Sur Instagram et Facebook, il est possible de trouver des publicités pour des drogues dures et des médicaments. De la même façon, Meta met en avant des contenus sponsorisés qui se révèlent être des arnaques. Les utilisateurs de Facebook, Instagram et X aperçoivent régulièrement des contenus sponsorisés dans leur fil d’actualité. Et si certaines de ces publicités proviennent d’entreprises sûres, d’autres publicités font la promotion de… produits illégaux ou d’arnaques. Cette tendance n’est pas nouvelle, mais de nouvelles enquêtes et la recrudescence de certaines arnaques viennent à nouveau mettre en lumière des manquements notables de la part de Meta. Des publicités pour des… drogues et des médicaments Le Wall Street Journal a révélé une enquête qui a de quoi soulever quelques questions. Au cours de cette enquête, le journal américain a répertorié, sur Instagram et Facebook, des centaines de publicités pour des drogues dures, des opioïdes et des médicaments. Par ailleurs, la plupart de ces publicités pour des produits illicites ne se cachent pas et sont accompagnées de photos pour le moins explicites (poudre blanche, briques de cocaïne, pilules, flacons, boîtes de médicaments clairement identifiables, etc.). Dans la plupart des cas, ces publicités renvoient à des sites extérieurs à Meta, comme Telegram. À noter que WhatsApp est également utilisé afin de mettre en contact les acheteurs et les vendeurs. De son côté, l’ONG Tech Transparency Project a effectué le même constat en répertoriant, sur Facebook et Instagram, pas moins de 450 publicités qui faisaient la promotion de drogues dures et de médicaments. Cela entre mars et juin 2024. Pour Katie Paul, directrice du Tech Transparency Project, le constat est sans appel : « Il n’est plus nécessaire d’utiliser le dark web quand il suffit d’acheter une publicité sur Facebook pour vendre des drogues dangereuses ou même escroquer des gens à une échelle qui n’aurait pas été possible via le dark web ». Des publicités pour des arnaques Car oui, en plus des publicités pour des drogues dures et des médicaments, nous retrouvons également des arnaques sponsorisées sur Facebook et Instagram. À titre d’exemple, si vous possédez un compte Facebook ou Instagram, vous êtes plus que probablement déjà tombé sur l’une de ces publications frauduleuses qui imitent des articles de presse. Dans la majorité des cas, ces publications présentent la qualification… “sponsorisé”. Autre exemple : les publications frauduleuses qui promettent un enrichissement conséquent grâce aux cryptomonnaies. Bien souvent, ce type d’arnaque mobilise l’image de personnalités connues. Là aussi, ces contenus frauduleux bénéficient de la qualification “Sponsorisé”. À noter que les arnaques aux cryptomonnaies se développent particulièrement sur X. Pour rappel, la principale source de revenus de Meta provient de la publicité en ligne, à l’image de nombreuses entreprises. Le problème réside dans le fait que Meta gagne de l’argent en promouvant des drogues, des médicaments et des arnaques. De plus, les algorithmes de Meta jouent un rôle particulièrement important dans cette affaire. En effet, plus un internaute aura des interactions avec des contenus frauduleux et sponsorisés, plus il aura affaire à ce type de contenu. En d’autres termes, les algorithmes de Meta peuvent enfermer un utilisateur dans une bulle d’arnaques ou de ventes de drogues/médicaments. Petite précision : ces publicités frauduleuses ne sont en aucun cas cachées, étant donné qu’elles sont répertoriées publiquement dans la Bibliothèque de Publicités Meta. Mais comment en est-on arrivé à une telle situation ? Comme le souligne The Wall Street Journal dans son enquête, Meta utilise des outils basés sur l’intelligence artificielle afin d’effectuer la modération sur ses différents réseaux sociaux. Mais force est de constater que ces outils ne sont pas à la hauteur de la tâche. C’est bien simple, il suffit d’enlever les mots qui décrivent un produit et de mettre une image explicite pour tromper les outils de modération de Meta. À cela s’ajoute une réduction importante des effectifs qui s’occupent de la modération… Meta se défend et propose une “solution” Dans la théorie, Meta interdit fermement la promotion de produits illicites, tout en se dédouanant de toute responsabilité. L’entreprise de Mark Zuckerberg explique ainsi sur son blog : « Les annonceurs sont tenus de respecter nos Standards publicitaires, qui sont conçus pour protéger les internautes des expériences négatives et favoriser des relations intéressantes entre les internautes et les entreprises sur nos technologies. Par exemple, nous interdisons les grossièretés dans les publicités, ainsi que la nudité excessive ou les fausses informations ». Dans les faits, même si Meta effectue bel et bien une modération relativement conséquente, bon nombre d’annonceurs ne respectent pas les standards publicitaires de Meta et passent entre les mailles du filet. Mais Meta met alors en avant sa solution : payer un abonnement pour accéder à Facebook ou Instagram. De cette manière, si un utilisateur paye, il sera exempt de la publicité, et donc des contenus sponsorisés frauduleux. Cependant, s’il ne paye pas chaque mois, il devra accepter cette situation. “Payer ou consentir”, il faut choisir. Quoi qu’il en soit, il est sans doute préférable de prendre un peu de recul par rapport aux contenus sponsorisé. Si une publicité retient votre attention, prenez quelques instants pour l’analyser avant de cliquer dessus. Rappelons enfin qu’il est possible de masquer et de signaler les publicités indésirables.