Largement (re)popularisée après la série Netflix, la Formule 1 intéresse depuis maintenant deux ans les passionnés de simulation et de stratégie avec F1 Manager. Les gommes sont elles déjà usées ou prêtes à repartir pour un nouveau tour de piste ? Il y a deux ans, les fans de Formule 1 et de jeux vidéo ont vu leur rêve s’exaucer : la sortie d’une franchise sous licence officielle F1 de simulation. Gestion d’une écurie et des pilotes du véritable circuit de F1, participation aux Grands Prix du calendrier, développement du monoplace… Développé par Frontier Developments (les papas de Jurassic World Evolution), F1 Manager a réussi un véritable tour de force en s’imposant, à la manière d’un Football Manager, comme le titre phare dans sa discipline. Le premier épisode était ainsi réussi, le deuxième celui de la confirmation, mais que vaut alors le cru 2024, censé corriger les erreurs de jeunesse de ses prédécesseurs tout en apportant des nouveautés ? Sachez avant toute chose que, dans ce test, nous abordons brièvement le gameplay, mais nous nous attarderons surtout les nouveautés apportées par ce troisième opus et ce qui aurait dû/pu être amélioré. Ainsi, F1 Manager vous permet de devenir Team Principal d’une écurie de Formule 1 et d’en gérer tous les aspects. Vous avez vos deux pilotes qu’il faut contenter avec la voiture qui leur convient, un staff à engager pour améliorer les monoplaces et la conception/fabrication des pièces, un QG dans lequel améliorer les installations, mais aussi et surtout un Conseil d’Administration qui vous donnera des objectifs en fonction des attentes de l’écurie et qui peut vous virer ou vous congratuler selon vos résultats. L’IA commet enfin plus d’erreurs. C’est plus réaliste et les voitures de sécurité sont plus régulièrement sollicitées. Vous enchaînerez ainsi les week-ends de course lors desquels vos pilotes devront obligatoirement faire un résultat. Le jeu vous laisse alors la possibilité de soit contrôler manuellement ceux-ci lors des essais libres, qualification et lors de la course, soit de simuler le tout ou les étapes dont vous voulez être quitte. Si vous décidez de jouer, alors vous contrôlerez vos pilotes et leur comportement dans la monoplace. Soit ils seront agressifs et useront plus vite pneus et essence, soit ils seront plus prudents pour optimiser leur consommation et leurs gommes. Vous gèrerez aussi les retours au stand, les stratégies pour les pneus avec un ou deux arrêts… C’est très complet, et ce, depuis le lancement de la franchise en 2022. À toutes ces options, Frontier apporte quelques nouveautés très intéressantes dans le gameplay. L’IA des pilotes rivaux est ainsi améliorée, sans pour autant être révolutionnaire. Certains choix restent discutables, mais on reconnaît certaines décisions plus réalistes tout au long d’une course. Les décisions prises sont ainsi plus prononcées, mais l’IA commet également beaucoup d’erreurs en piste (et c’est tant mieux !). Les accidents sont beaucoup plus nombreux, surtout sur les circuits accidentogènes, et la Safety Car est plus régulièrement sollicitée. Cela donne ainsi plus souvent lieu à l’intervention des drapeaux rouges et, surtout, jaunes, obligeant les pilotes à ralentir ou les permettant de passer rapidement aux stands et donc à rebattre les cartes en pleine course. En revanche, les dégâts sur les monoplaces à l’issue d’un accident ne sont pas visibles, ce qui est dommage. De nombreux petits ajouts ont également été apportés ici-et-là en course par les développeurs afin d’améliorer l’expérience. De nouveaux angles de caméra, dont un hélicoptère et un dans les stands au dessus de la voiture en arrêt, sont au programme, ainsi qu’une (très légère) amélioration visuelle en course. Celle-ci aurait d’ailleurs pu être davantage marquée, car les différences ne sont clairement pas notables depuis la sortie du premier épisode. Le jeu se veut beaucoup plus réaliste, avec de nouveaux angles de caméras et ralentis. Mais l’une des nouveautés les plus marquantes de cet opus 2024 est sans l’ombre d’un doute la possibilité donnée au joueur de créer sa propre écurie. Là où, jusqu’ici, il ne pouvait que choisir entre les 10 écuries officielles du circuit de F1, le joueur peut