Test – Unknown 9 : le raté de Bandai Namco

Si Bandai Namco multiplie les succès depuis quelque temps, sa dernière production est moquée sur les réseaux sociaux. Et pour cause puisque Unknown 9 ne serait rien de plus que l’un des plus mauvais jeux de cette fin d’année.

Avec un Meta score de 62% et un score utilisateur de 16% sur Metacritic, Unknown 9 se classe d’entrée comme l’un des plus mauvais jeux de cette fin d’année. La première production du studio canadien Reflector n’en était pas moins un projet très ambitieux. L’entreprise avait en effet imaginé un univers transmédia, transposé à la fois en jeu, en podcast, en comics et en romans. Bien entendu, c’est le jeu qui allait définir le succès de cet univers. Et, étonnamment, la sauce a pris puisque Reflector est parvenu à convaincre Bandai Namco de se joindre à lui dans cette aventure. L’éditeur a apporté tout son poids pour soutenir l’univers d’Unknown 9. Avec un gros budget, un éditeur derrière lui et surtout une volonté d’imposer sa licence, le studio canadien avait toutes les armes en main pour réussir son pari…

Les séquences de plates-formes sont risibles.

On ne va toutefois pas vous mentir, dès le démarrage du jeu, c’est plutôt la douche froide. L’univers du jeu nous est brièvement expliqué à travers une cinématique de quelques dizaines de secondes, censées poser les bases de l’univers. Sauf qu’on n’y comprend pas grand-chose et que la suite ne fera que légèrement étaler la pâte sur la tartine… Le studio canadien a vu beaucoup trop grand avec ce projet “transmédia”, qui peine déjà à montrer son intérêt dans le projet phare. Le jeu pioche un peu partout ses inspirations, lorgnant du côté de Tomb Raider, de Star Wars ou de nombreuses autres licences iconiques. Et on le sent, le démarrage est pompeux. On incarne une aventurière indienne qui part à la poursuite d’un dénommé Vincent. Notre héroïne présente la particularité de pouvoir entrer dans le Revers, une dimension entrelacée à la nôtre, qu’elle peut maîtriser pour venir à bout de ses adversaires. Ses pouvoirs attirent toutefois l’attention d’une faction qui souhaite utiliser le Revers pour contrôler le monde… Un scénario on ne peut plus générique, qui est de surcroit très mal présenté à travers une narration datée.

Ne vous y trompez pas, les pouvoirs du revers sont surtout une habile mise en scène d’attaques classiques…

Dès le premier contact, on remarque également l’autre gros défaut du jeu, qui nous était pourtant présenté comme une grosse production. Visuellement, ce n’est pas fameux, entre les visages peu expressifs des protagonistes, les décors vides, les animations d’un autre âge. On a l’impression d’être face à un jeu triple A d’il y a une décennie. Et la direction artistique ne sauve pas le navire du naufrage. Car si l’Inde représentait un réservoir culturel formidable pour l’univers d’Unknown 9, il faut avouer que les développeurs ont très mal exploré sa culture. Cela se traduit tant dans les personnages, atrocement creux, que dans les dialogues, qui n’explorent pas du tout l’identité indienne.

Pad en main, ce n’est guère plus réjouissant. C’est simple, Unknown 9 est un jeu extrêmement linéaire dans sa structure qui a tout du jeu d’action générique : des personnages plats au level-design peu inspiré en passant par le gameplay pot pourri. On part dans toutes les directions sans rien maîtriser. On retrouve ainsi des séquences de plates-formes vaguement inspirées de Tomb Raider, qui ne présentent aucun challenge, des séquences de walking simulator et des séquences d’action un peu plus originales, mais qui manquent cruellement de précision. Comme on l’a dit plus haut, votre personnage dispose de différents pouvoirs qui lui permettent de manipuler (un tout petit peu) son environnement. On n’est pas du tout au niveau d’un Psi-Ops ou d’un Second Sight, mais tout de même il y a quelques interactions sympas. Vous pourrez par exemple prendre le contrôle d’un adversaire quelques instants pour retourner son arme contre ses compagnons, distraire vos adversaires en lançant des ondes, vous rendre invisible quelques instants, activer à distance des dispositifs explosifs, etc.

Dans la pratique toutefois, il faut davantage s’attendre à un pseudo jeu d’infiltration qui part régulièrement en cacahuète. Chaque zone de jeu vous poussera à rester dans l’ombre, tapi dans les hautes herbes, pour éliminer un à un les adversaires et désactiver les curieux systèmes de détection de présence. En jouant de cette façon, le challenge est proche de zéro, la faute à une IA d’une bêtise profonde. Éliminez un adversaire face à l’un de ses compagnons, celui-ci vous coursera quelques mètres, après quoi il retournera immédiatement à sa ronde sans rester sur ses gardes… Le comportement des adversaires n’a souvent aucun sens. Une explosion est supposée attirer un ennemi ? Pas de bol, celui-ci part de façon aléatoire dans la direction opposée… Et ce type d’exemples, on en croise tout au long de l’aventure… Vous pourrez aussi opter pour la méthode plus musclée qui consistera à utiliser vos pouvoirs ou vos poings pour éliminer vos ennemis… C’est un peu plus amusant mais les combats au corps à corps sont atrocement simplistes (une seule touche d’attaque), et l’utilisation des pouvoirs devient vite atrocement répétitif. Malgré quelques bonnes idées, le jeu tourne donc vite en rond. On notera toutefois qu’un gros effort a été consenti au niveau du rythme pour vous garder scotché à votre pad durant toute l’aventure. Exception faite des combats de boss, qui font partie des plus mauvais du genre…

Graphiquement, ce n’est pas fameux.

Bourré de bonnes idées, Unknown 9 est un fiasco à la réalisation, la faute sans doute au manque d’expérience du studio. On le sent dans le level-design extrêmement simpliste du jeu, la gestion de l’IA ou les nombreux bugs qui vous suivront tout au long de l’aventure. Plutôt que de consacrer des ressources à la création d’un univers complet, on aurait préféré que le studio les utilise pour finaliser son jeu. Reflector avait misé sur la “diversité” et “l’univers riche” de sa production pour se démarquer. Alors qu’au final, le résultat frôle la production générique, sans aucune personnalité ni charme. Et surtout ô combien trop ambitieuse. Car clairement, le studio ne s’est pas donné les moyens de nous livrer un jeu triple-A.

Conclusion

Avec Unknown 9: Awakening, Reflector rate son entrée dans l’univers des jeux vidéo. Le studio canadien souhaitait pousser la “diversité” dans un univers de science fiction riche. L’essai tourne toutefois au fiasco avec un personnage antipathique, un univers creux et incompréhensible, qui s’approprie très mal la complexité et la diversité de la culture indienne, et surtout une réalisation très simple. Si, sur le papier, Unknown 9 était plutôt séduisant, pad en main, le résultat est donc très contrasté avec quelques très bonnes idées dans le gameplay contrebalancées par une IA médiocre, un level-design pauvre et des contrôles imprécis. 

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Unknown 9: Awakening

Gameplay 5.0/10
Contenu 3.5/10
Graphismes 4.0/10
Bande son 6.0/10
Finition 4.0/10
4.5

On aime :

Quelques bonnes idées dans le gameplay

Les doublages en français

On aime moins :

Retranscrit très mal la richesse culturelle de l'Inde

Un personnage principal antipathique

Visuellement daté

Une narration ratée

L'IA désastreuse