Elle est de retour ! Plus de huit ans après la sortie du fantastique Civilization VI, Firaxis et 2K remettent le couvert avec, déjà, le septième opus de la licence créée par Sid Meiers. Un retour gagnant ? Si on vous dit Sid Meier, vous pensez à quoi ? Indéniablement, tous les amateurs de jeux vidéo et plus particulièrement de jeux de stratégie sur PC pensent à Civilization. Une licence devenue mondialement connue au fil des ans, avec des épisodes ô combien plébiscités. Depuis 1991, ce sont six épisodes qui sont sortis sur PC puis sur consoles, et le septième opus est attendu pour cette année. Un septième épisode qui s’annonce révolutionnaire en bien des points, puisqu’il va bouleverse considérablement un gameplay rodé depuis des années. Depuis (presque) toujours, Civilization c’est le choix d’un dirigeant et de son empire que l’on suit au travers d’âges allant de l’Antiquité au futur. On doit alors mener sa civilisation vers l’une des différentes victoires (culturelle, scientifique, militaire…) tout en affrontant ou en s’alliant avec d’autres dirigeants. Mais ça, c’était le pitch dans les six précédents volets. Avec ce “Civ 7”, Firaxis propose quelque chose de totalement neuf. On choisit l’un des 20 dirigeants et leur déclinaison et on doit choisir une culture qui n’est pas forcément celle de base de notre dirigeant. Par exemple, nous avions dans notre partie débuté avec Charlemagne à la tête … de l’Empire romain. Ce nouveau système est franchement très bien imaginé et, comme nous en avions parlé dans notre preview du mois dernier, on sent que les développeurs sont allés puiser des idées du côté de Humankind. C’est en effet dans Humankind que l’on retrouvait ce principe de changement de culture a chaque nouvelle ère. C’est d’ailleurs une excellente idée, ne permettant plus d’être cantonné qu’à certains unités ou bâtiments. Nous avons eu l’occasion, dans notre partie avec Charlemagne, de tester différentes combinaisons. Après avoir été à la tête de l’Empire romain, ce sacré Charlemagne est parti prendre les rênes de l’Empire espagnol, puis enfin des Français. Ce qui est assez original, c’est que votre dirigeant peut prendre le contrôle de n’importe quelle culture, mais il est préférable qu’il ait un lien avec. Charlemagne est Français, il peut ainsi partir aux commandes des Normands, mais aussi des Espagnols, où il a combattu. Certains choix plus surprenants existent, comme les Incas ou les Chaquanons. Au déclenchement d’un nouvel âge, vous devez choisir une nouvelle culture. Bien sûr, chaque culture est livrée avec son lot de spécificités. Les Romains disposent des légionnaires et de bâtiments qui leur sont propres, tandis que les Français disposent des Jardins à la française et de la garde impériale. Ca n’a pas changé, si ce n’est que désormais on a accès à plusieurs unités et bâtiments spécifiques de différentes cultures au cours d’une seule et unique partie. Mais alors, comment passons-nous d’un âge à un autre me demanderez-vous ? Cela se fait presque automatiquement, mais le joueur a la possibilité d’accélérer cette transition grâce à des missions attribuées automatiquement par l’ordinateur. À chaque nouvelle ère, vous pourrez choisir l’orientation que prendra votre empire, avec des objectifs culturels ou militaires. Par exemple, une orientation militaire vous demandera de conquérir de plus en plus de colonies, tandis qu’une orientation scientifique vous oblige à rechercher telle ou telle technologie. Durant une ère, des objectifs vous sont donc donnés, mais si vous prenez trop de temps pour les accomplir ou que tout ne se passe pas comme prévu, votre civilisation basculera toujours un peu plus dans la crise. Plus celle-ci va s’enfoncer dans la crise, plus des pénalités sociétales seront appliquées à votre empire, comme une diminution du bonheur de vos concitoyens, une diminution de la recherche technologique, ou encore une baisse de moral des troupes. Lorsque plus rien ne va dans votre empire, une crise sociale se déclenche. Vous devrez en choisir les malus. Avec ce remaniement de gameplay, Civilization VII s’accompagne, malheureusement, d’une baisse du nombre de dirigeants proposés, compensée par la pléthore de cultures qui s’offrent à vous entre