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Le streaming illégal pourrait bien bientôt disparaître de Telegram

Depuis le renforcement de la modération sur Telegram, les pirates adeptes du streaming illégal fuient la plateforme. Serait-ce la fin de cette pratique ?

Si certains utilisent Telegram pour discuter avec des proches, à l’image de ce que l’on peut faire avec WhatsApp, d’autres s’en servent pour consulter du contenu illicite. C’est notamment le cas des personnes qui cherchent à regarder du contenu sportif sans passer par DAZN. Cette plateforme de streaming britannique a notamment réussi à récupérer les droits pour la diffusion de la Ligue 1 de football. Elle permet également de suivre la Jupiler Pro League, en plus de divers autres sports.

Tomber dans l’illégalité pour économiser

Néanmoins, les fans ont grincé des dents en découvrant les prix pratiqués par la plateforme. À titre informatif, il faut dépenser 29,99€/mois sans abonnement pour accéder à la diffusion des rencontres du championnat belge, ou 19,99€ avec un engament sur un an. Il faut rajouter 5€/mois pour avoir accès à l’ensemble des événements en direct. Cela représente un certain budget, qui s’ajoute à toutes les charges du quotidien et aux éventuels abonnements déjà en cours.

De fait, pour boycotter DAZN ou simplement faire quelques économies, certains se risquent à suivre les retransmissions illégales des matchs. Par exemple, sur Telegram, des retransmissions de la Ligue 1 réunissaient des dizaines de milliers de personnes.

Fin août, Pavel Dourov, le fondateur de ce service de messagerie et réseau social, a été arrêté à Paris. Il est accusé d’avoir laissé prospérer diverses activités illégales. Suite à cela, Telegram a pris des mesures en renforçant sa modération. Conséquence, la plateforme coopère désormais avec les autorités pour transmettre les adresses IP et numéros de téléphone des utilisateurs peu scrupuleux, dont ceux s’adonnant aux diffusions illégales.

Des mesures aux effets immédiats

Cela semble porter ses fruits puisque les pirates prennent peur. La preuve, d’après Hervé Lemaire, le directeur général de LeakID (société luttant pour la préservation des droits d’auteur), au moins trois gros streamers ont arrêté leur activité. Il faut dire que la plateforme est plus réactive pour fermer certains liens pirates, le processus intervenant désormais en 10 à 20 minutes d’après l’intéressé au lieu de 24 à 48 heures par le passé. Cette réactivité empêche ainsi de visionner un match entier. Néanmoins, comme le précise la Ligue au Figaro : “Les délais de retrait observés sur Telegram restent aléatoires et peuvent toujours s’étendre jusqu’à plusieurs heures. Ces délais ne sont donc malheureusement toujours pas, au global, compatibles avec la protection efficace de contenus diffusés en direct“.

Le piratage n’est pas encore totalement enrayé mais les mesures prises effraient forcément les pirates. Ces derniers ne désirent pas être retrouvés et confrontés à la justice. Ils préfèrent donc abandonner le streaming (ou autre activité illicite) pour éviter des poursuites judiciaires. Même s’il est encore trop tôt pour visualiser l’impact de tout cela à moyen et long terme, il est clair que l’ensemble des mesures prises laissent envisager une forte diminution, si ce n’est l’arrêt, du streaming illégal sur Telegram. Cette victoire ne signifie pas pour autant “la fin de la guerre” dans le domaine, comme le souligne Hervé Lemaire. En effet, d’autres réseaux et possibilités, comme les IPTV évoquées plus haut, donnent encore des munitions aux pirates.

 

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