Créer un nouveau profil pour repartir de zéro et affronter des adversaires théoriquement moins forts, c’est ce qu’on appelle du smurfing. Cette pratique peut être utilisée pour plusieurs raisons, dont certaines moins louables que d’autres. Explications. En temps normal, lorsqu’on joue en multijoueur, on développe ses compétences (son skill) et on grimpe en niveaux. Les algorithmes de matchmaking font généralement en sorte de faire s’affronter des adversaires de niveaux équivalents. Selon les jeux, certaines options permettent d’ajuster les limites. Cela permet de conserver un certain enjeu ludique et de protéger les nouveaux venus de ceux qui ont déjà pris leurs habitudes. D’après une étude menée par Charles Monge, doctorant en communication à l’université de l’État de l’Ohio, les gamers n’aiment pas le smurfing mais beaucoup s’y adonnent. L’étude portait sur 328 personnes issues de forums dédiés au jeu vidéo sur reddit et d’un club de jeu de l’Ohio. Leur point commun, c’est qu’ils jouaient plus de 24 heures par semaine en moyenne. Charles Monge a pu déterminer que 69% des participants utilisaient cette pratique de temps en temps et que 94% pensaient que les autres y avaient recours parfois. Alors pourquoi en venir à cette pratique toxique ? D’après les réponses obtenues, deux scénarios se détachent vraiment. Le premier, le plus toxique, c’est la volonté d’humilier des joueurs qui ont un niveau inférieur. Le deuxième, estimé comme plus louable, est celui de pouvoir jouer avec des amis qui n’ont pas le même niveau. Néanmoins, cela ne change pas la donne pour les adversaires qui se retrouvent confrontés à un joueur plus expérimenté, et ce, sans le savoir de prime abord. En tout cas, le phénomène est pris au sérieux, à tel point que Valve est déjà passé à l’action en bannissant 90 000 comptes sur DOTA 2, tous issus du smurf.