Monkey Palace, un jeu qui allie subtilement Lego et stratégie

Primé lors de la 25ème édition des « Toys & Games of the Year », Monkey Palace est un jeu original qui allie les Lego et le jeu de plateau stratégique. David Gordon et TAM ont-ils trouvé la bonne formule pour séduire les 10 ans et plus ?

Des Duplo pour les plus jeunes aux Lego estampillés 18+, les briques de la société danoise touchent un large public. Du simple jeu de construction dans lequel on ne cesse de construire, déconstruire pour créer diverses structures à l’objet de collection qu’on expose, les Lego séduisent bien des profils. Avec ce nouveau jeu de société, David Gordon et TAM utilisent les pièces du constructeur pour renouveler sans cesse l’expérience, mêlant construction, adresse et réflexion.

Quand Asmodee et la célèbre marque des briques de construction collaborent, cela donne Monkey Palace. S’il attire rapidement l’attention, au-delà du superbe visuel qui illustre la boîte, c’est parce qu’il utilise les Lego. Le but est simple, deux à quatre joueurs s’affrontent pour construire les escaliers du Palais du Singe et récolter ainsi un maximum de bananes. Attention toutefois, plusieurs règles régissent les constructions. Prenez donc le temps de lire la notice. Bonne nouvelle, celle-ci est disponible aussi bien en version française qu’en version néerlandaise.

On prend les instructions dans les mains, on se retrouve avec deux feuilles recto-verso, soit un total de huit pages. Malheureusement, les deux feuilles sont volantes, ce qui n’est pas foncièrement pratique. Les regrouper pour faire un véritable petit livret aurait pu être bien. Néanmoins, ce qui saute aux yeux, c’est que la notice bénéficie de bon nombre d’illustrations. Un vrai plus pour aider à comprendre les règles et les quelques subtilités du jeu, notamment pour les plus jeunes ou les personnes moins habituées aux jeux de société. Tout est parfaitement détaillé, point par point. C’est clair et facilement digérable. Mieux, sur la deuxième page, il y a même un QR Code à scanner qui mène à un site donnant accès à une vidéo de 18 minutes montrant comment jouer. Vous l’aurez compris, si vous ne connaissez pas le jeu, la première partie ne démarrera pas tout de suite. Il est important de prendre du temps pour bien assimiler les règles.

Setup complet d’une partie de Monkey Palace

Ensuite, il faut prendre le temps de la mise en place du jeu. Après une poignée de parties, cela va plus vite. Concrètement, on a un plateau Lego vert sur lequel on doit placer quatre briques d’angle qui vont limiter l’espace de jeu. À l’intérieure de celles-ci, on intègre l’un des quatre plans de construction (il y a deux cartons de bonne qualité, avec un plan sur chaque face). Ne pensez pas que ces derniers sont juste là pour donner un peu de nouveauté visuelle. Chaque plan est composé de zones plus ou moins grandes représentant la terre (associée aux briques dorées), l’herbe (les feuilles en vert claire) et une végétation plus touffue (les feuilles en vert foncé). Celles-ci sont primordiales dans le cadre de la stratégie, nous y reviendrons plus tard.

Le plus long reste de trier toutes les cartes, de très bonne facture, pour former 12 tas différents en fonction de la valeur en monnaies de singe et de la couleur des cartes. Quant aux pièces de Lego, on a la bonne surprise de découvrir un insert permettant de facilement trier les trois pièces principales utilisées pour les constructions, à savoir les arches, les briques et les colonnes. Tout est décliné en quatre couleurs mais ces dernières n’ont pas d’importance pour le jeu, elles permettent surtout d’apporter un rendu visuel un peu plus varié à la construction finale. On regrette toutefois qu’il n’y ait pas un emplacement supplémentaire pour les pièces décoratives. Au nombre de 48 (32 feuilles de bambou et 16 briques dorées), elles doivent être placées sur la table ou placées autour du plateau, manipulation qui prend un certain temps. Nous avons opté pour les rassembler dans un petit bol en plastique.

