S’il avait pris l’habitude de nous inonder de nouveaux épisodes chaque année, le groupe Tecmo Koei a rangé de côté sa série culte des Dynasty Warriors quelques années pour nous livrer un reboot complet. Origins est-il le jeu que les fans attendaient tous ? La saga des Dynasty Warriors a connu son heure de gloire sur PS2. Dynasty Warriors 2, 3 et 4 sont sans l’ombre d’un doute les épisodes les plus réussis de la série. Et il faut bien l’avouer, Koei a eu beaucoup de mal à moderniser sa formule. Il y a certes eu quelques tentatives, de Dynasty Warriors 6 au dernier volet en date, le 9, qui a tenté d’adapter la formule à l’open world mais la plupart se sont soldées par des échecs, ou, dans le meilleur des cas, des jeux moyens. L’éditeur a également multiplié les spin-off et les rééditions “Xtreme” ou “Ultimate Edition”. Une stratégie qui lui a permis de faire grimper ses revenus mais qui a également eu un énorme coût sur l’image de marque de la série. Avec Dynasty Warriors Origins, l’éditeur a pris son temps. La mise en scène est très spectaculaire. Il ne faudra toutefois pas s’attendre à un jeu qui repart totalement d’une feuille blanche. Oui, il y a des changements mais principalement des évolutions. C’est surtout le gameplay qui évolue dans la bonne direction. Le mode solo également en offrant une excellente rejouabilité. Contrairement aux précédents opus, il n’est pas question ici d’incarner l’un des célèbres héros de la saga mais un nouveau venu qui va tenter de se faire une place entre les différentes dynasties des Trois Royaumes, dans la Chine du IIIème siècle. On retrouve tous les personnages emblématiques de la saga au sein des trois factions. L’originalité vient du fait qu’on pourra ici choisir sa destinée en ralliant l’une des trois factions, dès le second chapitre du jeu, ce qui offre au jeu une solide rejouabilité puisqu’on pourra suivre un chemin différent. Les assauts font partie des moments forts du jeu. Exit l’open world catastrophique de Dynasty Warriors 9, Koei a opté cette fois sur une carte gigantesque sur laquelle on retrouve des villes, des évènements et batailles. Le joueur circule librement sur la carte pour choisir sa prochaine action et ça donne au jeu un petit côté RPG très sympa. Dans le même ordre d’idée, le joueur gagne de l’expérience, ce qui se traduit par un système de niveaux avec une montée en puissance, un déblocage des compétences progressif, de nouvelles attaques qui se débloquent petit à petit, des armes de plus en plus puissantes aussi… Et il s’agit là d’une des deux excellentes idées de cet opus. La seconde excellente idée, c’est d’avoir entièrement revu le gameplay du jeu. On ne matraque plus uniquement le bouton X puisque le jeu propose un gameplay beaucoup plus technique avec des enchainements de combos différents. Il y a toujours la super attaque musou, bien entendu, mais les combats reposent désormais sur l’utilisation des attaques spéciales, que vous débloquerez en parant ou évitant des coups de l’ennemi. Vous pourrez ainsi briser sa garde ou l’envoyer valdinguer dans les airs en enchainant les combos. Le système de jeu est beaucoup plus complet, plus technique aussi, et globalement plus esthétique avec des combats bien plus joliment mis en scène. Le vrai plus ? Les attaques spéciales sont customisables. Concrètement, vous les activerez à l’aide d’une gâchette, en choisissant ensuite entre les quatre boutons, et ces quatre attaques de base pourront être remplacées par des attaques débloquées plus loin dans l’aventure… On notera aussi que les attaques varient également en fonction de l’arme utilisée. Le mode aventure abandonne l’open world pour le remplacer par une carte, avec une dimension plus RPG. Enfin, dernière évolution : le jeu est beaucoup plus verbeux que ses ancêtres avec un nombre impressionnant de cinématiques et d’interactions. C’est bien pensé, même si malheureusement, Koei met tous ses oeufs dans le même panier. On le sent, le jeu a été pensé pour une expérience solo. Il n’y a pas de mode de jeu en ligne, de coopératif en local ou de mode libre même et c’est assez dommage car il s’agissait d’un atout de la franchise. Peut-être pour le prochain volet ? Autre regret : en-dehors de ces points, la série n’évolue finalement pas tant que ça. Le fond reste le même : on fonce tête baissée pour éliminer les généraux adverses, les fantassins de base sont de la chaire à canon et sont parfaitement inutiles, et le jeu se prétend toujours aussi stratégique alors que dans les faits, Ccet aspect est toujours totalement sous-exploité. Certes, si vous vous écartez des objectifs vous raterez probablement votre mission. Et oui, Koei a ajouté quelques petites nouveautés comme le contrôle de votre escouade. Vous pourrez demander à quelques hommes qui vous accompagnent de former un mur de boucliers ou d’envoyer une salve de flèches, mais ça n’a finalement pas beaucoup d’impact sur les batailles. L’aspect stratégique reste totalement au second plan. Autre petit défaut : si la plupart des batailles sont maitrisées et arrivent même à offrir de la diversité avec des duels (une nouveauté de cet opus), des charges magistrales, des escarmouches, d’autres missions sont clairement en retrait, notamment les escortes et fuites. Enfin, on regrette également le contenu finalement assez léger. On fait le tour du jeu en 20h environ, et si le postgame a de l’intérêt, il faut bien avouer que le jeu est beaucoup moins généreux que ses ancêtres en contenu… Il est par ailleurs vraiment regrettable de ne pas pouvoir incarner ses héros préférés librement en-dehors du mode solo. Reste que sur le plan technique, le jeu évolue dans la bonne direction avec une grosse évolution du moteur graphique, des modèles entièrement redessinés et surtout de très jolies animations. Ce n’est pas la claque absolue sur new-gen, mais il faut admettre que la saga a fait quelques solides pas en avant. La caméra suit également beaucoup mieux l’action avec un vrai sens de la mise en scène. On regrettera toutefois quelques grosses saccades dans le son, lors des combats de grande ampleur. Du côté des bonnes surprises, on citera la présence de multiples checkpoints dans chaque mission, un vrai game changer puisqu’il ne faut plus recommencer à zéro sa partie. Conclusion Après un Dynasty Warriors 9 fort décevant, Omega Force a pris le temps – 7 longues années – pour nous livrer un reboot complet de sa série. Et il faut bien l’avouer, le studio s’en sort beaucoup mieux avec cet épisode. Sur le plan technique tout d’abord, un fossé sépare les deux jeux. DW 9 exploite le potentiel des consoles new gen et est vraiment réussi graphiquement. C’est toutefois du côté du gameplay que le jeu évolue le plus avec un nouveau système de combat plus complet, des tas de nouveautés (expérience, armes interchangeables, compétences à acquérir) avec un aspect RPG bienvenu. DW Origins offre une campagne solo très plaisante. Les fans risquent malgré tout d’être déçus par l’absence de mode libre et surtout de mode coop que ce soit en local ou en ligne… Mais cela reviendra peut être avec le prochain épisode de la série…