Test – Blades of Fire : le nouvel action-RPG des créateurs de Lords of Shadow

Le nouveau projet du studio espagnol MercurySteam (Metroid Dread, Lords of Shadow) promettait de marier l’intensité d’un action-RPG à un univers de dark fantasy centré sur l’art de la forge. Malgré des ambitions louables et quelques très bonnes idées, le titre peine toutefois à convaincre. Explications. 

Fondé en 2002, le studio espagnol s’est taillé une solide réputation avec des titres comme Metroid Dread et Castlevania: Lords of Shadow, qui avait su réinventer une licence culte. Avec Blades of Fire, l’équipe ambitionnait de créer un action-RPG unique, centré sur un système de forge innovant et un univers sombre inspiré par les codes du souls-like, tout en y insufflant une touche personnelle. Annoncé il y a quelques mois seulement, le jeu a immédiatement attiré l’attention avec son concept de forge.

L’univers de Blades of Fire nous plonge dans un monde ancien façonné par les Forgeurs, des Titans légendaires ayant transmis aux humains le secret de l’acier avant de disparaître. Le joueur incarne Aran de Lira, un forgeron-guerrier hanté par une entité enflammée, chargé de terrasser la Reine Nerea, une figure mystérieuse à l’origine d’un chaos grandissant. Là où on aurait pu s’attendre à un scénario épique, on découvre toutefois une histoire maladroite, des cinématiques peu entrainantes et des personnages sans charisme. On le sent d’entrée de jeu, on est passé à côté d’un énorme potentiel.

Visuellement, le titre n’impressionne pas vraiment malgré son statut de jeu new-gen.

Et pad en main, l’impression n’est pas forcément meilleure. Blades of Fire mise sur un système de combat centré sur la forge, une idée audacieuse qui distingue le jeu de ses pairs. Aran peut manier jusqu’à 40 types d’armes, allant des épées aux masses en passant par les lances, chacune avec des caractéristiques uniques (poids, durabilité, type de dégâts). Le joueur doit forger ses armes dans un monde parallèle accessible via un marteau mystique, une mécanique qui ajoute une couche stratégique à l’exploration. Tout est personnalisable dans les moindres détails. Mais vous pourrez court-circuiter le système avec des builds préconstruits.

Les combats, exigeants mais moins punitifs que ceux d’un Dark Souls, demandent précision et anticipation. Vous pouvez alterner entre attaques tranchantes et perforantes, viser des parties spécifiques des ennemis (tête, torse, bras) et adapter votre stratégie aux environnements, où les armes peuvent interagir avec le décor – une épée peut se coincer dans un mur étroit, forçant à privilégier une attaque perforante. Il y a là des tas de bonnes idées, mais il faut l’avouer, dans la réalisation, c’est loin de faire l’unanimité. D’abord parce que le fameux concept de forge devient vite pénible. On en vient à fabriquer une nouvelle arme toute les 5 minutes et on doit la réparer toutes les 3 ou 4 minutes en moyenne… La boucle devient donc vite pénible. Car la lame s’effrite. Les ennemis ont aussi tendance à utiliser toujours les mêmes patterns et certains combats de boss deviendront vite pénibles si vous êtes mal préparé… Car difficile d’aiguiser sa seule arme presque entièrement usée en plein combat contre un boss. La mort est quasi garantie.

On le sent, les idées innovantes de Blades of Fire ont été maladroitement intégrées au jeu. Certains joueurs seront même complètement refroidis par ce système de forge, qui peut vite devenir très pénibles si vous cherchez l’action.

Il faudra forger à travers un mini jeu votre nouvelle arme…

Sur le plan technique, Blades of Fire n’impressionne également pas vraiment malgré son statut de jeu new-gen uniquement. Les environnements, riches en végétation, manquent cruellement de détails et souffrent d’effets visuels souvent ratés. Le level design est volontairement labyrinthique, une idée qui aurait pu être intéressante mais qui rend le jeu encore une fois très maladroit dans sa progression avec des niveaux dans lesquels il est vraiment difficile de se diriger sans marqueur d’objectif. Pour un jeu new-gen, le titre fait peine à voir : les textures sont ternes, les modèles pratiquement tous identiques, on dénombre un grand nombre de bugs d’affichage, il y a quelques soucis aussi au niveau de l’éclairage.

La bande-son, en revanche, est plutôt une réussite. Les musiques, bien que parfois mal intégrées, alternent entre des thèmes épiques et des mélodies mélancoliques qui renforcent l’ambiance. Le doublage anglais est correct, mais l’absence d’une version française pourra décevoir certains joueurs, surtout qu’il n’existe à priori pas de sous-titres français non plus…

Conclusion

Ambitieux, Blades of Fire ne parvient toutefois pas à imposer sa marque de fabrique malgré quelques idées innovantes. Son système de forge original et son gameplay tactique lui donnent certes un certain panache, mais les idées sont très maladroitement exploitées. Inutilement compliqué, répétitif dans sa structure, mal pensé dans son level design et surtout pas très joli, le titre des créateurs de Metroid Dread est un action-RPG très moyen, qui ne séduit ni au niveau de sa présentation, ni au niveau de sa réalisation ou de son gameplay. Avec une durée de vie estimée à 60-70 heures pour les complétionnistes, Blades of Fire offre toutefois une aventure généreuse, et parvient à apporter une petite touche d’originalité pas déplaisante pour le genre. Les amateurs d’action-RPG seront déçus, les fans de Souls-likes se laisseront peut-être séduire… 

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Blades of fire

Gameplay 5.5/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 5.5/10
Bande son 6.5/10
Finition 5.0/10
5.9

On aime :

Quelques idées très originales (mais mal intégrées)

Un contenu solide

Une bande son plutôt réussie

On aime moins :

Techniquement très décevant pour un jeu new gen

Un level design très pauvre

Un gameplay mal pensé

Excessivement répétitif

Un univers, des personnages sans charme