Nous avons eu l’occasion d’essayer la Switch 2 et plusieurs de ses jeux durant un peu moins de 4 heures à Paris. On vous donne aujourd’hui nos premières impressions sur cette console hors-normes. S’il faudra attendre notre test complet pour savoir s’il faudra ou non craquer pour la console le moment venu, on peut déjà vous le dire, la Switch 2 est une belle évolution par rapport au premier modèle. On ne reviendra bien sûr pas sur toutes les spécificités de la machine (notre précédent article vous dira tout ce que vous devez savoir sur elle) dans cet aperçu, mais pour résumer dans les grandes lignes, la console conserve le format atypique de son prédécesseur. C’est une machine hybride, qui se joue en “docké” – connectée à la TV, donc sur grand écran – à la maison, ou en “nomade” comme une 3DS ou un GameBoy, puisqu’elle dispose de son propre écran. L’écran est plus grand, plus beau aussi (même si on reste sur du LCD), la console est capable d’afficher des jeux en 4K à 120 FPS une fois reliée au téléviseur, la machine est également plus puissante que son ancêtre – mais attention, la puissance est comparable à celle d’une PS4 Pro, pas une PS5 ni une PS5 Pro. Il y a donc une réelle évolution et presqu’un ajustement sur la concurrence – ou du moins un gros rattrapage qui va permettre à Nintendo de récupérer un paquet de jeux tiers qu’il était très difficile de porter sur Switch. Yakuza, EA Sports FC, Cyberpunk 2077 feront ainsi partie des jeux qui débarqueront sur la console. C’est un plus, même si on préférera sans doute y jouer sur PS5 et Xbox Series. Pour ceux qui n’ont qu’une seule console, c’est toutefois un sacré changement puisqu’ils ne devront plus se priver de toutes ces licences. Le premier contact avec la machine a été très agréable. Certes, la Switch 2 n’est qu’une évolution de la Switch 1 – il n’y a pas de grosse surprise à l’horizon, mais pratiquement tous les aspects de la console sont améliorés. L’écran, comme on l’a déjà dit plus haut, les performances, la connectivité (Wifi 6) et… la prise en main aussi. Les nouveaux joy-cons se connectent par un système d’aimants très performants – qui tiennent bien en place. Les sticks semblent plus robustes et sont plus agréables à manipuler aussi. Peu probable que la Switch 2 soit victime du fameux joy con drift comme son ancêtre… La console parait plus premium – et elle l’est d’ailleurs au vu de son prix qui grimpe. Il faudra débourser 469,99€ pour la console sans aucun jeu – la plupart des joueurs opteront sans doute pour le pack avec Mariokart à 509,99€. Côté innovation, il y a quelques petites nouveautés qui méritent le coup d’oeil. Tout d’abord, les joy cons peuvent se transformer en souris. Ca peut paraître gadget comme ça, mais ça a une réelle utilité dans les jeux. Pas tous, forcément. Pour certains, ce sera très accessoire. Dans Mario Party Jamboree par exemple, la fonction n’est utilisée que pour une poignée de mini jeux. C’est simple et plutôt fendard, mais ça n’est pas une raison de craquer. Pour d’autres, comme Metroid Prime 4 (et probablement tous les jeux de tir à venir), c’est un vrai plus. Les FPS ne sont pas les jeux les plus plaisants à jouer sur Switch. Dans le cas de Metroid Prime4, le joueur continuera à diriger son personnage avec le stick gauche mais le joy con droit permettra d’orienter la caméra, ce qui fait toute la différence car le feeling est très proche d’une souris. C’est extrêmement précis et très agréable à utiliser. Et on voit un réel usage potentiel pour plusieurs genres – dont les jeux de stratégie et de gestion. Deux éléments posent question selon nous : la hausse de prix risque de faire très mal au portefeuille. Les jeux “physiques” seront vendus 90€ dans le commerce. A l’heure du Gamepass, ça fait très mal. Surtout que Nintendo n’a pas l’habitude de brader ses prix. La console de jeu est beaucoup plus chère que son ancêtre, les jeux seront également plus chers que sur Switch ET de surcroit, les versions mises à jour pour la Switch 2 seront également facturées entre 10 et 20€ pour les propriétaires de jeux de Switch de première génération. Comme PlayStation, Nintendo facturera le moindre upgrade, aussi minime soit-il. Le second point qui nous a dérangé, c’est l’interface, qui n’évolue pas. On reste sur la même UI que sur Switch, une interface qui souffre toujours de gros défauts entre la navigation lente, l’absence de catalogue d’achats, de fonctions multimédia… C’est vraiment regrettable car ça donne l’impression d’être une simple mise à jour de l’ancien modèle. A voir si tout cela évoluera… Côté jeux, on a pu essayer une dizaines de titres et vous nos impressions ci-dessous. Mariokart World C’est LE titre incontournable de cette année sur Switch 2. Mariokart World est une petite révolution pour la série avec son mode multijoueur jusqu’à 24 joueurs, son moteur graphique flambant neuf qui exploite les capacités de la console et son monde ouvert. Le jeu est très joli, toujours aussi fun, semble riche en contenu et bénéficiera d’un suivi qu’on imagine irréprochable. Vous trouverez des impressions