Depuis Fight Night Champion d’EA Sports en 2011, plus jamais nous n’avions connu de jeu de boxe sous licence officielle. Undisputed vient combler cet énorme vide avec une proposition ô combien alléchante. Joe Frazier, Mohamed Ali ou encore Sugar Ray Robinson. Des boxeurs de légende qui, rien qu’à l’évocation de leur nom, donnent aux fans de boxe des frissons. Pouvoir incarner ces légendes sur consoles est jouissif, ce qui était proposé aux joueurs jusqu’à … 2011. Sortait cette année-là le dernier épisode de la franchise culte Fight Night. Ce sera le dernier épisode de simulation de boxe incluant de véritables noms avant plus de 13 ans et ce Undisputed de Deep Silver. Car oui, c’est bien le très prolifique studio autrichien qui publie Undisputed, avec les Britanniques de Steel City Interactive au développement. Initialement teasé en 2020, le titre obtiendra son nom actuel fin 2022, avec une date de sortie prévue pour octobre 2024. Après plusieurs heures de jeu lors desquelles nous avons découvert le jeu en long, en large et en travers, notre avis est désormais bien tranché. Undisputed marche bel et bien sur les traces de la cultissime licence Fight Night. S’il y a eu de nombreux jeux de boxe depuis 2011, et notamment en réalité virtuelle ou adaptés de la saga Creed, aucun n’était jusqu’alors sous licence officielle des championnats de boxe. Undisputed, lui, bénéficie d’une aura toute particulière puisqu’il réunit 3 des 4 plus grandes organisations mondiales de boxe : la World Boxing Council, la World Boxing Organization et l’International Boxing Federation. Si la World Boxing Association manque à l’appel (c’est la plus ancienne au monde), il n’empêche qu’Undisputed bénéficie d’un roster qui est plus complet, à faire pâlir de jalousie Fight Night Champion. Sugar Ray Robinson et Rocky Marciano garnissent les stars des années 1940-1950, Mohamed Ali et Joe Frazier représentent les années 1960 ou encore Canelo Alvarez des 2010-2020 répondent à l’appel. Au total, le titre propose plus de 70 combattants masculins et féminins, incluant noms de légende et jeunes pousses. Même Delfine Persoon, l’une des plus grandes boxeuses de l’histoire de la Belgique, est présente. C’est bien simple, c’est le plus gros roster présenté dans un jeu de boxe, et les développeurs annoncent même qu’ils continueront de le garnir après la sortie du titre. Avec ses plus de 70 combattants masculins et féminins, Undisputed dispose du roster le plus complet pour un jeu de boxe. Et c’est un véritable plaisir de jongler entre ces très grands noms dans des arènes de légende. Chaque combattant à sa propre façon de combattre, et voir des Mohamed Ali affronter Tyson Fury est plutôt jouissif. Mais qu’à cela ne tienne, en éternels insatisfaits que nous sommes, il faut bien avouer que certains grands noms restent absents. Floyd Mayweather, Mike Tyson, Oscar de la Hoya ou encore Goerge Foreman, pour ne citer qu’eux, sont tous absents du roster d’Undisputed. Toujours du côté du contenu, Undisputed propose le strict nécessaire pour ce qui est des modes de jeu. Le mode exhibition permet de jouer contre l’IA ou un ami en local avec la septantaine de boxeurs susmentionnés tandis que le multijoueur s’intéresse aux parties en ligne. Des combats événementiels en ligne permettent également de se mesurer à de grands joueurs, avec à la clé un certain nombre de points pour grimper au classement général. Enfin, le mode carrière, sur lequel nous reviendrons plus tard, permet d’incarner un boxeur personnalisé ou une vraie star et de gravir les échelons depuis les combats amateurs au championnat du monde. Quant au gameplay, le véritable atout de cet Undisputed, on sent que les développeurs n’ont pas fait les choses à moitié avec des possibilités de frappe presque infinies. N’appuyer que sur une des quatre touches principales permet d’enchaîner les coups basiques avec les deux poings (jab, direct…), tandis que maintenir L1 tout en appuyant sur ces touches offre des attaques au corps. Appuyer sur R1 et l’une des quatre touches équivaut à une frappe puissante et, enfin, le joystick droit permet de réaliser des frappes plus élaborées, comme des uppercuts. Les combats sont une franche réussite, avec une mise en scène soignée et un gameplay au poil. Parallèlement à l’attaque, on se retrouve avec d’autres mix à concevoir pour se défendre. L2, R2 et le joystick droit permettent à la fois de se protéger la tête, le corps ou encore d’esquiver. Mais il faut faire très attention à toutes ces petites jauges qui apparaissent à côté de votre nom. En plus des gonflements ou coupures qui peuvent mettre fin à votre combat sur décision médical, votre adversaire pourra vous mettre KO s’il parvient à vider l’une des jauges correspondant tantôt à la tête, tantôt au corps. La parade n’est pas non plus infinie, puisque si la jauge de blocage se vide, vous encaisserez tous les coups. Avant de tomber au sol, votre joueur passera par une phase de vacillement, lors de laquelle il sera beaucoup plus fragile. Son endurance sera réduite, sa fréquence cardiaque augmentera en flèche et le moindre coup bien placé