Test – Once Upon A Puppet : un platformer très théâtral

Annoncé avec une certaine discrétion lors d’un showcase dédié aux jeux indépendants, Once Upon a Puppet a su titiller la curiosité des amateurs de jeux de plateformes et d’énigmes grâce à son esthétique théâtrale et son concept original de marionnettes.

Puppet House, basé à Turin, est un studio indépendant fondé par des passionnés de jeux narratifs et de théâtre. Composée d’anciens développeurs ayant travaillé sur des projets modestes chez des studios comme Milestone ou Ubisoft, l’équipe s’est lancée dans Once Upon a Puppet avec l’ambition de créer un jeu qui marie l’esthétique du théâtre de marionnettes à une aventure interactive. Le pari était risqué : non seulement le studio devait prouver sa légitimité avec un premier titre, mais il devait aussi se démarquer dans un genre déjà bien encombré par des références comme Little Nightmares ou Hollow Knight. Pourtant, dès les premières minutes, Once Upon a Puppet impose une identité visuelle et narrative forte, portée par une direction artistique soignée et une volonté de raconter une histoire universelle sur le contrôle, la liberté et l’identité.

L’histoire de Once Upon a Puppet nous plonge dans un monde théâtral où les marionnettes, manipulées par des fils invisibles, prennent vie. Vous incarnez Drev, une marionnette rebelle, accompagné de Nieve, une compagne espiègle, dans une quête pour couper les fils du destin et échapper à l’emprise d’un mystérieux marionnettiste. Le scénario, bien que volontairement cryptique au départ, se dévoile progressivement à travers des dialogues poétiques et des scènes animées façon théâtre d’ombres. L’univers, inspiré des contes européens et du folklore, oscille entre féérie et mélancolie, avec des décors évoquant des planches de théâtre usées, des rideaux rouges et des coulisses poussiéreuses.

La narration repose sur une série de tableaux narratifs, chacun introduisant un nouveau décor et un fragment de l’histoire. Si l’intrigue peut sembler simple au premier abord, elle gagne en profondeur grâce à ses thèmes universels et à ses personnages attachants. Drev et Nieve forment un duo complémentaire, leurs échanges pleins d’humour et d’émotion rappelant parfois le tandem de Banjo-Kazooie. Cependant, le rythme narratif souffre parfois de longueurs, certaines cutscenes s’étirant sans apporter de nouvelles informations. Malgré cela, l’univers visuel et sonore – avec une bande-son minimaliste mêlant piano et cordes – parvient à captiver, offrant une immersion digne des meilleurs contes interactifs.

Côté gameplay, Once Upon a Puppet se présente comme un puzzle-platformer en 2.5D où les mécaniques de marionnettes sont au cœur de l’expérience. Drev peut manipuler ses propres fils pour se balancer, grimper ou interagir avec l’environnement, tandis que Nieve apporte des capacités complémentaires, comme activer des mécanismes à distance. Les énigmes, qui consistent souvent à manipuler des objets ou à coordonner les actions des deux personnages, sont bien pensées et rappellent le style de Brothers: A Tale of Two Sons. Les phases de plateforme, quant à elles, exigent précision et timing, avec des séquences de balancement évoquant Braid ou Unravel. Cependant, le gameplay montre vite ses limites. Si les premières heures sont grisantes, la répétitivité s’installe à mi-parcours. Les énigmes, bien que variées, manquent parfois de clarté, obligeant à tâtonner pour comprendre les attentes du jeu. Comparé à Little Nightmares II, qui excelle dans la tension et la fluidité de ses puzzles, Once Upon a Puppet peine à maintenir un rythme constant. Les phases de plateforme, bien que spectaculaires grâce à l’esthétique théâtrale, souffrent de contrôles parfois imprécis, notamment lors des sauts nécessitant un timing parfait. Un système de checkpoints généreux atténue la frustration. Autre défaut du jeu : il n’est pas bien long : comptez 4 à 8 heures tout au plus. Si cette durée est respectable pour un titre vendu autour de 30 €, les quêtes secondaires sont quasi inexistantes, et l’exploration reste limitée par des niveaux assez linéaires.

Le plus gros atout du jeu reste sa direction artistique. Les décors, peints à la main, évoquent des aquarelles animées, et les animations des marionnettes, avec leurs mouvements saccadés, renforcent l’immersion. La bande-son, bien que discrète, accompagne parfaitement l’ambiance, même si elle manque de thèmes mémorables comparée à celle d’un Ori and the Blind Forest. Les doublages, disponibles en anglais et en italien, sont convaincants, mais l’absence d’une option française pourra décevoir certains joueurs.

Enfin, quelques bugs mineurs – comme des collisions hasardeuses ou des énigmes bloquées – entachent l’expérience, bien que des mises à jour récentes aient corrigé une partie de ces problèmes.

Conclusion

Once Upon a Puppet est une belle surprise, un conte interactif qui séduit par son univers théâtral et sa direction artistique impeccable. Cependant, ses défauts – gameplay répétitif, contrôles imparfaits et contenu limité – l’empêchent de rivaliser avec les mastodontes du puzzle-platformer. Malgré ces faiblesses, le titre reste attachant, et même très plaisant à parcourir pour les joueurs en quête d’une expérience narrative unique.

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Once Upon A Puppet

Gameplay 7.5/10
Contenu 6.5/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 7.0/10
Finition 6.5/10
7.0

On aime :

Une direction artistique réussie

Un univers plein de charme

Quelques très bonnes idées dans le gameplay

On aime moins :

Pas très long

Assez répétitif

Une finition douteuse