Test – Call of Duty Black Ops 6 : l’épisode du renouveau ?

Les fans de Call of Duty attendaient un renouveau depuis des années. S’il n’est pas le messie tant attendu, Black Ops 6 redonne de l’espoir, après une longue traversée du désert.

Il faut bien l’avouer, Call of Duty, ce n’est plus ce que c’était. Le dernier épisode vraiment convaincant remonte à 2019. Il s’agissait du reboot de Modern Warfare. Depuis, la franchise a tendance à beaucoup tourner en rond et surtout à multiplier les impairs… Entre le très décevant Vanguard et l’atrocement mauvais Modern Warfare 3, les fans n’ont pas étés franchement gâtés. Développé par Treyarch et Raven, Black Ops 6 renoue avec le succès en osant faire preuve d’un peu d’originalité.

La nouvelle campagne fait partie des meilleurs cuvées de ces 8 dernières années.

Si vous êtes un habitué de la série, vous saviez probablement à quoi vous attendre. Des studios de développement différents travaillent sur les projets Call of Duty. Infinity Ward est le plus connu puisque c’est ce même studio qui a fondé la série, et à qui l’on doit les meilleurs opus – les plus réalistes également. Treyarch s’est fait connaitre pour ses modes multijoueurs zombies et ses campagnes un peu plus nerveuses. Et puis, il y a le mal-aimé, Sledgehammer, à qui l’ont doit généralement les plus mauvais volets (Modern Warfare 3, Vanguard ou encore Advanced Warfare). Signé par Treyarch, ce nouvel opus s’inscrit dans la continuité de l’épisode Cold War, sorti en 2020.

Comme Cold War, Black Ops 6 nous fait voyager dans le passé, au début des années 90, alors que la guerre du Golfe bat son plein. On incarne une unité d’élite de la CIA démise de ses fonctions, qui va devoir contrer une organisation clandestine qui a infiltré les plus hautes sphères du gouvernement américain. Les missions du jeu vous emmèneront aux quatre coins du monde : de la Russie à la Bulgarie, en passant par l’Italie, le Koweit et l’Irak. Et il faut bien l’admettre, cette nouvelle campagne est plutôt une belle réussite en ce sens qu’elle double facilement la mise par rapport à celle de Modern Warfare 3 (comptez entre 6 et 8h de jeu) et qu’elle s’avère globalement bien plus agréable à parcourir.

Surprise : vous pourrez choisir vos répliques lors de certains dialogues.

La campagne solo de Black Ops 6 propose quelques séquences de jeu très solides : principalement les phases d’assaut nerveuses au Koweit et en Irak, mais également une longue séquence de jeu dans un mini open world : une carte gigantesque basée en Irak, dans laquelle il faudra remplir une myriade d’objectifs secondaires. La vraie force de cette campagne, c’est de parvenir à proposer des séquences de jeu très variées : infiltration, gunfights nerveux, séquences plus narratives, science fiction… Treyarch n’a pas hésite à aller loin dans le délire, quitte à surprendre les joueurs avec des séquences qui auraient très bien pu tenir dans un épisode de la saga F.E.A.R, avec des séquences paranormales, de l’angoisse, des frissons. Pourquoi pas ? Même s’il faut avouer que l’oeuf est tombé loin du nid cette fois…

Ne vous enthousiasmez toutefois pas trop car si la campagne solo de Black Ops 6 est globalement une belle réussite, il faut tout de même admettre qu’elle réserve aussi son lot de défauts : des séquences de jeu peu intéressantes et qui tirent en longueur (surtout le volet infiltration, avec des possibilités réduites et une IA défaillante), un scénario peu intéressant à suivre, des personnages peu charismatiques… Très clairement, la campagne du Modern Warfare de 2019 faisait mieux.

Le jeu n’hésite pas à prendre ses distances avec le réalisme.

Côté gameplay, on a droit à quelques très chouettes nouveautés avec des combats de boss terriblement efficaces et surtout un sac à dos rempli de jolis gadgets à utiliser : appel d’un hélicoptère qui fera le ménage (et passage à la vue “mitrailleuse lourde” pour se faire plaisir), guidage d’un micro-véhicule bourré d’explosifs, lancement de frappes… Il y a de quoi s’amuser avec les nombreuses attaques à votre disposition. On retrouve aussi une roue des armes qui permet d’accéder à tout le matos récupéré en parties : couteaux de lancer, grenades flash, grenades, mines… Et puis bien sûr il y a la planque, l’endroit où vous pourrez upgrader votre personnage pour obtenir un chargeur supplémentaire ou augmenter la vie de votre agent, moyennant quelques dollars (récupérés lors des missions). C’est plutôt bien pensé, même si le concept n’est pas parfaitement exploité.

Le mode Zombie est de retour, avec deux cartes au lancement.

