Annoncé il y a à peine un an et demi lors d’un State of Play de Sony, Concord s’annonçait comme le nouveau FPS multi à la sauce Gardiens de la Galaxie exclusif à la Playstation. Manette en mains, les sensations sont-elles validées ? À mi-chemin entre l’univers des Gardiens de la Galaxie et le gameplay de Valorant, Concord en a intrigué plus d’un à son annonce le 23 mai 2023 lors du Playstation Showcase. Beaucoup se sont interrogés sur la teneur du titre et ce qu’il réservait aux joueurs, surtout en voyant qu’il s’agirait de la première production de Firewalk Studios, jeune studio indépendant racheté par Sony en 2023. Le studio travaillait déjà sur Concord depuis des années, ce partenariat allait permettre d’empêcher la sortie du titre sur Xbox et d’en faire le nouveau multi PvP phare de la Playstation. Il faut dire que le marché du FPS multi PvP est plus que saturé. Entre les Overwatch, Destiny et autres Valorant, les joueurs ne savent clairement plus où en donner de la tête. Concord va ainsi tenter de faire valoir ses atouts et, pourquoi pas, devenir le nouveau favori des joueurs. Mais pour cela, il va falloir que Concord ait les reins suffisamment solides. Firewalk Studios, pour une première, s’attaque à un genre ultra populaire et rebat les cartes d’entrée de jeu. Contrairement aux us et coutumes imposés par le genre, Concord est payant. Comptez 39,99€ sur PS5 et PC pour acquérir le titre et ainsi mettre la main sur 16 personnages, 12 cartes et environnements et 6 modes de jeu. C’est un choix audacieux, d’autant que les principaux concurrents à Concord sont tous free-to-play. Et cela se ressent d’ailleurs puisqu’à peine sorti, le jeu a été purement et simplement annulé et les joueurs seront remboursés de leur achat, la faute au flop extraordinaire des ventes. A chaque lancement du jeu, on se retrouve avec une petite cinématique du titre hyper bien fichue. Le manque d’inspiration est toutefois flagrant, et les influences sautent aux yeux. Concord, ce sont 16 personnages différents bien singuliers, que l’on appelle les Freegunners. Chaque héros dispose de sa propre personnalité qui est mise en avant lors de cinématiques bien fichues à chaque lancement du jeu. On retrouve ainsi un sniper, des Tank (comme U-N1C et Stellos), une sorcière capable de voler, des rangers représentés par Teo ou encore Duchesse… Des classes de personnage somme toute classiques, mais qui font bien évidemment le taff. Le problème, c’est qu’on ne sent pas les développeurs vraiment inspirés lors de la création de leur univers. Les différentes maps sont assez bien fichues et font la part belle au jeu vertical comme au corps-à-corps, mais les personnages semblent tout droit tirés d’univers concurrents, comme Overwatch ou les Guardiens de la Galaxie. Toutefois, ne crachons pas dans la soupe, nous avons pris énormément de plaisir à découvrir les seize personnages, qui apportent chacun leur pierre à l’édifice Concord. Tant qu’on est sur le contenu, continuons avec les modes de jeu. Jusqu’ici, on n’est sur du familier et rien de vraiment bien surprenant. Au nombre de six, ils sont divisés en deux catégories : les modes avec ou sans réapparition. Les habitués au genre se retrouveront en terrain conquis, puisqu’il y a un mode de MME, une chasse aux trophées semblable à Elimination Confirmée dans CoD, un contrôle de zones, la Chasse au signal, l’extraction de VIP ici symbolisé par un robot et l’Occupation, qui nous demande de prendre le contrôle d’une zone ou, le cas échéant, d’éliminer l’équipe adverse. Les développeurs n’ont malheureusement pas été assez ambitieux, avec des modes de jeu banals. Mais malheureusement, les manquements sont nombreux. Ainsi, on regrettera l’absence d’une killcam, des parties classées, ou encore la possibilité de visualiser en direct nos stats pendant une partie. Dans les menus aussi on sent que le studio a voulu se démarquer, avec un surplus d’informations qui dessert