Test – Ravenswatch : un excellent roguelike

Sorti en catimini, Ravenswatch n’est probablement pas le jeu qui fera le plus parler de lui en cette fin d’année. Le titre édité par Nacon est pourtant une excellente surprise. 

Depuis quelques mois, la mode des roguelikes est quelque peu retombée. Cela n’a toutefois pas refroidi Passtech Games de se donner un nouveau défi avec Ravenswatch. Il faut dire que le studio lyonnais avait déjà réussi avec maestria son précédent défi, Curse of the Dead Gods, qui s’était imposé d’entrée de jeu comme l’un des meilleurs roguelikes de ces 5 dernières années. Avec Ravenswatch, il réitère cet exploit, avec toutefois une approche un peu différente…

Le titre était déjà sorti en early access en 2023 sur PC, plus précisément le 6 avril. Mais il a beaucoup évolué depuis. Il a aujourd’hui droit à un portage sur consoles et surtout une version 1.0 beaucoup plus complète.

La tension est palpable dans les combats.

Le jeu prend place dans un monde de contes et légendes et se positionne comme un roguelike coopératif – bien qu’il soit tout à fait possible d’y jouer en solitaire. On y incarne au choix l’un des 4 personnages de base : une version glauque du petit Chaperon rouge qui se transforme à loisir en loup garou, Beowulf, le Joueur de flute, Aladdin, le Roi Singe et la Reine des neiges, version décomplexée. Le jeu mélange ces différents univers à travers une histoire prétexte à nous faire voyager et massacrer des monstres. On ne va d’ailleurs pas trop s’étendre sur le sujet, le scénario et la présentation n’étant pas forcément le point fort du jeu.

Là où le jeu marque des points dès le premier contact en revanche, c’est dans son style graphique. On nage dans de la fantasy très sombre, avec des personnages étonnamment colorés et une direction artistique sublime mêlant à la fois un style comics et sombre. Le style graphique, très cel shadé, colle à merveille à l’univers du jeu. Globalement, le titre est également très réussi esthétiquement, même si comme souvent le cel shading a tendance à jouer un peu trop les cache-misère.

Seconde bonne surprise : en termes de gameplay, Ravenswatch ose une approche différente. Le joueur évolue ici sur une carte assez vaste bourrée de points de repaires et de missions secondaires. En les réalisant, il gagnera en puissance. L’objectif, c’est de vaincre le boss de fin de niveau et de passer ainsi à la carte suivante… Comme on l’a dit, le jeu est un roguelike et il joue dans la surenchère de la difficulté.

Le jeu n’intègre pas de multi en local malheureusement.

Il faudra apprendre avant tout à maîtriser ses mécanismes compliqués et pas forcément très bien expliqués au début de l’aventure. Le système de combat implique d’utiliser tous les boutons de la manette, chacun d’eux correspondant à un type d’attaque en particulier. Outre les attaques de base (bouton X), on retrouve des attaques à distance, des attaques éclairs, un spécial et une compétence ultime. Pad en main, le feeling est assez proche d’un Hades qui se distingue par la rapidité et la technicité de ses affrontements mais aussi la nécessité d’être rapide. Après avoir passé 18 minutes de jeu dans un monde, vous serez téléporté face au boss du niveau, que vous soyez prêt ou non ! Autre particularité du titre : on retrouve un système de cycle jour/nuit intelligent, qui impacte et les ennemis et les capacités de votre personnage. La nuit, notre Chaperon Rouge se transformera en Loup garou, avec une nouvelle palette de mouvements… Une excellente idée qui a le mérite d’apporter beaucoup d’originalité.

Côté défauts, on citera bien entendu l’absence d’explications claires sur le gameplay en début de partie, une narration avare en détails et un système d’expérience assez frustrant, qui vous obligera à passer beaucoup, beaucoup de temps devant votre jeu… Clairement, Ravenswatch n’est pas un jeu qui s’adresse aux néophytes. Les quelques talents à débloquer ne vous faciliteront d’ailleurs pas forcément la tâche, d’autant plus qu’ils se débloquent très lentement… Enfin, il y a le mode coopératif, qui fonctionne uniquement en ligne. C’est un choix des développeurs : s’ils avaient opté pour la présence forcée de tous les personnages sur un seul écran, cela aurait été très difficile de s’y retrouver. L’ennui, c’est que Ravenswatch est typiquement le genre de jeu auquel on adore jouer avec des potes, et que l’absence de mode coop en local se fait cruellement ressentir. Il faudra obligatoirement que ses amis achètent le jeu et se connectent directement à vous pour lancer une partie en coop. C’est dommage…

Conclusion

S’il ne réinvente pas le roguelike, Ravenswatch apporte assez de nouveautés pour s’imposer comme un must pour les fans du genre. Le jeu nous plonge dans un univers de contes fantaisistes très plaisant à parcourir et met en scène un casting de haut vol. S’il marche sur les traces de l’excellent Hades, il n’hésite pas à s’écarter aussi de son modèle tant au niveau du style graphique (cel-shading), que du gameplay, avec quelques spécificités bien senties comme la contrainte du temps (18 minutes par niveau), l’angle coop (uniquement en ligne malheureusement), le cycle jour/nuit… Il s’agit d’un excellent roguelike, qui souffre toutefois de quelques petits défauts : il n’est pas forcément le jeu le plus accessible pour les néophytes, ni le plus gratifiant dans sa progression…

_
Suivez Geeko sur Facebook, Youtube et Instagram pour ne rien rater de l'actu, des tests et bons plans.

Recevez nos dernières infos directement sur votre WhatsApp en vous abonnant à notre chaine.

Ravenswatch

Gameplay 8.5/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 7.5/10
Finition 8.0/10
7.9

On aime :

Un gameplay solide avec quelques particularités

L'excellent casting de héros

Très fun à parcourir

Jouable en coop ou en solo

L'univers sombre

On aime moins :

Pas de coop en local

La difficulté est corsée

Peu gratifiant dans sa progression