Deux ans après sa sortie sur PC et Xbox, le jeu de simulation politique I Am Your President débarque sur PS5. Donald Trump n’a qu’à bien se tenir… ou pas. C’est probablement le meilleur timing possible pour President Studio. Il y a deux ans, le jeune studio polonais créé en 2018 commercialisait I Am Your President sur PC, un petit jeu de simulation vous plaçant à la tête des Etats-Unis pour un mandat de 4 ans. Depuis, les élections présidentielles de 2024 se sont déroulées, Donald Trump est revenu dans le Bureau ovale et il ne se passe plus un jour sans que le 47e président des Etats-Unis ne fasse parler de lui. En un peu plus de 100 jours, Trump a signé plus de 147 décrets impactant considérablement la vie des Américains, mais également des habitants du monde entier. Et si c’était vous qui preniez toutes ces décisions ? Et si vous aviez pouvoir “de vie ou de mort” sur les 8 milliards d’humains qui peuplent la Terre, et surtout sur les 340 millions d’Américains ? C’est ce que propose I Am Your President dans cette ressortie destinée à la PS5. Dès les premières minutes, le ton est donné. On est dans le Bureau ovale, avec notre assistant qui nous pose toute une série de questions visant à donner un axe à notre politique. Ce sera en fonction de ces questions-réponses que vous saurez si vous serez un président plus conservateur ou moderniste. Mais la sélection est compliquée. Le jeu ne semble absolument pas conçu pour une navigation au pad, à tel point que c’en est une vraie galère. Pour débuter, il faut choisir un parti : démocrate, républicain ou indépendant. Vous déplacez la petite souris qui vous permet de sélectionner, mais elle active un autre menu sur lequel vous n’avez même pas appuyer. La touche carré, sur laquelle il nous est parfois demandé d’appuyer pour actionner un menu, renvoie à la sélection de la difficulté et fait automatiquement relancer la partie. Et nous en passons… C’est avec ce genre de jeu que l’on se rend réellement compte que tous les titres de simulation ou gestion ne sont pas adaptables sur consoles. Ce I Am Your President en est le parfait exemple, et quand bien même les développeurs auraient mieux peaufiner leur titre, des contrôles à la manette ne valent pas un clavier et une souris pour certains jeux. C’en devient extrêmement frustrant, et l’envie de balancer la manette dans la télévision est alors très forte. Pour en revenir aux bases même du jeu, celui-ci s’avère finalement assez complet et propose pas mal d’options de gouvernance pour le pays. On choisit notre gouvernement et les membres qui le composent, ainsi que ceux avec lesquels nous serons le plus proches, à qui nous souhaitons donner la priorité, en d’autres termes. Enfin, vous devez choisir vos promesses de mandat : une promesse majeure et trois mineures. Mais pour les tenir, c’est, là aussi, une autre paire de manches… Pour mener à bien votre mandat, vous devrez tenir vos promesses.. Plus facile à dire qu’à faire … Prenons notre cas : nous avions comme promesse principale de résoudre la crise des opioïdes qui fait rage depuis les années 2010 aux Etats-Unis. Pour cela, nous avions comme condition d’effectuer la recherche sur l’alternative aux drogues dures. Mais impossible de savoir comment faire. Entre les menus peu ergonomiques et des indications pas claires du tout, nous n’avons jamais réussi à atteindre l’objectif. Un petit didacticiel est proposé au tout début du jeu, mais il ne parvient certainement pas à combler les trop nombreuses errances des développeurs. On se retrouve ainsi avec un jeu incompréhensible, qui plus est totalement en anglais, avec des termes et expressions souvent pointus qui demandent une maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare. Le jeu étant uniquement composé de menus et de lignes de dialogue, c’en est même injouable. Tout au long de notre présidence, nous aurons à prendre des décisions et à faire un choix entre deux options souvent fort peu exaltantes. Les conférences de presse et la gestion des réseaux sociaux sont ultra basique, devenant très vite répétitifs. Au final, on a même l’impression de prendre des décisions qui n’ont que peu d’impacts ou qui s’inscrivent dans une ligne directrice auto déterminée par le jeu au début de l’histoire. Au final, on ne peut pas vraiment dire que nous prenions notre pied en découvrant le titre. Les rédacteurs ont même essayé quelques petites lignes de dialogue sympathiques basées sur l’humour. Cca ne vole jamais très haut mais ça permet au moins d’amuser la galerie. Enfin, visuellement, on ne peut pas vraiment dire que I Am Your President soit le plus beau jeu de ces dernières années, loin de là. Nos seuls environnements sont un Bureau ovale grossièrement dessiné et une carte du monde vraiment pas accueillante du tout. Et quant aux personnages, ils sont … en carton. Ce sont des pancartes ultra figées qui se balancent de droite à gauche pour venir à votre bureau et qui représentent tous les clichés dépassés : la secrétaire sexy, le chef de cabinet beau gosse… Conclusion I Am Your President débarque sur PS5 avec l’ambition de proposer une simulation politique riche, mais se heurte rapidement aux limites d’un portage mal adapté. L’interface pensée pour la souris devient un véritable cauchemar à la manette, rendant la navigation laborieuse et les actions peu intuitives. Si le jeu propose des idées intéressantes — gestion de cabinet, promesses de campagne, décisions à impact — elles sont souvent noyées dans des menus confus et un didacticiel trop léger. Visuellement daté et intégralement en anglais, le titre perd vite en accessibilité et en plaisir de jeu. Une ambition louable, mais une exécution trop bancale. Le concept aurait mérité plus de soin pour s’implanter correctement sur consoles. En l’état, l’expérience est décourageante, même pour les amateurs du genre. Dommage, car le potentiel était bien là.