Après plusieurs sorties ces derniers mois, Atlus est déjà de retour avec un tout nouveau titre qui se démarque un peu de ses licences phares. Metaphor : ReFantazio est un nouveau RPG comme la boîte sait si bien le faire, mais aussi une toute nouvelle licence pour le développeur japonais. 2024 fut riche en sorties pour Atlus puisque la boite japonaise proposait une refonte de Persona 3 en ce début d’année, ainsi qu’une version améliorée de Shin Megami Tensei V juste avant l’été. Metaphor : ReFantazio, lui, est un tout nouveau titre que l’on doit au “Studio Zero”, une équipe interne à Atlus composée par le directeur des derniers jeux Persona (Katsura Hashino). En gestation depuis presque dix ans, ce projet est finalement disponible depuis quelques jours et fait beaucoup parler de lui auprès des fans de JRPG. En effet, Metaphor : ReFantazio est un jeu qui démontre le savoir-faire de cette équipe. Cette aventure prend place dans un univers de fantasy, plus précisément dans le royaume d’Euchronie, un pays plongé dans le chaos suite à l’assassinat du roi. Malgré sa mort, la magie du souverain permet la mise en place d’une compétition pour désigner son successeur, les candidats devant gagner l’amour du peuple par n’importe quel moyen. Au milieu de tout cela, nous incarnons un personnage masculin accompagné d’une fée nommée Gallica. Notre protagoniste a pour mission de trouver un moyen de soigner le prince du royaume frappé par une malédiction. Cet objectif va l’amener à voyager à travers le pays, et à prendre part à la compétition pour devenir roi afin de s’opposer à Louis, un candidat aux sombres desseins. Le scénario de Metaphor : ReFantazio est un de ses plus grands atouts. Proposant un univers très intéressant à découvrir, des personnages attachants ainsi qu’une intrigue aux nombreux mystères, le titre sait se montrer surprenant et aborde des sujets importants. L’aventure est aussi plutôt bien mise en scène, en utilisant parfois des séquences animées du plus bel effet, même si cet aspect n’est pas toujours très réussi, ce qui n’est pas très surprenant compte tenu de la longueur impressionnante du jeu (comptez au moins 50 heures, et bien plus si vous voulez tout voir). L’aventure commence avec un prologue captivant. La plus grande faiblesse du titre se situe sans aucun doute du côté des visuels. Les décors et les textures ne sont pas toujours très modernes d’un point de vue technique, sans oublier que les versions consoles souffrent de quelques petits soucis de framerate. Cependant, nous devons souligner le travail impressionnant qui a été fourni dans la direction artistique du jeu. Le titre possède une véritable identité visuelle originale et réussie, comme en témoignent ses interfaces et menus toujours aussi créatifs. Il en va de même pour les musiques, souvent dans un ton épique, qui sont mémorables et qui sortent du lot grâce à de nombreux morceaux chantés aux sonorités peu conventionnelles, mais très marquantes malgré tout. Côté gameplay, Metaphor ne va pas trop dépayser les fans de l’entreprise. La structure du jeu se rapproche de celle d’un Persona. Nous devons remplir des objectifs dans un temps donné, et ce temps peut être exploité pour réaliser des quêtes secondaires, explorer des donjons, renforcer nos liens avec les personnages principaux, améliorer les traits de caractères du héros… Toutes ces possibilités ont évidemment différentes incidences sur les combats. La grande différence se situe dans le cadre du jeu qui change beaucoup puisque nos personnages voyagent à travers ce nouvel univers, donnant un côté “jeu d’aventure”. Ces voyages doivent aussi être pris en compte dans ce système de calendrier, la gestion du temps accordé est ici plus importante que jamais. Le système de combat est peu surprenant, mais toujours aussi efficace. En ce qui concerne les combats, ces derniers reprennent aussi une formule tour par tour proche de ce qu’on connaît dans les Persona et les Shin Megami Tensei. Metaphor apporte cependant quelques nouvelles idées bienvenues. Le titre propose par exemple de réaliser quelques actions en temps réel en dehors