Des sites frauduleux diffusent de faux avis de décès pour générer des revenus publicitaires. Pire encore, certains de ces faux avis de décès mentionnent des personnes… vivantes. Une étude menée par l’institut Check My Ads a mis en lumière une pratique frauduleuse qui se répand de plus en plus sur Google : les spams nécrologiques. Concrètement, certaines personnes mal intentionnées créent des sites qui rassemblent de faux avis de décès. Sans surprise, ces sites, hébergés par Google, affichent des encarts publicitaires. Par conséquent, plus ces faux avis de décès sont consultés, plus leurs auteurs touchent des revenus publicitaires. À titre d’exemple, un site rassemblant de faux avis de décès a gagné 100 dollars en 2 ans, grâce aux publicités. De son côté, Google ne vérifie pas les sites en question et autorise la diffusion de publicités sur ceux-ci. Par ailleurs, ces faux avis de décès sont générés par des IA. Nous y retrouvons donc de nombreuses inexactitudes et erreurs dans les informations diffusées. Cette arnaque, Nancy Arnold en a été la victime. En effet, elle a découvert une trentaine de sites qui diffusaient des faux avis de décès de son fils, sans son consentement. Au-delà de l’aspect hautement immoral de la chose, certains de ces faux avis de décès diffusaient de fausses informations, notamment sur la cause du décès de son fils et sur d’autres détails personnels. Depuis la publication de l’étude menée par Check My Ads, Google s’est attelé à supprimer les sites frauduleux pointés du doigt par l’enquête. Des avis de décès pour… des personnes vivantes Mais cette arnaque peut aller encore plus loin. Le site spécialisé The Verge a relaté la mésaventure vécue par Brian Vastag. Pour mettre en contexte : ce dernier a perdu sa femme, Beth Mazur, en 2023. Mais, une année plus tard, des proches de Brian Vastag tombent sur plusieurs (faux) avis de décès qui annoncent la mort de Beth Mazur et… Brian Vastag. Ce dernier a donc dû rassurer les personnes qui étaient tombées sur ces faux avis de décès en leur expliquant qu’il était bel et bien en vie. Brian Vastag explique à propos de cette arnaque dont il a été victime : « [Les avis de décès] ont eu un vrai impact dans le monde réel. Au moins quatre personnes que je connais ont appelé nos amis communs et ont pensé que j’étais mort avec elle, comme si nous avions conclu un pacte de suicide ou quelque chose du genre. Cela a causé une détresse supplémentaire à certains de mes amis, et cela m’a vraiment mis en colère ». À noter que Brian Vastag a signalé les sites qui annonçaient sa mort, mais Google lui a répondu que ceux-ci ne violaient pas les réglementations… Comment se prémunir de cette arnaque ? Dans un premier temps, inspectez le site qui diffuse un avis de décès. Bien souvent, ces sites frauduleux présentent des noms étranges (ex. : SarkariExam, TheThaiger). Dans un second temps, essayez, dans la mesure du possible, de vérifier la véracité des informations mises en avant. Comme nous l’avons mentionné précédemment, ces faux avis de décès sont générés par des IA. Au-delà de la mise en page douteuse, ces faux avis de décès comportent bien souvent des erreurs (cause et lieu du décès, fausses informations sur la personne, etc.). Dans tous les cas, cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la gestion des contenus publicitaires par les géants de la tech. Comme nous l’avons vu, Google laisse passer entre ses filets des sites frauduleux qui diffusent de faux avis de décès (et considère dans certains cas qu’il n’y a pas de violation de sa réglementation). La majorité de ces sites frauduleux peuvent bénéficier des revenus publicitaires. De son côté, Meta diffuse sur ses différents réseaux sociaux des publicités pour des drogues dures et des arnaques.