Vous l’attendiez, elle débarque enfin ! Sept ans après un premier épisode plébiscité, la franchise Kingdome Come revient avec un épisode plus riche, plus complet et plus beau encore. Jamais un RPG dans un univers médiéval n’avait eu autant de succès depuis Skyrim. En 2018, Kingdom Come: Deliverance avait fait sensation pour son univers riche et immersif dans une Bohème plus vraie que nature. Les options de personnalisation et l’impact de nos actions sur le monde avaient notamment permis au titre d’atteindre les huit millions de ventes après 6 ans de commercialisation. Après un tel succès, l’arrivée d’une suite ne faisait que peu de doutes. Les équipes de Deep Silver et Warhorse Studios se sont attelées à la création du deuxième opus dès la sortie du premier, avec une date de sortie attendue pour ce début d’année 2025, soit pile sept ans plus tard. Sept ans séparent la sortie des deux titres, mais l’histoire, elle, reprend là où Kingdom Come premier du nom nous avait laissés. Au beau milieu de la Bohème, l’actuelle République tchèque, Henry bataille pour venger sa famille contre les pillages menés par le roi Sigismond de Croatie. Nous sommes alors au tout début du XVe siècle, dans un Saint Empire romain germanique traumatisé par les guerres de succession entre les fils du défunt Charles IV. À l’époque, la Bohème est le royaume le plus puissant du Saint-Empire. Le monde de KCD2 est ultra riche et détaillé. On se retrouve plongés dans une Tchèquie moyenâgeuse tellement réaliste. C’est d’ailleurs bien ce qui permet à Kingdom Come de se démarquer de ses concurrents. La franchise éditée par Deep Silver se veut ultrafidèle à la réalité. Cela va du gameplay, avec des mécaniques de RPG hyper profondes (nous y reviendrons), à l’histoire et à l’univers, qui nous immergent dans une Tchéquie plus vraie que nature. Tout est fait pour que nous ayons l’impression d’être de véritables acteurs du Moyen-Âge, avec son insalubrité, ses châteaux forts, ses serfs, mais également sa féodalité. C’est assez rare qu’un jeu vidéo reproduise aussi bien le monde réel. Tout est pensé pour que l’on fasse attention aux moindres de nos faits et gestes. Votre joueur devra régulièrement se laver s’il ne veut pas risquer des infections. Un aliment un peu trop pourri risque de rendre malade Henry, tandis que des actions illégales peuvent vous conduire au cachot ou au pilori pour la nuit. Le joueur a ainsi l’occasion d’être plongé au beau milieu du Moyen-Âge, avec ses charmes, mais également ses nombreux inconvénients. L’univers de Kingdom Come: Deliverance 2 est un monde en perpétuel changement, et vous vous en rendrez rapidement compte à vos dépens. Visuellement, ce Kingdom Come Deliverance 2 est encore plus beau et réussi que son aîné. Seules les animations faciales font quelque peu tache. Le récit, bien qu’il suive des événements historiques réels et forts, ne nous limite jamais à une histoire linéaire dont nous devons suivre, tel un spectateur, les événements. Nous sommes constamment impliqués dans toutes les décisions prises par notre héros. Tous ses choix de dialogue ont une incidence sur les événements à court, moyen ou long terme. On peut ainsi choisir d’adopter un phrasé plus agressif, plus diplomate ou encore plus amical, avec des répercussions plus ou moins positives. Jamais un RPG n’a autant donné l’impression d’impliquer le joueur que ce soit dans les interactions du personnage ou dans son style de vie. Un tel réalisme est également permis par un moteur de jeu très qualitatif, le CryEngine. Les décors sont absolument divins, avec des effets de lumière toujours très justes et prêts à sublimer les décors de Bohème à chaque instant. Nous émettrons juste quelques réserves quant à la reproduction des animations faciales, bien trop rigides et peu réalistes, qui viennent légèrement ternir le tableau du réalisme. Notre test s’est effectué sur une Xbox Series X. Jamais nous n’avons subi des ralentissements dans le mode fidélité, preuve s’il en est de l’excellente optimisation du titre. Les scènes d’action et de combats sont toujours très fluides, tandis que les temps de chargement sont bien plus courts que dans le premier épisode. Kingdom Come Deliverance 2 respecte divinement les lores du Moyen-Âge. Tant et si bien que l’on a presque l’impression d’y être nous-mêmes immergés. En revanche, les paysages