des combats, et notamment de pouvoir attaquer les ennemis en amont pour, dans un second lieu, lancer l’affrontement avec un avantage. La règle vaut également pour les ennemis qui peuvent nous agresser et lancer un combat en ayant la priorité. Cette touche de “temps réel” permet aussi d’accélérer les affrontements, surtout pour les ennemis trop faibles qui meurent sans avoir à réellement lancer le combat. Une fois un combat lancé, le jeu passe en tour par tour et nous retrouvons un système proche des titres de la firme. Nous contrôlons les actions d’une petite équipe de personnages qui sont capables de lancer des attaques et de la magie de différents types. Exploiter les faiblesses élémentaires des ennemis permet de gagner un “icône de tour” supplémentaire à dépenser pour réaliser une nouvelle action durant le même tour. Le système est très proche de ce que les autres jeux de la firme proposent, le gameplay a donc fait ses preuves depuis bien longtemps et, une fois encore, propose une belle richesse stratégique. L’un des grands changements provient de la gestion de nos personnages qui possèdent cette fois des “archétypes”, des classes plus classiques qui vont définir leurs capacités en combat. Le titre laisse une belle liberté pour définir les compétences de nos héros, en plus d’offrir de nombreuses classes qui peuvent aussi évoluer. Comme dans Persona, l’aspect “social” du jeu est important. Tout comme les autres jeux de la firme, Metaphor montre très vite qu’il n’est pas un jeu très facile à parcourir. Les combats sont parfois impitoyables, et ce, dès la difficulté “normal”, de quoi réserver un véritable challenge aux habitués du genre. Pas d’inquiétude pour les autres, il existe deux paliers de difficultés inférieurs permettant de profiter de l’aventure avec des combats moins exigeants. Le jeu se montre aussi moins punitif que ses prédécesseurs et très moderne en proposant des options d’automatisation, en particulier durant les combats qui peuvent se faire automatiquement selon différents paramètres. Malgré une véritable nouvelle identité dans son univers et son scénario et un aspect plus “aventure” dans son déroulé, Metaphor : ReFantazio reste tout de même un peu trop attaché aux mécaniques de jeu des productions précédentes de Atlus. Il n’en reste pas moins une excellente expérience au rythme encore plus maîtrisé que pour les jeux précédents, malgré quelques soucis de répétitivité dans son contenu annexe. Ses quelques soucis ne l’empêchent pas de se placer parmi les très grands RPG de l’année. Conclusion Après presque dix ans de développement, Metaphor : ReFantazio est enfin disponible. Cette nouvelle production de Atlus emprunte beaucoup à Shin Megami Tensei et Persona tout en apportant sa propre identité. Le titre raconte l’histoire du royaume d’Euchronie et du lancement d’une compétition pour désigner son nouveau roi suite à l’assassinat du précédent. Au milieu de ce conflit politique, nous incarnons un personnage qui lutte pour lever une malédiction qui a frappé le prince et héritier légitime du trône. Cette aventure va amener notre héros aux quatre coins du pays, ce dernier va aussi se forger une équipe d’alliés qui combattent à ses côtés. La formule de Metaphor : ReFantazio est très similaire à celle d’un Persona puisque les phases de jeux alternent entre la gestion de notre temps libre et l’exploration de donjons. Si le titre reste souvent un peu trop proche des idées des autres productions d’Atlus, ces dernières ont déjà fait leurs preuves et restent très efficaces. Quelques nouvelles idées très ingénieuses changent tout de même un peu le système de combat et la gestion de nos personnages. Le titre propose une très bonne durée de vie, malgré un contenu annexe un peu répétitif. Quelques petits soucis visuels et techniques n’empêchent pas la direction artistique d’être une grande réussite et de donner une nouvelle identité à cette expérience. Metaphor offre un véritable sentiment d’aventure grâce à son univers original et son scénario captivant. Malgré quelques soucis, le titre est, sans aucun doute, l’un des grands RPG de l’année.