Et si l’intelligence artificielle influençait nos choix pour du profit ? C’est la crainte de chercheurs britanniques, qui parlent déjà d’une “technologie persuasive”. La technologie, et en particulier l’intelligence artificielle, progresse à une vitesse folle. Dire que ChatGPT était officiellement lancé en 2022 comme IA conversationnelle et générative, pour aujourd’hui être capable d’analyser en direct ce que vous lui montrez à l’écran ou, pire, d’imiter la voix de célébrités et d’entretenir une conversation tout à fait normale avec vous. Les dérives que pourraient engendrer ces intelligences artificielles subjuguent au même titre qu’elles effraient. Selon des experts du Lerverhulme Centre for the Future of Intelligence de Cambridge (un centre de recherche sur l’IA, NDLR.), “des outils d’IA sont déjà en développement pour obtenir, déduire, collecter, enregistrer, comprendre, prévoir et, en fin de compte, manipuler et transformer en marchandises” les décisions que pourraient prendre les internautes… On dépasserait donc le stade d’un site web qui revend le comportement d’un utilisateur à des annonceurs pour atteindre celui de la prévision et de l’influence. Au fur et à mesure de ses conversations avec l’utilisateur, l’IA récolterait des données sur celui-ci afin de l’influencer. Les experts citent un exemple : “Vous avez dit que vous vous sentiez surmené, puis-je vous réserver cette place de cinéma dont nous avons parlé ?”. Par la sorte, l’IA influence l’utilisateur et le redirige vers un annonceur. Cela pourrait également fonctionner avec des vacances, le vote d’un candidat politique ou même l’achat d’une nouvelle voiture. Des entreprises, comme Apple, Meta ou OpenAI, se seraient même déjà intéressées à ce type de “technologie persuasive”.