étant très riches en détails, il est très fréquent que nous ayons affaire à du clipping, ces éléments lointains qui apparaissent au fur et à mesure que nous progressons. C’est un défaut récurrent des gros jeux aux moyens plus limités, peu grave, mais ça fait tout de même tache dans un jeu qui se veut très réaliste. Nous évoquions le réalisme du jeu et son univers médiéval si fidèlement reproduit. Dans le développement d’un jeu, sa direction artistique ne serait rien sans une bande originale de qualité. Sur ce second épisode, Warhorse Studios s’est surpassé par rapport au précédent volet. Les musiques sont encore plus réussies et épiques qu’auparavant, nous donnant l’impression de vivre une aventure épique aux quatre coins de la Tchéquie médiévale. Seul petit souci avec le doublage francophone, où certaines voix sont peu convaincantes et adaptées au personnage. En même temps, l’univers de KCD2 est tellement vaste et peuplé que c’est un sacré pari de calibrer chaque voix à chaque PNJ. Les développeurs ont toutefois annoncé qu’ils publieraient des mises à jour pour améliorer la qualité du doublage, ouf ! Les combats à l’épée et au corps à corps, bien qu’imparfaits et sujets à quelques améliorations, sont ultra exigeants et assez jouissifs quand on les prend bien en mains. Concernant le gameplay, et notamment les combats à l’épée, on sent qu’il y a du mieux même si cela reste perfectible. Terriblement exigeants, les combats à l’épée requièrent une adresse de chaque instant, une technicité sans faille. Car au-delà des coups qu’il faut parer et des attaques à porter, nous devons également prendre garde à l’endurance de notre héros, qui n’est bien sûr pas illimitée, ainsi qu’aux coups adverses qu’il faut soit éviter soit parer. Les combats en un contre un sont hyper sympas, en revanche c’est une autre paire de manche lorsque l’on a affaire aux combats de groupe, où tout le monde attaque tout le monde et où ça devient un véritable bordel. On ne sait plus où donner de la tête, on nous attaque de partout et on est vite surmené. D’ailleurs, une attaque avec une épée ou autre qui fait mouche et c’est l’hémorragie puis la mort presque assurée. Un autre petit défaut que nous avons noté dans cette suite est la gestion désastreuse de l’interface, tellement peu user friendly. Les informations pleuvent de partout, on se retrouve avec des menus qui croulent sous les détails… Si l’on a apprécié ce style très moyenâgeux, on aurait apprécié un menu plus moderne et épuré, quitte à faire l’impasse sur quelques données. KCD2 étant un titre qui laisse libre cours à l’exploration, on se retrouve avec une durée de vie tout simplement faramineuse. En ligne droite, le scénario se boucle en une soixantaine d’heures. On passe du simple au double dès lors que l’on veut passer notre temps à explorer, faire des quêtes annexes, récolter des collectibles. C’est dans la moyenne des excellents RPG, et il faut bien admettre que l’on ne s’ennuie jamais. Le jeu est ultra chronophage, et on passe vite plusieurs heures dessus sans voir le temps passé. Par rapport à ça, c’est dommage d’ailleurs que le système de sauvegarde soit si pénalisant. On doit soit trouver une auberge avec un lit pour y passer la nuit (et donc sauvegarder), soit boire une potion que l’on a nous-mêmes concoctée ou qui nous a été gracieusement offerte. Autant dire que l’on ne saura pas sauvegarder aussi souvent qu’on le souhaite. Conclusion Peut-on dire que Kingdom Come: Deliverance 2 est le RPG médiéval réaliste par excellence ? Probablement oui. Par rapport au précédent épisode, certains défauts ont été corrigés, d’autres sont malheureusement toujours présents, mais on sent que la franchise est en bonne voie pour faire le sans-fautes avec le prochain épisode ou, en tout cas, avec ce second opus s’il est agrémenté de mises à jour. Il n’empêche que ce second épisode est réussi en bien des points, et qu’il a le pouvoir de véritablement nous transporter dans la Tchéquie du Moyen-Âge, avec des choix de dialogues et d’actions véritablement impactants. Jamais un jeu ne nous aura autant donné le sentiment d’être maîtres de notre destin. Agrémenté d’un système de combat exigeant, mais assez réussi dans son ensemble et d’un moteur de jeu qui fait la part belle aux environnements moyenâgeux, KDC2 est incontestablement la pépite de ce début d’année.