Test – Kena Bridge of Spirits : un portage réussi sur Xbox

Sorti en 2021 sur PS5, Kena: Bridge of Spirits a enfin droit à une sortie sur Xbox. L’occasion de faire le point sur ce très chouette jeu d’aventure. 

La période estivale est généralement assez peu chargée en sorties. Certains éditeurs profitent ainsi du break pour sortir quelques portages ou remasters. Cet été, c’est le très sympathique Kena: Bridge of Spirits, qui a droit à une sortie tardive sur Xbox, après une période d’exclusivité de près de 3 ans sur PS5…

Visuellement, le jeu se défend plutôt bien.

L’intrigue du jeu se concentre sur Kena, une jeune fille équipée d’un bâton, dont la mission est de guider les âmes. Afin d’atteindre un sanctuaire sacré situé au sommet d’une montagne isolée, elle traverse un village déserté, envahi par une corruption croissante qui ravage la forêt environnante. Pour contrer cette menace, Kena doit venir en aide aux esprits des défunts qui hantent encore les environs du village. Au cours de son voyage, elle se lie d’amitié avec de petites créatures adorables appelées “Rot”, qui l’accompagnent et lui prêtent main-forte.

Bien que Kena: Bridge of Spirits ne soit pas un jeu particulièrement révolutionnaire, il s’agit d’un jeu d’aventure doté de nombreuses qualités, à commencer par son enrobage des plus séduisants. Ember Lab démontre avec brio son expertise audiovisuelle tout au long du jeu. Le titre est visuellement splendide, que ce soit sur PC, PlayStation 5, ou Xbox. On observe néanmoins une légère différence entre le rendu en jeu et les nombreuses cinématiques précalculées, conçues comme de véritables séquences d’animation 3D avec un format d’image différent, qui sont naturellement encore plus belles et bénéficient d’une excellente réalisation.

On ressent également une réelle maîtrise dans les animations des personnages et des créatures rencontrées. Tout est parfaitement animé, ce qui crée un univers riche en détails, et qui semble très vivant, bien que peu de personnages soient présents. Kena se distingue également par un travail soigné sur le design sonore et une bande-son remarquable. De nombreuses pistes, à la fois joyeuses et mystérieuses, sont signées par l’artiste Theophany. Le titre est entièrement doublé en anglais, regrettable qu’il n’y ait pas plus d’options à ce niveau.

Il faudra aussi explorer les décors.

Kena: Bridge of Spirits se révèle toutefois un peu moins convaincant dans l’expérience qu’il propose. Le jeu est une aventure relativement simple sur plusieurs aspects, combinant de manière classique exploration, plate-forme, combats et quelques énigmes. Bien que ces éléments fonctionnent bien ensemble, la formule manque d’originalité. Le village central sert de point de connexion vers différentes zones, souvent linéaires, certaines étant plus ouvertes que d’autres, mais la progression reste assez dirigée. Malgré cette linéarité, le monde offre un peu d’espace pour l’exploration, permettant de découvrir quelques objets à collectionner. Cependant, ces éléments restent secondaires et n’ont pas un impact significatif sur les capacités de notre héroïne, ce qui est quelque peu regrettable. On peut trouver des points de compétence cachés un peu partout, permettant d’améliorer légèrement les capacités de combat de Kena, ainsi que des coffres contenant de l’argent et des chapeaux pour habiller les petits Rots.

Ces petites créatures sont néanmoins très utiles. Si plusieurs d’entre elles nous rejoignent naturellement au fil de l’histoire, beaucoup d’autres sont dissimulées un peu partout. Plus on en trouve, plus leurs capacités augmentent. À la manière d’une armée de Pikmin, les Rots assistent Kena de diverses façons. Par exemple, ils sont très précieux pour résoudre des énigmes, car on peut leur demander de déplacer des objets ou d’activer des mécanismes. Grâce à une larme de la forêt, ils peuvent aussi se regrouper temporairement pour former une créature capable de détruire la corruption. C’est d’ailleurs leur rôle principal lors des combats : c’est grâce à eux et aux pouvoirs de Kena que la forêt peut être purifiée.

Les phases de combat se déroulent généralement dans une zone corrompue. Kena combat avec son bâton, qu’elle peut transformer en arc si nécessaire. De nombreux ennemis émergent de cette corruption, et il faudra utiliser toutes ses compétences pour les vaincre. Les attaques fortes, faibles, les esquives et les parades sont assez classiques, mais la diversité des ennemis et quelques nouvelles idées apportent une certaine fraîcheur à l’ensemble. Les Rots peuvent intervenir une fois une jauge de Courage remplie. Ils permettent de réaliser des attaques puissantes ou d’étourdir les ennemis en les envoyant à leur rencontre. Mais leur rôle principal est d’être dirigés vers les noyaux de corruption pour les détruire, car de nombreux affrontements ne se terminent qu’une fois ces noyaux anéantis.

Il y aura aussi de la plate-forme.

Les sensations manette en main sont plaisantes, bien que le système de visée puisse parfois provoquer de légers problèmes de caméra. Les ennemis ne se laissent pas facilement abattre, notamment les boss qui offrent des combats assez intenses. Le jeu peut être assez exigeant, même en difficulté standard. Il n’est pas toujours possible de se soigner, donc chaque coup reçu a son importance. Deux niveaux de difficulté plus élevés sont disponibles, ainsi qu’un mode plus facile qui réduit l’agressivité des ennemis. Kena: Bridge of Spirits propose une durée de vie d’environ dix heures pour terminer l’aventure principale, et un peu plus pour les joueurs cherchant à tout compléter.

Le premier titre d’Ember Lab ne déçoit pas, si ce n’est par un manque d’originalité et un léger manque de progression des capacités de Kena. Même au niveau de son histoire, le jeu s’en sort bien. Sans être trop présente ou verbeuse, l’intrigue est efficace et émouvante. Le thème de la mort est traité avec soin, et l’ambiance du jeu sait devenir sombre et mélancolique à plusieurs reprises. Grâce aux masques qui les représentent, Kena aide les esprits à se libérer de leurs regrets et à trouver la paix. Une idée qui n’est pas sans rappeler un certain Zelda Majora’s Mask, auquel le studio avait d’ailleurs consacré un court-métrage d’animation non-officiel il y a plusieurs années.

Conclusion

S’il arrive beaucoup trop tardivement sur Xbox, Kena: Bridge of Spirits reste un jeu d’aventure très plaisant, qui a de surcroit droit aujourd’hui à une sortie en box, en plus du digital. Le titre brille avant tout par sa réalisation, digne d’un film d’animation, et son univers coloré. Pad en main, le gameplay a toutefois tendance à être très conventionnel, avec un level-design peu inspiré et des mélanges de séquences pas toujours passionnantes, qui vont de l’exploration à la résolution d’énigmes en passant bien sûr par les combats. La formule fonctionne mais le jeu ne marquera pas forcément les esprits, pas autant en tout cas que ses illustres modèles.  

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Kena: Bridge of Spirits

Gameplay 7.5/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 9.0/10
Bande son 8.0/10
Finition 8.0/10
7.9

On aime :

Très joli

Un univers convaincant

Des combats intenses et exigeants

Une très bonne bande son

On aime moins :

On a pas vraiment l’impression d’évoluer au fil de l’aventure

Trop court

Un mélange de genres trop classique