Côté multijoueur, le constat est un peu plus mitigé. On retrouve d’un côté un très bon mode zombie avec toutefois seulement 2 cartes, qui ont tendance à mener à des parties assez répétitives. La carte de Liberty Falls est probablement la plus réussie puisqu’elle nous plonge au milieu d’une petite bourgade dont il faudra débloquer progressivement chaque zone de jeu en venant à bout des vagues de zombies. La seconde, baptisée Terminus, est une île pénitentiaire plus sombre, qui joue davantage sur la verticalité. La formule est rodée : on amasse des dollars avec chaque frag, qu’on dépense ensuite en nouvelles armes et améliorations. L’originalité ici vient du fait qu’il est possible d’ajouter des mods (comme ralentir ou enflammer ses adversaires). Les épreuves de S.A.M., une IA qui vous donnera des défis, animent également les parties. Jouable jusqu’à 4 en coop, le mode Zombie est efficace mais pour l’instant avare en contenus.

En-dehors du mode Zombie on retrouve des modes multijoueurs plus classiques comme le match à mort en équipe, la domination, la recherche et destruction, l’élimination confirmée, la mêlée générale, le point stratégique, l’escarmouche, le quartier général, le contrôle et l’ordre d’élimination. La grande nouveauté, c’est l’ordre d’exécution qui est un match en 6 contre 6 dans lequel les joueurs de chaque équipe doivent tenter d’éliminer un joueur cible de l’équipe adverse. La cible en question a des plaques d’armure, un radar et marque 2 points par frag, mais tout le monde sait où elle se situe. Le mode de jeu est original, rafraichissant et pousse surtout les joueurs à partir au contact.

Graphiquement, le jeu est joli, mais il n’en met pas plein les yeux.

On retrouve au total 16 cartes différentes, de qualité variable. La moitié valent vraiment le détour, les autres font du remplissage. Là où le jeu marque des points en revanche, c’est au niveau du gameplay à proprement parler de la mobilité des joueurs, avec un nouveau système de contrôle qui permet de plonger, glisser au sol et courir dans n’importe quelle direction. Ca ajoute énormément de dynamisme aux parties. Autre nouveauté, il est possible de capturer un ennemi en se glissant dans son dos et de s’en servir de bouclier humain ensuite. Fun ! Enfin, les joueurs disposent tous d’un couteau qui leur permettra d’éliminer en un coup leurs adversaires s’ils arrivent à s’en rapprocher assez. De quoi vous rendre complètement paranoïa et vous forcer surtout à rester mobile.

Côté technique, le jeu est plutôt joli mais on ne note pas d’évolution du moteur graphique. Clairement, le titre se situe dans le haut du panier sur l’ancienne génération. L’ennui, c’est qu’il ne s’agit toujours pas d’un Call of “new-gen” et que ça se ressent graphiquement – on n’en prend pas plein les yeux. C’est joli, mais ça fait longtemps qu’on n’a plus eu de claque avec un Call of et c’est bien dommage…

Deux cartons rouges à distribuer toutefois avec d’un côté la nécessité d’être connecté en permanence au réseau pour jouer au mode campagne, et de l’autre le menu principal, le hub Call of Duty, par lequel il est nécessaire de passer pour accéder à Black Ops 6, qui n’est en définitive qu’une “extension” de Call of Duty (tout comme les 4 derniers volets de la série d’ailleurs). Ca ajoute des tas d’écrans et de temps de chargement et franchement, on s’en serait bien passé.

Conclusion

Avec Call of Duty: Black Ops 6, Treyarch et Raven nous livrent le meilleur volet depuis 2019. Les deux studios n’hésitent pas à prendre des risques en repensant le gameplay du jeu (plus dynamique), en proposant un mode solo qui n’hésite pas à flirter avec la science-fiction et en misant beaucoup sur la diversité dans le multijoueur. Black Ops 6 n’est pas le jeu qui relancera la franchise, mais c’est l’épisode qui fait plusieurs pas dans la bonne direction et c’est déjà pas mal. Son mode campagne est solide – quoi que surprenant -, son mode Zombie prometteur – mais pour l’instant avare en contenus – et son multijoueur très efficace.  C’est sans l’ombre d’un doute le meilleur volet depuis Modern Warfare (2019). Reste qu’en dépit de tous ses efforts, on le sent, les développeurs sont sous pression avec un rythme de sorties qui ne ralentit pas. Le contenu reste léger au lancement et surtout, techniquement, la série ne progresse plus depuis 5 ans. Il est temps désormais de passer entièrement aux consoles de dernière génération…

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Call of Duty: Black Ops 6

Gameplay 8.0/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 7.5/10
Bande son 7.5/10
Finition 7.0/10
7.4

On aime :

Un mode solo plutôt réussi

Treyarch se lâche dans la narration et ça fait du bien

Les nouveautés du gameplay

Un multijoueur efficace

On aime moins :

Le menu principal, les chargements pour accéder à Black Ops 6

La nécessité d'être connecté pour jouer en solo

Le multi assez avare en contenu

Quelques passages moins réussis en solo (infiltration)

Techniquement, ça ne progresse plus