grandement le titre. Il y a beaucoup trop de fenêtres contextuelles à l’écran. La narration du titre passe également par les menus, puisque le choix a été fait de ne proposer qu’une courte cinématique (certes bien fichue) en début de chaque semaine pour raconter l’histoire, et de proposer au joueur d’en apprendre davantage avec la base de données. Le problème, c’est qu’on se retrouve avec des pavés dignes d’un bouquin de Stephen King dans les menus et que les joueurs n’ont pas forcément envie de se perdre plusieurs heures durant dans un jeu à… lire des kilomètres de texte. C’est également du côté du gameplay que Concord pêche assez. Les parties sont rythmées, amusantes et funs, mais il y a une différence flagrante avec les autres FPS multi du moment. En effet, on a ici affaire à un jeu bien plus lent, qui mise sur l’utilisation des attaques spéciales et la verticalité des niveaux au détriment de la rapidité et des sensations de jeu grisantes. Ce n’est pas un défaut en soi, mais le joueur habitué aux parties frénétiques sera vite désarçonné. Pourtant, ce n’est pas faute de la part de Firewalk d’avoir voulu fidéliser les joueurs. Au-delà du système de progression qui cumule niveau du joueur et niveau des Freegunners, on se retrouve avec une flopée de “quêtes” quotidiennes qui nous sont attribuées pour gagner en expérience et en options de customisation pour nos héros. Des modes de jeu se débloquent également en montant de niveaux. Le choix des personnages est pour sa part une vraie bonne idée et permet de démarquer Concord de la concurrence. C’est d’ailleurs la seule vraie bonne idée originale du titre. Chacun des 16 personnages dispose, au-delà de ses capacités spéciales, d’un bonus permanent et passif qui influe sur le gameplay. Recharge accélérée de l’arme, réduction du recul ou encore soins améliorés, ces bonus vous sont octroyés lorsque vous variez les plaisirs et changez de personnage. L’idée est ici d’inciter le joueur à varier les plaisirs et à tenter d’autres stratégies. Les parties sont très rythmées et fun, mais elles diviseront. En effet, c’est beaucoup plus lent que les Overwatch et autres Valorant. Visuellement, Concord est assez réussi. Ce n’est, certes, pas le plus beau jeu de cette année, mais il propose des visuels ultras colorés et vivants, dans des univers allant de la planète lumineuse et ensablée à des grottes sombres aux teintes bleues. Beau en jeu, mais surtout très beau en cinématiques. Malheureusement trop rares, elles héritent d’un moteur de jeu très performant qui nous propose des séquences dignes des plus beaux films Marvel. Au final, rien de vraiment surprenant à ce que Sony ait décidé d’arrêter le développement et de plier bagage. Concord était déserté quelques jours à peine après sa sortie, provoquant des temps d’attente interminables pour trouver une partie… Et il faut bien l’avouer, si le jeu n’était pas mauvais, il était loin d’être génial aussi. Le titre a par ailleurs été décrié par sa direction artistique ultra grand public, qui a certainement aussi contribué à son échec… Conclusion Truffé de bonnes intentions, Concord tombe malheureusement dans les abysses des jeux banals qui n’apportent pas grand-chose aux joueurs et qui disparaissent aussi vite qu’ils ne sont apparus. Avec un gameplay très (trop ?) proche des Valorant et autres Overwatch et des modes de jeu ultra convenus, Concord est somme toute très classique. S’il est plutôt bon dans l’ensemble, avec d’assez bonnes idées et des héros intéressants, le nouveau shooter multi exclusif de Sony pêche là où on l’attend le plus, à savoir proposer une expérience de jeu fun et fédératrice. Le titre est déserté dès sa sortie, il manque de très gros éléments à son gameplay, souffre d’une direction artistique “passe partout” et si le jeu “est sympa”, il ne laisse pas non plus un souvenir indélébile. Rien de surprenant en somme que Sony ait décidé à tirer un trait dessus aussi rapidement…