Roman Reigns, c’est le visage de la WWE. C’est donc tout logiquement que le cousin de The Rock soit la vedette de l’épisode des 25 ans. C’est dans un peu plus d’un mois que débutera la messe annuelle du catch, La Plus Grande Scène de Toutes, Wrestlemania 41. Pour patienter jusqu’à ce show qui s’annonce ô combien spectaculaire, les fans ont, une fois n’est pas coutume, l’occasion de mettre la main sur le dernier né de la franchise 2K, WWE 2K. Et avec cet épisode 2025, qui marque le 25e anniversaire de l’adaptation de la WWE sur consoles, c’est le Tribal Chief Roman Reigns et son manager, le Wiseman Paul Heyman, qui sont en tête d’affiche. Les attentes autour de cet épisode étaient nombreuses, et pour cause. WWE 2K24 était une franche réussite sur toute la ligne, et il nous tardait de voir comment les équipes de 2K et de Visual Concepts allaient pouvoir se surpasser. Les mois qui ont précédé la sortie de WWE 2K25 nous ont permis d’entrapercevoir le potentiel de ce qui est, probablement, le meilleur jeu de tous les temps mettant en scène la WWE et ses catcheurs. Pour pouvoir dire ça, nous nous basons sur plusieurs aspects. D’une part, la quantité ahurissante de catcheurs qui est disponible une fois tous les DLC achetés et les lutteurs masqués déverrouillés. On se retrouve ainsi avec un peu plus de 300 catcheurs disponibles dans ce WWE 2K25, incluant des superstars actuelles, des légendes, mais également des versions alternatives de catcheurs, comme la Bianca Belair de 2017, Undashing Cody Rhodes ou encore le John Cena de 2010. Cette année, de nouveaux visages sont de la partie, parmi lesquels Oba Femi et Peter Maivia (le père de The Rock). On notera également les retours tant attendus du Great Khali dans les futurs DLC de Mark Henry, ainsi que l’arrivée du nouveau luchador Penta, lui aussi prévu dans un des futurs packs. Jamais au grand jamais un jeu WWE n’avait comporté pareil roster. Tous nos catcheurs favoris sont présents. On se retrouve ici avec plus de 300 superstars masculines, féminines et légendaires. Pour pouvoir composer avec autant de catcheurs, 2K et Visual Concepts ont répondu à l’une des attentes les plus anciennes des fans, à savoir les matchs intergenres. C’est la première fois en 25 ans qu’il est possible qu’un homme et une femme s’affrontent sur un même ring et puissent se renvoyer les coups. Auparavant, durant les matchs tag team mixtes, si le changement était opéré, le sexe opposé était automatiquement envoyé hors du ring pour que deux personnes du même sexes s’affrontent. La WWE a enfin donné son feu vert à 2K pour ajouter cette nouveauté au jeu afin de coller aux récentes réalités de la compagnie, comme celle entre Dominik Mysterio et Rhea Ripley. Désormais, Nia Jax et Randy Orton peuvent se faire face dans un Hell in a Cell et Becky Lynch et Seth Rollins peuvent enfin se battre dans un Extreme Rules match. Toutes les barrières sont levées. Peut-être un peu trop, vous allez vite comprendre pourquoi. L’une des autres nouveautés de cet épisode est le retour de la gestion du poids. L’époque où Rey Mysterio pouvait aisément soulever l’Undertaker est révolue, il va désormais falloir briser sa garde avec un enchaînement de coups pour le faire vaciller et pouvoir enfin le porter. Sur le papier, le concept est génial et donne enfin lieu à des matchs plus réalistes. En revanche, on continue de se retrouver avec des scènes ubuesques. Une fois la “barre de poids” épuisée, l’adversaire, qu’il soit poids plume ou qu’il s’agisse d’une femme, est capable de porter n’importe qui. Pour la toute première fois, il est possible de voir un homme et une femme s’échanger des coups. C’est donc assez surprenant de voir Liv Morgan porter Yokozuna… Ainsi, l’intérêt des matchs mixtes est intéressant, mais il ne demande qu’à être amélioré en fonction de la gestion des poids. Oui, un homme et une femme peuvent s’affronter, mais il faut savoir raison garder. Et là, en l’état, le jeu est encore moins réaliste qu’auparavant. Parmi les autres nouveautés notables au niveau du gameplay, on notera l’arrivée de deux nouvelles stipulations pour les matchs : Underground et Bloodline Rules. Le premier nous envoie sur un ring dépourvu de cordes et entouré de PNJ faisant monter la pression. Seuls deux moyens sont proposés pour gagner : la soumission ou le KO. L’absence de cordes vient quelque peu bouleverser nos habitudes et le gamplay, même si le mode de jeu est assez anecdotique en l’état et ne demande qu’à être amélioré. On regrettera notamment que la présence des PNJ autour du ring soit plus anecdotique qu’autre chose et qu’ils ne puissent pas, à la manière d’un Lumberjack match, tabasser un des catcheurs qui se retrouve propulsé hors du ring. Le Bloodline Rules Match est directement inspiré de la Bloodline et du système de faction. Il s’agit d’un match en un contre un dans lequel on peut choisir 3 partenaires qui débarqueront sur le ring à tour de rôle pour vous donner un coup de main. Tous les coups sont permis dans ce mode qui peut finir en 4v4. Sympa, mais là aussi ça ne change pas beaucoup d’un simple match par équipes sans DQ. La nouvelle caméra à la troisième personne lors des entrées nous permet d’admirer de superbes vues comme celle-ci. Nous le disions plus haut, la tête d’affiche de cet épisode est, pour la seconde fois, Roman Reigns. L’OTC débarque