Passé relativement inaperçu lors de son annonce, Deliver At All Costs avait pourtant un concept assez décalé pour susciter l’engouement des gamers : incarner un livreur dans une Amérique rétro des années 50, où chaque mission est une excuse pour semer le chaos. Tirant assez ouvertement son inspiration des premiers épisodes de la saga GTA, le titre du studio suédois FarOut est une véritable bouffée d’air frais. Far Out Games, jeune studio basé à Stockholm, signe avec Deliver At All Costs sa première production. Fondé par une équipe de passionnés ayant travaillé sur divers projets indépendants, le studio s’est donné pour mission de créer un jeu à la fois nostalgique et innovant, puisant dans l’héritage des jeux d’action des années 2000 comme Crazy Taxi ou les premiers GTA. Les premières bandes-annonces de leur nouveau jeu laissaient entrevoir un monde semi-ouvert, une physique destructrice et des missions aussi absurdes qu’explosives. L’une des premières missions vous proposer de livrer des feux d’artifice… Deliver At All Costs nous transporte en 1959, dans la ville fictive de St. Monique, un décor de carte postale des années 50 américaines qui se veut un melting pot de décors tirant son inspiration à Hawaii, San Francisco et Miami, avec ses diners, ses voitures chromées et ses jupes à pois. Le joueur incarne Winston Green, un jeune ingénieur au passé trouble, forcé de prendre un job de livreur chez We Deliver pour payer son loyer. Ce qui commence comme une simple mission de livraison prend rapidement des proportions délirantes : Winston se retrouve mêlé à une intrigue mêlant conspirations gouvernementales, technologies extraterrestres et rivalités avec son patron, Donovan. Le scénario, divisé en trois actes et 13 chapitres, alterne entre humour absurde et moments de tension dramatique, dans une ambiance oscillant entre pulp et film noir. L’univers du jeu est un régal visuel, capturant l’esthétique des années 50 avec une touche de science-fiction. Les séquences à pied font plus du remplissage. Là où on a été franchement surpris, c’est dans l’ambition du studio. FarOut Games ne nous livre par un simple GTA-like, mais un vrai jeu narratif avec des doublages de qualité, de nombreux dialogues et des cinématiques bien construites, de quoi justifier le quasi prix-plein du jeu. Le scénario s’en sort d’ailleurs assez bien, à défaut d’être vraiment marquant. Toutefois, Deliver At All Costs nous convainc bien davantage au niveau de son gameplay, centré sur des livraisons aussi absurdes que périlleuses. Chaque mission impose un défi unique : transporter un merlin géant qui menace de renverser le camion, livrer un colis de feux d’artifice qui explosent en route, ou amener une machine de mesures sismiques alors qu’un volcan est sur le point d’exploser. La physique, au centre de l’expérience, est le vrai point fort du jeu. Tout ici est destructible : murs, clôtures, immeubles entiers s’effondrent sous les roues de votre camionnette. Mieux : la physique de votre véhicule est lourdement impactée par vos cargaisons : du merlin qui gigote aux pastèques qui glissent de gauche à droite. Et au final, c’est un véritable régal de conduire notre pick-up à travers la ville en remplissant des missions toutes plus déjantées les unes que les autres. Avec son ton décalé, sa vue isométrique qui rappelle celle des premiers GTA et son gameplay arcade, le jeu fait mouche. Il parvient également à renouveler son expérience avec des gadgets à installer sur son bolide : une grue pour charger plus facilement des colis, un treuil pour vous aider à hisser des colis plus lourds, un klaxon qui fait exploser des vitrines… C’est bien pensé, et on a surtout pas l’occasion de s’ennuyer ! On notera au passage qu’outre en véhicule, il est possible d’explorer aussi le monde à pied, même si ça a moins d’intérêt. Livrer un marlin pour décrocher l’amour : check. Sur la durée, le jeu se montre toutefois timide. On finit tout de même vite par tourner en rond après 5 heures de jeu. Selon votre engagement, il faudra compter entre 6 et 12h de jeu pour en venir à bout. Sur le plan visuel, Deliver At All Costs impressionne pour un jeu indé. Les environnements, riches en détails, capturent l’essence des années 50 avec des couleurs vives et un style rétro soigné. La destruction est un régal pour les yeux : voir un immeuble s’effondrer ou des débris voler dans tous les sens est jouissif. Les effets de lumière et les changements de météo dynamisent l’ambiance, bien que les transitions entre districts, marquées par des écrans de chargement, cassent le rythme. Conclusion Deliver At All Costs est une bouffée d’air frais, un jeu qui mise tout sur une physique extrême et l’absurde des situations pour vous divertir. Et ça fonctionne plutôt bien puisque ce jeu de livraisons est vraiment plaisant à parcourir. Joli hommage aux premiers GTA-like, le titre séduit outre par son ambiance rétro par son esthétique soignée, avec sa jolie vue isométrique. Seul bémol : on finit vite par tourner en rond dans Deliver At All Costs, les mécanismes du jeu restant répétitif avec un concept totalement basé sur des livraisons décalées. Pas de gunfights à l’horizon, et c’est dommage car le titre aurait pu aller beaucoup plus loin… Sympathique, mais pas forcément marquant, Deliver At All Costs a le mérite d’être assez rafraichissant pour vous occuper le temps de quelques soirées.