désormais créer son propre Team de A à Z et en faire la 11e écurie de Formule 1. Les premières étapes sont très intéressantes puisqu’elles nécessitent de choisir un passé pour votre écurie et de lui donner un nom ainsi qu’une image de marque. Vous devrez également choisir l’origine de l’écurie entre la fondation par un conglomérat de riches hommes d’affaires, par une entrepreneuse, une société d’ingénierie, une ancienne gloire de la discipline, une grande marque de voitures de luxe qui souhaite se diversifier ou façonner votre propre histoire. Ce premier choix sera déterminant car il déterminera votre budget pour la saison, mais également la qualité de vos infrastructures, le fabricant moteur de la monoplace ou encore la réputation de votre écurie. Ensuite, vous devrez choisir votre duo de pilotes pour emmener votre écurie vers la victoire à chaque week-end, mais également un staff. Si les pilotes et de nombreux ingénieurs réels sont présents, le jeu propose également de générer du personnel de manière aléatoirement et de créer votre écurie la plus personnelle possible. Si vous choisissez des pilotes réels, alors les équipes qui seront dépouillées iront chercher des pilotes moins connus, de F2 par exemple. Ce qui est toutefois dommage, c’est que Frontier n’ait pas encore eu l’incroyable idée d’ajouter des noms légendaires à cette liste de pilotes à recruter : Ayrton Senna, Michael Schumacher, Alain Prost, Fangio, Nigel Mansell… Peut-être viendront-ils dans un DLC ou dans le prochain épisode. Bien entendu, le joueur pourra toujours retrouver les précédents modes de jeu. Il pourra ainsi toujours choisir une écurie déjà existante, mais également participer aux Race Replay ajoutés l’an dernier. D’une part, le titre vous proposera de vous replonger dans des circuits officiels de la saison en cours et, si vous y parvenez, de réécrire l’histoire. D’autre part, les scénarios exclusifs proposés par Frontier Developments viennent ajouter un peu de peps à l’expérience. L’outil de création d’écurie est très complet et permet de recruter des pilotes existants mais également générés par l’ordinateur. Au rayon des plus petites nouveautés, on notera l’arrivée des pannes mécaniques sur les monoplaces pouvant être causées par les facteurs suivants : La température du bloc moteur : il faut diminuer le rythme du pilote. La fiabilité et l’état d’une pièce : ne pas hésiter aux stands de remplacer une pièce Le passage sur les bordures : il faut demander au pilote d’éviter les bordures dangereuses L”ERS peut être surchargé : utiliser l’ERS avec parcimonie pour éviter qu’il ne soit surchargé et inops un long moment. Il y a ainsi beaucoup plus d’abandons, permettant là aussi au jeu d’être bien plus réaliste en course. En parlant de réalisme, on notera la présence du doublage officiel de nombreux ingénieurs et pilotes. Celui-ci est en anglais, d’excellente facture. En revanche, les commentateurs francophones sont ultra fades et pas du tout indispensables. Conclusion Joli tour de force pour la franchise F1 Manager qui, année après année, confirme ses ambitions pour la discipline reine de l’automobile. Pour sa troisième année d’existence, la simulation se bonifie tel un bon vin, avec des ajouts franchement très réussis, comme ce mode de création d’écurie tant attendu par les fans. Ils peuvent enfin créer leur propre Team de F1 de A à Z, et en faire la nouvelle écurie phare à chaque week-end de GP. À cela s’ajoute également une très intéressante amélioration de l’IA adverse. Les accidents ou pannes mécaniques sont plus nombreuses, permettant aux Safety Cars ou drapeaux jaunes d’être plus souvent dégainés. Niveau réalisme, la franchise fait également ce qui se fait de mieux dans le domaine, avec des ingénieurs et pilotes qui parlent entre en VO avec leurs vraies voix, des angles de caméras plus immersifs (comme à la TV)… Les graphismes, importants pour juger le réalisme d’un jeu, sont bons sans être incroyables. Les pilotes sont reconnaissables, mais ça s’apparente surtout à un jeu de la fin de la PS3 plutôt qu’à des titres de 2024. Il n’empêche que le titre reste un must-have pour tous les fans de F1 ou simulation, et qu’il nous tarde de voir ce que nous réserve l’épisode prochain.