plus détaillées sur ce jeu ici. Metroid Prime 4 C’est l’un des jeux les plus attendus du catalogue de la Switch, et il aura droit à une version Switch 2 enrichie en améliorations. Nous avons brièvement pu essayer Metroid Prime 4 à Paris et le jeu s’annonce comme une suite fidèle à la saga. Très proche du troisième volet dans son gameplay, le titre mélange énigmes environnementales, combats et affrontements de boss. Dans la séquence de jeu à laquelle on a pu jouer, on a dû affronter quelques vagues d’ennemis avant d’affronter un boss titanesque qui nécessitait d’étudier méticuleusement ses déplacements et attaques. Rien de révolutionnaire dans la formule mais il faut admettre que sur le plan technique, le jeu se défend plutôt bien et les fans en auront certainement pour leur argent. La grosse originalité sur Switch 2 vient de l’utilisation du joy con comme souris. Le joueur peut utiliser le joy con droit pour la visée et ça change tout niveau précision. Seul bémol, on perd le lock automatique, ce qui a paradoxalement l’effet de rendre les combats plus difficiles. Pour le reste, le jeu fait quelques grands pas en avant dans la mise en scène et la narration, tout en restant délicieusement rétro dans son character design. Ca s’annonce donc plutôt bien. Il faudra toutefois être patient, le jeu n’ayant pas encore de date de sortie. Jeux GameCube C’était la surprise de la semaine : Nintendo va rendre disponibles certains jeux Gamecube aux abonnés Switch Online. Pour y jouer, il faudra obligatoirement être sur Switch 2, l’émulation de cette machine n’étant à priori pas possible sur Switch 1. Quelques titres seront disponibles dès le lancement, comme Soul Calibur 2, The Legend of Zelda: The Windwaker et F-Zero. Le gros plus ? Il sera possible d’y jouer en écran large – ce qui représentera un vrai plus pour certains de ces titres comme F-Zero qui gagne beaucoup en lisibilité. Alors oui, ça pixélise toujours, certains titres – comme Wind Waker – ont mal vieilli, mais globalement il faut bien admettre que c’est un plaisir de retrouver ces classiques de Nintendo sortis sur l’une des consoles les plus mal aimées du géant. Donkey Kong Bananza Si pour certains journalistes qui étaient présents lors de l’événement, Donkey Kong Bananza était la bonne surprise du line-up de Nintendo, il faut bien admettre que le jeu nous a laissé de marbre lors de notre session d’essai, qui a pourtant duré 20 minutes. On a eu droit à un niveau tutoriel et un niveau plus avancé du jeu. Si vous vous attendiez, comme nous, à un jeu d’aventure, vous risquez de vite déchanter. Bananza est plus une sorte de mini jeu conceptuel dans lequel vous incarnez effectivement le célèbre primate, mais qui ne semble pas vraiment avoir de fil conducteur. Vous vous retrouvez dans des micro-niveaux open-world dans lesquels vous pourrez tout démolir. Et c’est là que réside tout l’intérêt du jeu : frapper, frapper et encore frapper pour défoncer les décors et découvrir des secrets et les précieuses bananes. C’est fun les premières minutes et à n’en pas douter, cela représentera sans doute un très bon défouloir, mais des confidences même des représentants de la marque qui nous accompagnaient dans cette session, il n’y aura pas vraiment d’aventure. Le joueur sera libre de naviguer comme il veut dans le niveau. Certes, il y aura bien quelques défis à remplir, mais on parle ici de micro-défis comme “éliminer 3 ennemis en moins de 30 secondes dans une arène” ou découvrir les très nombreux collectibles du jeu. Bref, ça ressemble beaucoup à une petite démo technique, voire un jeu téléchargeable qui sera vendu presque plein pot. On espère de tout coeur se tromper toutefois. Les autres jeux On a également pu s’approcher des nombreux autres jeux du catalogue de la Switch 2 lors de l’événement, pour la plupart des portages de jeux Switch ou PS5/Xbox Series. En vrac, on a essayé Cyberpunk 2077, qui semble avoir été très correctement porté sur Switch 2 mais qui reste beaucoup moins impressionnant que la version PC / PS5 / Xbox Series du titre, au remake de Kirby, très plaisant à jouer et qui intégrera un niveau inédit, mais qui ne tire absolument pas parti des capacités de la console, ainsi qu’aux portages des deux derniers Zelda, d’Hades 2, Hogwarts Legacy et Street Fighter VI, qui tournaient aussi bien que sur PS5 sur la petite console nomade. Nos impressions sont globalement plutôt positives pour tous ces titres, que ce soit en docké ou en nomade, le rendu est très bon. Le vrai challenge pour la Switch 2 sera le suivi continu au niveau des sorties de jeux d’éditeurs tiers. La petite console de Nintendo sera-t-elle au niveau pour faire tourner GTA VI, le prochain Call of Duty, le prochain Assassin’s Creed, sans d’importantes concessions ? Une chose est sûre, Nintendo joue plutôt bien les séances de rattrapage. A l’exception de Cyberpunk 2077, tous les titres que nous avons pu approcher tournaient parfaitement sur sa petite console. Et nous sommes déjà très impatients de connaitre les noms des prochains jeux qui seront portés sur sa plate-forme.