Montage, crédit photo : Pixabay

Pourquoi on craignait un bug en l’an 2000 et pourquoi il n’a pas eu lieu

Vous vous souvenez probablement du « bug de l’an 2000 », cette prédiction apocalyptique qui devait toucher tous les ordinateurs. Alors, était-ce une superstition ? Ou une véritable menace qui a été éludée ?

S’il y a une chose qui est assez claire, c’est que le « bug de l’an 2000 » n’a pas eu lieu. Vingt-quatre ans plus tard, on rit doucement de cette prédiction d’une société paralysée, qui nous donne un peu l’impression d’être une croyance millénariste du même cru que la fameuse « fin du monde de 2012 ».

S’il est vrai que les prédictions apocalyptiques sont très nombreuses, il ne faudrait peut-être pas se montrer par trop méprisant quant à la crainte de l’an 2000, car bien loin d’élucubrations, le bug représentait un risque bien réel, et qui avait pour cause le formatage des dates sur les ordinateurs.

On ne s’en rend pas assez compte, mais pour qu’un réseau informatique fonctionne adéquatement, il faut que les différents appareils qui le composent s’accordent quant à la date et l’heure.

Mais en l’an 2000, l’informatique est encore relativement jeune. Celle-ci n’a existé que durant le même siècle, et comme une des grandes règles de l’efficacité est d’éliminer les informations superfétatoires, les dates étaient souvent encodées avec seulement les deux derniers chiffres de l’année.

Cela impliquait donc tout naturellement qu’après l’an 99 vient… l’an 00, soit l’année 1900. Un petit retour à la « belle époque » qui menaçait donc la grande majorité du réseau informatique. Et inutile de dire que remonter 100 ans en arrière peut avoir des conséquences inattendues sur le matériel, en tout cas en théorie.

Car on le sait bien désormais, les problèmes qui ont eu lieu lors du 1er janvier 2000 à minuit ont été mineurs. Mais pourquoi ?

C’est là que deux écoles s’affrontent.

Pour l’une d’entre elles, la véritable raison pour laquelle le monde n’est pas plongé dans le chaos lors de ce samedi de janvier est due au fait que d’énormes efforts d’infrastructures avaient été faits en amont pour mitiger les conséquences qui auraient été sinon désastreuses…

Et c’est vrai que les états ont souvent dépensé des sommes astronomiques pour empêcher la catastrophe : on estime que le coût des rectifications est compris entre 400 et 600 milliards de dollars. Qui plus est, pour de nombreux employés de l’IT et des télécoms, le 31 décembre 1999 était plus synonyme de « travail » que de réveillon : il fallait s’assurer que la transition se produise de manière douce, et être prêt à agir en cas de pépins.

Sauf que d’autres personnes remettent en question cet état de fait.

En effet, dans l’effort pour combattre le bug de l’an 2000, tous les pays n’ont pas été logés à la même enseigne. Certains d’entre aux n’ont d’ailleurs fait que des efforts minimaux pour passer d’un encodage des années à deux chiffres à un encodage à quatre chiffres. De même, nombre d’entreprises n’ont pas particulièrement cherché à se préparer, particulièrement pour les petits business.

Et pourtant, Internet est toujours là, et s’il y a bien eu quelques petits pépins, souvent plus cocasses qu’autre chose, le 1er janvier 2000, aucun bug mondial à l’horizon. Selon ce second récit, donc, nous avons surtout eu de la chance… ou alors, peut-être que l’inquiétude était sans fondement.

Si cette deuxième vision est vraie, alors l’argent dépensé pour la correction préventive du bug de l’an 2000 aura surtout été un gaspillage d’argent.

Mais il est facile de tirer des conclusions apostériori sur un évènement qui causait tout de même nombre d’incertitudes. Alors si vous aviez été un décideur à l’époque, qu’auriez-vous fait ?

Et si vous tenez à vous faire peur, sachez qu’on prédit parfois un bug d’ampleur similaire aux craintes de l’an 2000. Il s’agit du bug de l’an 2038, et il concerne spécifiquement les appareils qui fonctionnent encore sur 32 bits. Autrement dit, dans un environnement qui fonctionne très majoritairement en 64 bits, le risque est déjà fortement mitigé.

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