Suite totalement inattendue d’un excellent jeu d’aventure édité par Electronic Arts en 2021, Lost in Random: The Eternal Die ne partage que son univers avec son prédécesseur. Les développeurs du titre ont en effet choisi de nous livrer un rogue-lite s’inspirant assez ouvertement de l’excellent Hades. Parmi les très bonnes surprises de 2021, Lost in Random avait séduit par son univers torturé, sa patte artistique burtonesque et son gameplay unique. 4 ans plus tard, une suite totalement inattendue débarque. Il ne s’agit toutefois cette fois plus d’un jeu d’aventure mais d’un rogue lite qui lorgne du côté d’Hades. L’univers de Lost in Random: The Eternal Die nous plonge dans un monde gothique qui n’aurait rien à envier aux univers de Tim Burton, où l’aléatoire règne en maître. Dans la peau d’Aleksandra, l’ancienne reine d’Aléa déchue, le joueur devra tenter de se frayer un chemin, accompagnée de son fidèle dé vivant, Fortune, dans le Dénoir, un labyrinthe cauchemardesque en perpétuelle mutation. Votre dé vous accompagne partout. Alors forcément, vu qu’il s’agit d’un rogue lite, le scénario passe un peu au second plan, mais le lore reste bien présent et l’univers est très travaillé. C’est dans son gameplay que Lost in Random: The Eternal Die brille le plus, en se positionnant comme un jeu à la fois accessible et profond. Vu qu’il s’agit d’un rogue lite, vous savez d’entrée de jeu que vous allez mourir souvent et devoir recommencer encore et encore jusqu’à ce que vous ayez vaincu le boss du premier biome… Concrètement, une fois dans un nouveau biome on explore de nouvelles pièces en y éliminant tous les ennemis, on choisit ses cartes d’attaque et récompenses pour gagner en puissance et on progresse jusqu’au boss e salle en salle. Quatre armes sont disponibles – rapière, hache, dagues, arbalète – chacune offrant un style de jeu distinct, avec des attaques légères et lourdes. La rapière privilégie la rapidité, la hache la puissance brute, tandis que l’arbalète excelle à distance. Ces armes, améliorables via des ressources comme les braises, permettent de personnaliser son approche, bien que leur “feeling” manque parfois d’impact, ce qui peut rendre les combats moins percutants qu’espéré. A l’issue de chaque combat, vous devrez choisir votre récompense. Fortune, le dé vivant, occupe une place centrale dans le gameplay. Lancé, il génère des effets aléatoires selon le chiffre obtenu, comme des attaques de zone ou des buffs temporaires. Ce système, fidèle à l’esprit du premier jeu, injecte une dose de hasard maîtrisé qui s’intègre parfaitement au lore. Les cartes de pouvoir, quant à elles, ajoutent une couche stratégique. Activées via une jauge de magie remplie en frappant les ennemis, elles offrent des effets variés : attaques dévastatrices, soins, ou malus pour les adversaires. La gestion de ces cartes, combinée aux résultats du dé, demande de l’anticipation et de l’adaptabilité, surtout face aux boss, dont les patterns évoluent parfois d’un essai à l’autre. Reste un autre élément majeur : au cours de vos runs vous récupérerez des reliques qui vous permettront de débloquer des upgrades. La particularité du système repose sur le fait que vous devrez les positionner sur une sorte de damier en essayant d’associer les couleurs pour débloquer des améliorations permanentes. Les combats de boss sont très réussis. Globalement, la formule fonctionne étonnamment bien. The Eternal Die est une vraie réussite en matière de rogue lite. Pour ne rien gâcher de notre plaisir, le titre est également très joli et étonne par sa fluidité. Sa direction artistique est son plus gros point fort, avec des environnements qui capturent l’essence de l’univers burtonien. La bande-son, signée Ola Bäckström-Berg, enveloppe le joueur dans une ambiance à la fois inquiétante et envoûtante, bien que certaines pistes puissent sembler répétitives à la longue. Les doublages en anglais, sous-titrés en français, sont de qualité, avec un narrateur qui renforce l’immersion. Côté contenu, le jeu offre une rejouabilité solide grâce à ses biomes variés et ses événements aléatoires, la quête principale prend entre 12 à 20 heures à boucler ce qui n’est vraiment pas mal au vu du prix auquel le jeu est vendu. Conclusion Sortie de nulle part, cette suite inattendue à l’excellent Lost in Random est une petite pépite. Certes, on change radicalement de style de jeu puisqu’il s’agit d’un rogue-lite assez proche d’Hades dans son gameplay. Le titre séduit toutefois par son univers burtonien, sa patte graphique superbe, son gameplay nerveux et ses mécanismes de jeu uniques. Quelques défauts mineurs sont bien présents mais globalement, The Eternal Dice frôle la perfection pour le genre. Il a également l’atout d’être beaucoup plus accessible que les autres représentants du genre et offre de surcroit une excellente durée de vie.