Contrairement à Nintendo et Microsoft, Sony a concentré toute la production de sa PlayStation 5 en Chine. Si Nintendo risquait jusqu’à hier d’être le plus impacté par les nouveaux droits de douane imposés par les Etats-Unis, la quasi-totalité de sa production de Switch 2 étant localisée au Viet-Nam (avec 46% de droits d’importation) et au Cambodge (avec 49% de droits d’importation), la décision de Donald Trump de mettre en pause les taxes pour une période de 90 jours et d’augmenter les taxes à l’importation des produits fabriqués en Chine change radicalement la donne. Sony est désormais le fabricant de consoles le plus exposé puisque la quasi totalité de sa production de consoles PlayStation 5 est basée en Chine. Pas loin de 75% des consoles PS5 vendues aux Etats-Unis sont produites en Chine. Le reste est produit directement au Japon, dans des usines de la région de Chiba. Cependant, même pour ces consoles, la plupart des composants clés (comme les puces AMD fabriquées par TSMC à Taïwan ou d’autres pièces provenant de Chine) sont importés. Et la récente hausse des droits d’importation depuis la Chine fait exploser la facture, au point sans doute de remettre totalement en question la stratégie de Sony sur le marché des consoles. Déjà avec des droits de douane de 34% – tels qu’initialement annoncés – la PS5 aurait vu son prix s’envoler de 499$ à 650$, selon la Consumer Technology Association. Avec des droits de douane de 125%, le prix pourrait atteindre les 999$, avec l’hypothèse la plus pessimiste – c’est-à-dire si Sony répercute ces taxes sur les consommateurs. Traditionnellement, avec ce type de scénario, les marques “avalent” toutefois une partie du coût, pour éviter que le prix double. On pourrait alors décemment s’attendre à un nouveau prix de 800$ environ. Autant dire que cela tuerait définitivement la marque sur le sol américain. Dans l’hypothèse où la Chine et les Etats-Unis ne trouvent pas un accord bien sûr… Microsoft, à l’inverse, pourrait tirer son épingle du jeu. L’essentiel de sa production est basée aux Etats-Unis et au Mexique (pays qui s’était vu imposer des frais d’importation de 10%). Seule une petite partie de la production est basée en Chine, laquelle aurait sans doute été réacheminée vers d’autres marchés. Dans l’hypothèse où la situation ne s’améliorerait pas, la marque Xbox pourrait être fortement avantagée par rapport à ses concurrents directs, aux Etats-Unis. Sony étant l’actuel leader sur le marché nord-américain, avec entre 40 et 45% de parts de marché, devant Nintendo (entre 30 et 35%) et Xbox (entre 20 et 25%), la situation actuelle pourrait totalement renverser la balance des forces.