Depuis quelques semaines, les boutiques numériques de la PS5, de la Nintendo Switch, de la Xbox et des smartphones voient des jeux et applications disparaître sans préavis. Les consommateurs s’alarment. Pas de quoi paniquer toutefois puisque cette période de turbulences n’est que la mise en application d’une nouvelle réglementation. Comme nous, vous avez peut-être remarqué la disparition de jeux comme Kena: Bridge of Spirits ou Super Meat Boy de plusieurs boutiques en ligne. La raison ? Une nouvelle réglementation européenne, le « KYBC » (Know Your Business Customer), entrée en vigueur le 17 février 2025, impose des démarches administratives strictes aux entreprises. Le KYBC, conçu pour renforcer la transparence et lutter contre la fraude sur les plateformes numériques, exige que les développeurs et éditeurs fournissent des documents précis sur leur identité, leur structure légale et leurs activités. « C’est une mesure pour garantir que seules des entreprises vérifiées opèrent sur les stores », explique Clara Vigne, experte en réglementation numérique, citée par Le Figaro. Sans ces documents, les jeux et applications sont automatiquement retirés des boutiques dans l’Union européenne, impactant des millions de joueurs. Pour l’instant, seules les entreprises n’ayant pas soumis leurs dossiers KYBC à temps sont touchées. Sony, Microsoft, Nintendo et les stores mobiles (Google Play, App Store) ont commencé à appliquer ces retraits, parfois sans avertir les développeurs. Kādomon: Hyper Auto Battlers, un jeu indépendant récent, a ainsi été supprimé de la Switch en Europe, tout comme le très bon Kena: Bridge of Spirits sur Xbox. Les grandes firmes, comme Electronic Arts ou Ubisoft, semblent mieux préparées, mais les petits studios souffrent particulièrement de cette transition. Cette situation s’accompagne d’une vague de frustration chez les joueurs, qui prévoyaient l’achat d’un de ces jeux. Les plateformes promettent des ajustements, mais le processus de validation KYBC reste complexe et chronophage. Il n’est donc pas certain que tous les titres reviendront.