chaque âge. Ce sont donc 20 dirigeants que Civilization VII embarque dans son jeu de base, parmi lesquels des “déclinaisons”. Ainsi, Ashoka, l’empereur des Mauryas, dispose d’une version pacifiste et d’une version militariste. On retrouve également des dirigeants inédits, comme Nicolas Machiavel ou José Rizal, un héros des Philippines. Ces 20 illustres personnages paraissent ainsi fort minces par rapport aux 76 dirigeants et déclinaisons de Civilization VI. Toutefois, comme à son habitude, Firaxis proposera (et certains sont déjà annoncés) des DLC ajoutant des dirigeants supplémentaires. Pour ce qui est du reste du gameplay, on se retrouve avec les bonnes vieilles mécaniques de Civilization que nous chérissons tant. Nous devons gérer à la fois le bonheur de notre population, mais aussi la nourriture, la production, l’influence et l’or, tout en poursuivant la recherche de technologie et l’apprentissage de dogme (grâce à la culture). Si, au début d’une partie, l’équilibre des forces semble assuré entre toutes les jeunes civilisations, ce n’est qu’au bout d’une centaine de tours que l’on peut véritablement se mesurer aux autres dirigeants d’une partie. Notre ville grandit, est de plus en plus belle avec ses districts et bâtiments, et la recherche de technologies permet de débloquer des unités de plus en plus puissantes pour s’attaquer aux autres. C’est tellement jouissif de passer d’un simple lancier à un char de combat au bout de quelques tours et d’encercler une colonie adverse pour en prendre le contrôle. Et comme auparavant, nous avons toujours le choix entre prendre le contrôle de la colonie, moyennant une pénalité de bonheur pendant X tours, ou raser la ville après autant de tours. Comme dans les anciens Civilization, les villes s’agrandissent en fonction des constructions, muent selon les âges… Néanmoins, ce Civilization VII n’est pas totalement exempt de défauts. C’est notamment au niveau de la diplomatie que le titre ne parvient toujours pas à convaincre. Tout tourne autour du commerce ou des alliances, mais on ne parvient pas toujours à comprendre ce qui explique le refus de certains dirigeants. De plus, les bonnes relations ne sont pas toujours des plus faciles à conserver sans débourser plusieurs centaines de pièces d’or à chaque tour. Une réelle refonte de la diplomatie avec davantage d’options serait clairement la bienvenue. En parlant de refonte, Firaxis a fait l’effort de revoir considérablement l’interface de ce “Civ 7”. Celle-ci est beaucoup moins enfantine que dans les précédents épisodes, mais également beaucoup plus claire et compréhensible. On s’y retrouve bien plus facilement, avec des informations plus claires et des notifications qui sont bien plus discrètes que par le passé. Visuellement, ce Civilization VII conserve sa DA typique tout en se sublimant. Nous parlions d’interface moins enfantine, abordons enfin le sujet de la direction artistique. Dans les précédents épisodes, les dirigeants étaient des personnages aux traits exagérés, caricaturés, bien plus enfantins donc. On se rapproche ici des véritables personnages, avec des traits bien plus affinés, plus réalistes. C’est également un constat que nous avons fait dans tout le jeu. Les cartes sont bien plus jolies qu’auparavant, plus détaillées, mais aussi plus réalistes. Conclusion Près de dix ans séparent Civilization VI de ce septième épisode. Près d’une décennie pour permettre aux développeurs de se remettre en question, de revoir considérablement le gameplay de leur franchise emblématique pour, au final, proposer une expérience de jeu totalement nouvelle et ô combien rafraîchissante. Ce nouveau système de changement de culture entre chaque âge apporte un réel plus et permet, au sein d’une même partie, de considérablement renouveler le gameplay. C’est la vraie nouveauté de cet épisode avec les crises sociales. Pour ce qui est du reste, on retrouve notre bonne vieille saga Civilization, avec ses dirigeants emblématiques et une direction artistique si typique, mais tellement jolie. Malgré quelques petits menus défauts dans ce septième épisode dont une diplomatie qui ne parvient toujours pas à convaincre, on trouve certainement ici l’opus le plus abouti de toute la franchise.