pourra vous envoyer au tapis. Il faudra alors s’éloigner de son adversaire ou éviter habilement les coups, car lui aussi passera par une phase de transe lors de laquelle il ne sentira plus les coups et ne sera plus essoufflé. La modélisation des combattants est presque parfaite, et les jeux de lumière magnifiques. Les phases au sol, véritable point noir du gameplay d’Undisputed, révèle toutes les failles du titre. D’une part, lorsque vous tombez et devez vous relever, l’animation sera constamment la même et ne variera jamais. D’autre part, pour se relever, il faut appuyer au bon moment sur L2 et R2 en fonction du mouvement d’une jauger, ce qui n’est pas très folklorique. Et plus votre personnage encaissera les coups et tombera au sol, plus ce mini-jeu sera compliqué à résoudre. Concernant le fameux mode carrière d’Undisputed, il y a du bon et du moins bon, mais tout n’est pas à jeter. Pour les fans de jeux de sport, le mode carrière est presque primordial, puisqu’il leur permet de s’immerger dans les coulisses de leur sport favori. Undisputed ne déroge pas à la règle, en nous proposant de créer notre propre combattant ou de sélectionner une star déjà existante (actuelle ou légende) et de choisir son âge, sa spécialité, ses stats… L’objectif ici est de débuter dans des petites salles au combat amateur et de finir champion du monde. Pour débuter, vous engagerez donc un staff composé d’un soigneur, d’un manager et d’un entraîneur, qui vous serviront autant en matchs avec des conseils pour remporter la victoire qu’au quotidien, avec des bonus divers et de meilleurs contrats pour les combats. Comme un véritable boxeur, vous devrez commencer du bas de l’échelle et négocier des combats qui seront intéressant autant financièrement que sportivement. Car si vous affrontez quelqu’un de puissant et de connu, vous amasserez beaucoup d’argent, mais aurez plus de mal à le battre. À l’inverse, un combattant faible et peu connu ne vous rapportera pas une grande fortune, mais vous pourrez gagner en expérience. Clause de revanche, assurance en cas de blessure avant le match, part des recettes, promotion du match, ces nombreuses options représentent une liste non-exhaustive des clauses à inclure au contrat, mais qui vous coûteront de l’argent. La carrière est très réussie, mais elle manque d’immersion. Les entraînements ne s’effectuent notamment que via du texte et des choix. Une fois le contrat de match signé, vos semaines de préparation débuteront (vous pouvez également choisir le nombre). C’est lors de ces semaines que l’on s’aperçoit des limites de la carrière. En effet, vous aurez le choix entre trois options d’action : entraînement, actions médiatiques et récupération. Le problème, c’est que l’entraînement ne correspond qu’à un choix à effectuer entre différentes options et … c’est tout. Vous ne pourrez pas aller dans la salle d’entraînement pour taper dans un sac de sable. Vous ne pourrez pas non plus faire un QTE pour de la corde à sauter et améliorer votre endurance. Les actions médiatiques ne sont, elles non plus, pas scénarisées. Vous pourrez par exemple faire une pub ou publier sur vos médias sociaux, avec des bénéfices pour votre popularité, mais c’est tout. Tous ces choix devront se faire en tenant compte de votre préparation au combat, de votre énergie et de votre poids. En effet, publier sur les réseaux vous permettra de régénérer votre endurance, mais aura un impact sur votre préparation au combat et votre poids. En revanche, de l’entraînement physique vous fera maigrir et gagner en préparation, mais vous serez plus fatigué. Et une fois arrivé sur le ring, si votre endurance est plus basse que 80, vous aurez du mal à remporter la victoire. Et quant au poids, si vous vous engraissez de trop et n’êtes plus dans la limite de poids pour votre catégorie, vous devrez dire adieu à votre match et subir une pénalité financière. Conclusion Le retour de la boxe en jeux vidéo se fait en grande pompe avec ce Undisputed qui nous est proposé par Deep Silver. Fort d’un roster de plus de 70 boxeurs d’hier et d’aujourd’hui et d’un mode carrière assez complet, le titre s’impose comme la première vraie référence depuis plus de dix ans et la sortie de Fight Night Champion. Avec une modélisation de qualité, un gameplay qui varie énormément selon notre combattant et le gameplay qui fait la part belle à l’attaque, Undisputed s’assure un très bel avenir, qui ne demande qu’à se bonifier avec le temps ou avec de (très) probables futurs épisodes. Car oui, si le titre est réussi en bien des points, il reste certains points qui doivent être améliorés, et notamment au niveau de l’immersion. Le problème vient notamment des commentateurs, vraiment très mauvais, et de la profondeur du mode carrière qui, bien que complet, ne propose au joueur que de faire des choix sur son emploi du temps et de jouer les combats. Enfin, les animations des combattants sont très répétitives, ce qui se remarque très vite et qui nuit à l’expérience. Mais nul doute que les développeurs en ont encore sous le pied et que l’on assiste au début d’une licence qui a un énorme potentiel.