroISPA dénonce des “mesures de blocage de réseaux disproportionnées”.

Même si elle exprime son soutien dans la lutte contre le piratage, elle annonce sa préoccupation envers ces “action [qui] risquent de compromettre l’objectif de lutter contre les retransmissions non autorisées de manière équilibrée, efficace et proportionnée”. Elle rappelle que les FAI ne peuvent pas supprimer le contenu problématique mais seulement bloquer le nom de domaine du site web hébergeant le contenu illégal.

L’EuroISPA précise également que “malgré de nombreux incidents de blocage excessif, certains États membres continuent d’intensifier leurs efforts”. Elle pointe du doigt la mise en place de “mesures de plus en plus agressives pour étendre les ordonnances de blocage au-delà des FAI locaux”. L’association assure que ces efforts sont malavisés et peuvent compromettre “l’intégrité d’un Internet ouvert”.

Elle prône donc une collaboration des acteurs, leur but commun étant bien de lutter contre le piratage. En optant pour la coopération entre les ayants droit et les FAI, au lieu de recours à des décisions de justice, l’EuroISPA estime que le résultat sera plus efficace. En somme, les FAI aimeraient être consultés sur le sujet pour agir conjointement avec les ayants droit. Cela pourrait garantir une action plus ciblée, évitant les dommages collatéraux.

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