D’ici la fin de 2030, les citoyens européens pourront obtenir le permis de conduire au format numérique. Dans l’optique d’uniformiser son utilisation au sein de l’UE, plusieurs éléments vont évoluer. Afin d’œuvrer dans l’intérêt de la sécurité routière, l’Europe mettra en place le permis européen au format numérique. Les règles évolueront dans l’optique de les harmoniser au niveau de tous les États membres. Précisons cependant que l’accord provisoire doit encore être approuvé par les représentants desdits États membres au sein du Conseil (Coreper) et par le Parlement européen. Un permis de conduire disponible sur smartphone Ces derniers temps, l’heure est à la numérisation. Les portefeuilles virtuels présents sur nos smartphones prennent petit à petit le pas sur les modèles physiques. Le permis de conduire n’échappera pas à la règle. Suite à l’accord politique provisoire trouvé par le Conseil et le Parlement européen, d’ici à la fin de 2030, le permis de conduire se dématérialisera. Il sera donc délivré au format numérique afin d’être placé dans le futur portefeuille européen d’identité numérique. Cela ne marquera pas la fin du permis de conduire physique pour autant. Les deux versions pourront coexister dans un premier temps. Les députés ont en effet confirmé que les conducteurs auront bien le droit de demander leur permis au format physique, même si la version numérique sera la forme privilégiée au sein de l’UE. Notons que les États membres devront se conformer aux nouvelles règles dans un délai de 5 ans et demi à partir de leur entrée en vigueur. Une validité révisée Depuis 2013, le permis de conduire est délivré en Belgique sous le format carte bancaire. Ce dernier a une validité administrative de 10 ans au maximum. Avec le nouveau permis de conduire numérique, la validité sera de 15 ans à compter de la date de délivrance. Quelques exceptions seront toutefois à prendre en compte. La validité sera réduite à 10 ans lorsque le permis de conduire est utilisé comme carte d’identité. Les conducteurs de camions et d’autobus devront renouveler leur permis tous les 5 ans. Enfin, les personnes de plus de 65 ans pourraient voir la validité de leur permis être réduite. Plus de contrôle au moment de l’obtention Dans le cadre de la délivrance de ce permis numérique européen, les règles évolueront. Plus précisément, pour harmoniser les procédures au sein de l’UE, tous les États membres devront procéder à un examen médical (examen de la vue et examen cardiovasculaire) ou à un dépistage sur la base d’une autoévaluation. Des mesures alternatives pourront également être envisagées au moment du renouvellement. Cette initiative s’inscrit dans une optique pour améliorer la sécurité routière en filtrant des personnes qui pourraient être à risque. Les limites pour les nouveaux conducteurs Les conducteurs débutants présentent un risque plus important pour la sécurité routière. Pour compenser leur manque d’expérience et les amener à faire preuve de la plus grande vigilance, les règles les concernant sont plus strictes. Dans le cadre de ce nouveau projet, leur période probatoire sera fixée à au moins 2 ans. Les États membres sont encouragés à poursuivre une politique tolérance zéro. De fait, ces jeunes conducteurs ne devront consommer ni alcool, ni drogue. Les sanctions seront également plus lourdes en cas de manquements aux règles de sécurité routière. Cela vaudra par exemple pour un oubli de ceinture de sécurité ou l’absence d’un système de sécurité homologué et adapté pour les enfants. Enfin, dans le cadre de l’apprentissage, l’accent sera entre autres mis sur les distractions, dont l’utilisation du smartphone au volant. Des règles plus souples pour les jeunes conducteurs pro Actuellement, si un jeune professionnel veut obtenir un permis poids-lourd, il doit avoir au moins 21 ans. Pour conduire un autobus, l’âge requis est de 24 ans. Afin de lutter contre les difficultés à recruter des conducteurs professionnels, les règles évolueront. Ainsi, les jeunes pourront passer leur permis poids-lourds à partir de 18 ans et le permis pour l’autobus à partir de 21 ans. La seule condition, ce sera de fournir un certificat d’aptitude professionnelle. Un système de conduite accompagné pour les camions et fourgons sera également mis en place afin de permettre aux jeunes de 17 ans de prendre le volant de ces véhicules en compagnie d’un conducteur expérimenté. Néanmoins, ce point sera soumis à l’autorisation des États membres. Obtenir un permis dans un autre État membre Enfin, les règles seront ajustées afin de permettre aux nouveaux conducteurs d’obtenir un permis pour une voiture particulière dans un État membre différent de celui dont ils ont la nationalité. Comme indiqué, il “sera possible de se présenter à des examens et d’obtenir un permis délivré dans l’État membre dont la personne est ressortissante si les tests ne peuvent avoir lieu dans l’une des langues officielles dudit État membre”.