Ensuite, chaque joueur prend un plateau de joueur sur lequel il pourra disposer les cartes récupérées au cours du jeu. Ce dernier détermine également les éléments de construction avec lesquels commencer la partie. Enfin, il y a trois cartes spéciales. Ce sont des cartes animaux associées à un Trophée. Le Singe est forcément intégré à chaque partie mais le Papillon et la Grenouille peuvent être ajoutés ou retirés selon le niveau de complexité que l’on souhaite ou non ajouter. Ces micro-extensions sont intéressantes mais, clairement, mieux vaut se rôder sans au début.

Présentation des arches pour la construction à gauche et des cartes de jeu à droite

Une fois tout en place, deux arches et une pièce sont posées au niveau des pointillés du plateau de jeu et la partie démarre. Nous vous passons les précisions sur l’ensemble des règles mais nous tenons à noter quelques points cruciaux. Chaque construction doit débuter à partir d’un tenon libre du plateau, on ne peut pas empiler deux arches, l’escalier doit être sans détour, ascendant, toujours soutenu, rattaché à une pièce déjà en place et terminé par une pièce décorative de la couleur du tenon de base. Seules les extrémités permettent de jouer, que ce soit pour placer une pièce de construction ou une pièce décorative. La théorie est plutôt facile malgré l’ensemble des règles et on les assimile rapidement. Les néophytes et les plus jeunes auront probablement besoin d’un peu plus d’entraînement. Ensuite, le compte des points est facile, chaque nouvelle arche placée octroie un point singe au joueur. Avec ces derniers, il peut « acheter » les cartes à disposition pour récolter des bananes mais également obtenir deux types de récompenses.

L’immédiate, affichée au recto de la carte, et la récurrente, au verso, qui est à placer sur le plateau de joueur. On peut en cumuler 4 actives (on recouvre les autres dès qu’on en obtient une cinquième) pour cumuler les récompenses à chaque tour. Ainsi, on récolte les éléments de construction pour tenter de faire des escaliers toujours plus hauts et qui rapportent donc toujours plus de points. Quelques subtilités sont également de la partie pour obtenir des points supplémentaires, comme le fait de poser la pièce décorative la plus haute de sa catégorie (liée au tenon de base de son escalier fraîchement construit) pour obtenir une monnaie de singe supplémentaire. Autant dire qu’il faut réfléchir et anticiper les coups suivants en faisant attention à son point de départ… Mais également aux cartes à se procurer pour trouver le bon équilibre entre les bananes à récolter pour remporter une partie et les éléments de construction à obtenir pour développer ses structures, éléments essentiels pour justement obtenir les cartes offrant le plus de bananes.

Bref, vous l’aurez compris, il est nécessaire de faire preuve d’un peu de jugeote. Il faut également arriver à bien se repérer dans l’espace (c’est quasi indispensable), sans quoi les constructions ne seront pas optimisées pour cumuler un maximum de monnaies de singe. Les premières parties sont un peu laborieuses, on tâtonne. Néanmoins, après quelques tours de chauffe, on commence à mieux saisir le concept et surtout à mieux anticiper les actions prochaines. Si les parties sont loin de provoquer de franches rigolades, l’ambiance étant plutôt au calme et à la concentration, il faut reconnaître qu’on se laisse vite happer. Chaque partie durant entre 45 minutes et une heure en moyenne, on arrive à trouver le temps pour en profiter pleinement, sans pour autant que ça ne soit trop chronophage.

Ce qui est appréciable, c’est que chaque partie est assez différente, les constructions changeant de l’une à l’autre. Il y a une bonne dose de stratégie, on apprécie pouvoir manipuler les Lego et on prend un plaisir certain à monter ses escaliers en essayant de bâtir des constructions toujours plus impressionnantes. En plus, c’est un jeu qu’on a plaisir à ressortir avec la famille ou les amis. En somme, c’est une belle découverte qui apporte également un peu de sang frais dans le marché des jeux de société.

Les + :

  • De la construction et de la stratégie
  • Livret très complet et bien illustré
  • Un jeu familial à partir de 10 ans
  • Des parties qui se renouvellent sans cesse
  • Pas mal de subtilités
  • Des matériaux de qualité
  • Les micro-extensions avec la grenouille et le papillon
  • L’insert de rangement pour les pièces de construction

Les – :

  • Manque une case pour ranger les pièces décoratives
  • Les feuilles volantes du livret (une attache aurait été pratique)
  • Demande une bonne projection dans l’espace
  • La complexité des règles peut rebuter

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