sur la jaquette du jeu, mais pas uniquement, puisque tout le titre est centré autour de lui. A commencer par le mode Showcase, qui nous permet de revivre les plus grands matchs de la dynastie samoane au sein de la WWE et d’incarner pour la première fois des catcheurs comme “High Chief” Peter Maivia, Rosey et Jamal, ou encore Fatu et Samu. Au-delà de matchs de légende, ce sont des matchs dont il faut réécrire l’histoire en faveur de la dynastie qui nous sont également présentés, comme le Money in the Bank match auquel Tamina a initialement participé et qui a été remporté par Carmella. La présence de Roman Reigns permet également de justifier le tout nouveau mode The Island, le premier monde ouvert de la licence. Extrêmement inspiré du mode Carrière des NBA 2K, The Island est un mode exclusif aux PS5 et Xbox Series et qui nous envoie dans un serveur avec 49 autres joueurs où vous devrez explorer une île composée de quartiers sur le thème de la WWE, accomplir des quêtes et améliorer votre lutteur. Ca apporte un véritable vent de fraîcheur à une licence qui se cherchait un nouveau mode de jeu porte-étendard. Jamais un jeu WWE 2K n’a paru aussi beau, tant au niveau des modèles de superstars que des effets de lumière. Malheureusement, chassez le naturel et il revient au galop. 2K reste fidèle à ses habitudes et le mode The Island fonctionne au final sur le même système économique que MyFaction (dont on ne parlera pas ici car il ne mérite même pas qu’on le mentionne), à savoir du pay-to-win. Pour améliorer son catcheur, il faut accumuler des VC (la monnaie virtuelle) qui prennent un temps monstre à rentrer dans votre trésorerie. Et pour aller plus vite, le meilleur moyen est de mettre la main au portefeuille. Pour un titre vendu 129€ dans son édition ultime, c’est assez cher payé. De son côté, le mode scénarisé MyRise, qui permet de créer une superstar et de lui faire vivre la parfaite ascension à la WWE, sert de porte-étendard aux matchs intergenres. On crée un homme et une femme qui doivent s’entraider dans des matchs par équipe mixtes avec d’autres superstars de RAW et SmackDown pour faire face à une mutinerie des actuels et anciens catcheurs de NXT qui veulent être davantage sur le devant de la scène. Le mode Univers, petit chouchou des amateurs de la personnalisation ultime, se pare lui aussi de ses plus beaux atours. C’est dans ce mode que l’on peut créer son univers WWE ultime, gérer les shows, les championnats, les PLE… Cette année, le mode Univers, déjà très complet depuis des années, marque le grand retour des promos. Après plusieurs années d’absence, celles-ci font leur grand retour dans une forme retravaillée et plus complète, permettant notamment de lancer un défi ouvert ou de faire valoir ses mérites au public avec, bien sûr, l’intervention d’un autre catcheur pour lancer une rivalité. De grands noms sont bien sûr de la partie, comme Hulk Hogan, John Cena ou encore The Rock. Beaucoup de nouveautés, qui font de ce WWE 2K25 le meilleur épisode depuis des années sur le fond, mais quid de la forme ? Et bien, c’est sans exagération que l’on peut qualifier ce cru 2025 de plus beau jeu de catch jamais créé. Le moteur de jeu et les modèles de catcheurs ont été revus pour encore plus coller à la réalité et nous proposer des superstars plus vraies que nature. Et pour sublimer ces améliorations graphiques, Visual Concept a introduit lors des entrées une nouvelle caméra à la troisième personne. Durant l’entrée de la superstar, il est possible de déplacer l’angle de la caméra comme bon nous semble pour profiter de vues encore plus belles, avec la scène en contre-plongée en arrière-plan par exemple. Du côté des graphismes, les animations faciales nous déçoivent encore beaucoup et font tache dans un jeu aussi beau. C’est principalement les cinématiques qui nous sautent aux yeux, où les catcheurs semblent ultra botoxés et incapables de relever un sourcil. De plus, le jeu continue de pâtir de nombreux bugs en cascade, souvent présents dans les jeux de 2K. Le jeu plante régulièrement, il est possible de s’auto-éliminer lors d’un Royal Rumble en sortant du ring, l’IA reste parfois impassible lors d’un match Money in the Bank, permettant à un concurrent de décrocher la mallette sans tracas, et nous en passons… Conclusion Visual Concepts et 2K prouvent une fois de plus qu’ils sont passés maîtres dans l’art de reproduire la WWE et ses superstars sur console. Que celui qui regrette la folle période des jeux THQ se ravise, ce WWE 2K25 est, à coup sûr, l’épisode le plus réussi en 25 ans d’adaptation de catch. Jamais un jeu WWE 2K n’a paru aussi beau, jamais un jeu WWE 2K n’a comporté plus de 300 catcheurs, jamais un jeu WWE 2K n’a proposé autant de sortes de matchs différents… Alors oui, qui dit 2K dit bugs en pagaille et certains modes de jeu basés sur le pay-to-win. Mais une fois ces deux inconvénients mis de côté, on se retrouve avec un jeu franchement fun à parcourir en solo dans le mode Univers ou le mode Showcase ou entre amis avec les matchs d’exhibition. Les combats intergenres, grande nouveauté de cette année, apportent par ailleurs un réel plus au gameplay, tout comme la gestion du poids qui, bien que bienvenue, mérite toutefois d’être revue. Avec son premier monde ouvert, WWE 2K25 mérite clairement la présence du Head of the Table sur sa jaquette.