Développé par l’un des plus gros studios de développement coréen, The First Berserker Khazan est un spin-off de la franchise Dungeon & Fighter qui s’inspire assez ouvertement de God of War et des Souls-likes. Le jeu était parvenu à faire le buzz lors de sa première présentation avec ses jolis graphismes en cell-shading et ses scènes extrêmement violentes. Il faut bien l’admettre pourtant, le titre sortait un peu de nulle part pour nous, consommateurs européens. La licence Dungeon & Fighter n’est en effet pas très connue sous nos latitudes, mais elle dispose d’une solide fanbase, principalement en Asie, où elle fédère plus de 850 millions de joueurs. Par essence, Khazan est un jeu qui s’adresse donc plutôt à une audience asiatique, mais pas que puisque contrairement aux autres titres de la licence, il s’agit d’un jeu d’aventure en solo, au modèle économique très différent des autres productions du studio, et qui peut donc potentiellement séduire une audience occidentale. La direction artistique du jeu est superbe. Rassurez-vous si vous n’avez jamais touché à Dungeon & Fighter, il n’est pas nécessaire d’avoir joué à un jeu de la série pour comprendre le contexte ou suivre l’histoire de ce jeu. Khazan est un spin-off stand-alone qui bénéficie d’une narration soignée. On apprend ainsi au début de l’histoire que Khazan, le personnage, et héros de la guerre qui ravagé le monde, a été trahi par les siens, capturé, emprisonné et torturé. Exilé à l’autre bout du monde, il doit son salut à un spectre qui prend son contrôle et lui confère des pouvoirs, il devient ainsi le premier berserker. Assoiffé de vengeance, il se lance dans une quête pour retrouver ceux qui l’ont trahi. Les combats vous feront affronter des créatures gigantesques. Pad en main, on est face à un mélange de souls-like et de beat them all brutal à la God of War. Le gameplay se rapproche beaucoup d’un GOW, avec une touche tactique qui rappelle les souls-likes. Quelques coups suffisent pour être mis au tapis. La grande différence avec les souls-likes, c’est qu’il y a un mode facile qui permet aux néophytes de s’amuser sans devoir recommencer 40 fois une section. Accessible tout en restant élitiste, le jeu gère parfaitement la difficulté. Certes, on pourra lui reprocher une progression globalement très linéaire, l’absence de saut (les développeurs gèrent la verticalité par des chutes de Khazan, ce qui fait un peu amateur mais on s’y habitue), et on dénombre trois armes différentes seulement. Mais globalement, c’est un jeu très plaisant à parcourir. Le loot est généreux entre les coffres à découvrir, les accessoires à récupérer sur les ennemis morts au combat, vous ne cesserez d’améliorer votre équipement au cours de l’aventure. Les combats sont techniques et très intenses, les boss ont des patterns complexes et sont vraiment plaisants à affronter, en plus d’être très impressionnants. Et le bestiaire surprend également par sa diversité. Vous pourrez transformer l’expérience acquise en compétences et gagnerez aussi des niveaux. Le système de progression du personnage est lui très classique. Tout le jeu repose sur l’expérience acquise, présentée ici sous la forme de Lacrima, récupérée sur les cadavres des ennemis. Vous pourrez échanger cette Lacrima contre un gain de niveau qui vous permettra de booster vos stats. A cela s’ajoutent des compétences à débloquer. Le petit plus, comme dans un Dark Souls, la Lacrima peut être perdue si vous enchainez les défaites. A chaque mort, elle vous attendra non lieu de l’endroit où vous êtes décédé, vous devrez rejouer le segment parcouru précédemment pour la récupérer. Si vous décédez en cours de route, tout est perdu… Sauf le gain de niveau bien sûr. Les lieux d’upgrade représentent également les points de sauvegarde. Et il faut bien l’avouer, ça fonctionne plutôt bien. Le jeu sait se montrer sanglant. Globalement, Khazan est donc un beat them all très classique, qui tire son épingle du jeu de par son univers mature et violent, son gameplay technique et nerveux et sa patte graphique unique. Extrêmement stylisé, le jeu tire parfaitement parti du style cell-shading, qui reproduit parfaitement le design animé. Les textures sont superbes, les environnements extrêmement détaillés, les modèles 3D saisissants de réalisme. C’est une vraie claque pour un jeu en cell-shading. Alors oui, on aurait aimé des sauts, plus d’armes et peut-être des décors un peu plus variés, moins “gris”. Mais globalement, le contrat est largement rempli et ce premier volet des aventures de Khazan est une brillante réussite. Comptez entre 30 et 40 heures pour voir le bout d’une aventure captivante du début à la fin. Conclusion Spin-off de la série Dungeon & Fighter, The First Berserker: Khazan est une vraie bonne surprise pour les amateurs de jeux d’aventure. Quelque part à mi-chemin entre un Dark Souls pour la technicité de ses combats et un God of War pour sa violence, son accessibilité et sa nervosité, Khazan reste malheureusement un peu trop classique dans sa construction. On déplore quelques gros oublis – l’absence de saut surprend vraiment, on dénombre seulement 3 armes et les décors ne varient pas énormément -, mais le jeu n’en reste pas moins plaisant, très plaisant même avec ses boss titanesques, ses combats nerveux, sa mise en scène soignée et son univers très sombre. L’une des meilleures surprises de ce début d’année 2025.