Sorti en 1997 sur PC, PSX et Saturn, Croc Legend of the Gobbos est un classique du jeu de plate-forme en 3D qui a été resuscité sur les consoles de nouvelles générations le temps d’un remaster. Tous les classiques du jeu de plates-formes ne se valent pas. A l’ère de la 3D, les jeux sortis sur Nintendo 64 ont très clairement écrasé leurs concurrents. Super Mario 64, Donkey Kong 64, Banjo & Kazooie ou Conker Bad Fur Day sont autant d’incontournables pour les amateurs du genre. Sur PlayStation et Saturn également, il y a quelques classiques. Le premier qui nous vient à l’esprit, c’est bien sûr l’excellent Crash Bandicoot. Et puis sans doute Spyro. Dans une bien moindre mesure, Croc… Développée à l’époque par Argonaut Games, la licence a eu droit à plusieurs itérations, avant de sombrer. Le truc, c’est que si le premier épisode a connu un certain succès, c’est parce qu’il était l’un des premiers platformers en 3D sur PlayStation 1. Il est sorti quelques mois seulement après l’excellent Super Mario 64. Et il faut bien l’avouer, un fossé séparé ces deux productions. Le jeu a très mal vieilli dans son level-design. Nous étions donc logiquement assez perplexes à l’idée de tester ce remaster. Croc, l’original, avait déjà récolté des notes assez moyennes à l’époque (entre 6 et 7/10 dans la plupart des magazines spécialisés). S’il n’est pas un mauvais jeu de plate-forme, il faut bien avouer qu’aucun élément ne le fait vraiment briller : les niveaux sont extrêmement petits et courts, les mécanismes de jeu très classiques, les décors vides, les combats de boss médiocres et les quelques séquences inédites pour le genre ne sont guère réussies, on pense notamment aux phases aquatiques, qui font du remplissage. Les séquences aquatiques sont ratées. Chaque niveau se termine entre 2 et 5 minutes. Comme dans les premiers platformers 3D, tout le gameplay repose sur des séquences de saut de plate-forme en plate-forme avec quelques combats. Sauf que, malheureusement, le gameplay est extrêmement imprécis et les combats ultra-simplistes avec un seul coup à disposition du jouer… Le vrai plus du jeu, c’est les collectibles. Les chevronnés récupéreront tous les gobbos, ces petites créatures mignonnes perdues dans les niveaux. C’est sympa, mais très léger. Les combats de boss sont pénibles et extrêmement faciles : il suffit d’éviter une séquence d’attaque, puis d’enchainer quelques coups, et le tour est joué. La plupart peuvent être terminés en moins d’une minute… Autant dire que ça a très mal vieilli. Et c’est bien dommage. Les combats de boss n’ont aucun intérêt. Dommage également que pour 29,99€ on ait droit qu’au premier volet de la série et pas au second opus, sorti deux ans plus tard que l’original, ni au troisième épisode annulé. Ca fait tout de même un peu cher pour une édition remise au goût du jour avec certes des graphismes très propres (et beaucoup moins pixélisés qu’à l’époque), mais aucun contenu vraiment inédit. Les fans pourront toujours se tourner vers quelques interviews et documents d’époque. Reste qu’à 29,99€, l’addition reste salée pour un jeu moyen qui s’adressait à l’époque à un très jeune public… et qui n’a pas été suffisamment modernisé pour cibler une audience jeune aujourd’hui. Conclusion Considéré par certains comme un classique du jeu de plates-formes sur PS One, Croc a très mal vieilli. Ce remaster fait certes un travail admirable dans la modernisation graphique avec des décors et personnages beaucoup plus lisses et quelques jolies interviews pour documenter l’histoire de Croc, mais il faut bien l’admettre, c’est un peu peine perdue. Croc était déjà à l’époque un jeu de plates-formes très moyen, qui ciblait un public très jeune. Y rejouer aujourd’hui n’a pratiquement aucun intérêt en dehors du côté nostalgique… De surcroit, on aurait aimé avoir droit au remaster du second volet en même temps, voire à du contenu inédit, comme le fameux troisième volet, jamais achevé… A 29,99€, l’addition est tout de même franchement salée.