Sorti très récemment sur toutes les consoles actuelles, la suite du rogue-like de Red Hook Studios a eu droit à quelques années d’accès anticipé sur PC. Darkest Dungeon 2 est un RPG très complet aux nombreuses qualités, mais qui peut aussi se montrer impitoyable envers la personne qui tient la manette. En 2016 sortait Darkest Dungeon, un RPG au tour par tour rogue-like développé par une équipe indépendante nommée Red Hook Studios. Véritable succès, leur premier jeu a ensuite donné naissance à une suite qui se repose sur les bases installées, tout en apportant beaucoup de changements. Darkest Dungeon 2 a eu droit à une période d’accès anticipé dès la fin de l’année 2021, avant de véritablement sortir en 2023 sur PC. Le titre est désormais disponible sur consoles depuis ce mois de juillet, l’occasion de voir ce que cette suite a dans le ventre. Nous retrouvons ici l’univers de Dark Fantasy du premier titre. Ce deuxième jeu se déroule après les évènements du précédent, alors que le monde est plongé dans les ténèbres, et que des monstres y pullulent. Nous devons recruter quatre héros et les embarquer dans un voyage afin d’apporter l’espoir à ce monde en ruine. Le scénario est très léger et se révèle petit à petit au fil des multiples campagnes disponibles. Le voyage entrepris par notre équipe n’est pas de tout repos. Cette suite garde l’ambiance gothique et l’univers sombre déjà bien installé dans le premier. La direction artistique a pourtant subi quelques changements et le résultat se montre encore plus détaillé et convaincant. Les graphismes sont cette fois réalisés presque entièrement en 3D mais avec un style qui fait parfaitement illusion en nous donnant l’impression de voir un comics animé sous nos yeux. Le titre ne fait aucune faute à ce niveau et propose une mise en scène simple mais efficace, ainsi qu’une bande-son qui est aussi très agréable. Nos aventures sont accompagnées par les paroles d’un narrateur charismatique qui donne un charme très marqué à cette ambiance apocalyptique. Malgré son statut de suite, Darkest Dungeon 2 est un titre qui se démarque de son prédécesseur sur plusieurs points. Le début d’une partie nous demande de constituer une équipe de quatre personnages, chacun ayant ses propres capacités en combat. Le jeu nous lance ensuite dans une campagne où nous voyageons à travers plusieurs lieux à bord de notre diligence. La route est composée de plusieurs chemins et les évènements qui s’y trouvent sont générés procéduralement, c’est alors à nous de choisir les itinéraires parmi plusieurs possibilités. Chaque choix nous amène vers des affrontements contre des ennemis, des pièges endommageant notre diligence, mais aussi vers des destinations plus positives comme les hôpitaux permettant de soigner nos personnages, ou encore les “autels de la réflexion” qui permettent d’en apprendre plus sur nos héros et débloquer de nouvelles compétences. Une fois arrivés au bout du chemin, nos personnages se reposent à l’auberge avant de reprendre la route. Les combats sont complexes dès le départ. Si le principe est simple, les informations que nous avons sont souvent limitées. De nombreux éléments sont aléatoires et chaque choix peut avoir des conséquences sur le déroulé de la partie. Évidemment, la mort de nos personnages est permanente, et une fois notre équipe décimée, nous devons tout reprendre à zéro. Enfin, pas “tout”, puisque contrairement au premier jeu qui était un rogue-like pur et dur, ce deuxième épisode prend une approche un peu plus “lite” du genre en proposant une progression sur le long terme. Chaque fin de partie rapporte un certain nombre de bougies dépendant du déroulement. Cette monnaie peut être dépensée dans “l’autel de l’espoir” juste avant de commencer une nouvelle partie afin d’obtenir de très nombreuses améliorations affectant nos personnages, notre équipement, notre diligence… L’expérience Darkest Dungeon 2 est assez difficile dès le départ, même si les choses s’améliorent naturellement au fil des heures de jeu. Les combats au tour par tour nous confrontent vite à des ennemis féroces, et ces affrontements peuvent parfois durer de nombreuses minutes, de quoi nous mettre sous tension. Le titre nous demande de prendre en compte de nombreux éléments pour progresser efficacement. C’est par exemple le cas de l’état de santé mental de nos personnages, ces derniers étant soumis au stress qui peut s’avérer très problématique, ou encore la relation des membres du groupe qui peut tout aussi bien être positive que négative, amenant différents effets en combat. Les cartes sont remplies d’évènements et de pièges. Malheureusement, le titre se révèle peu accueillant. Même si cette approche est thématiquement très cohérente dans cet univers empli de désespoir et qui ne cesse de vouloir notre mort, il est difficile de ne pas reconnaître que les premières heures de jeu sont on ne peut plus raides. On ne s’amuse que très rarement avant d’avoir appris comment jouer à Darkest Dungeon 2. Le titre propose bien des explications, mais elles sont généralement délivrées sous forme d’une encyclopédie. Si elle a le mérite d’être consultable à tout moment, elle ne donne pas vraiment envie d’apprendre les systèmes pourtant riches et intelligents du jeu. Les versions consoles y ajoutent un autre problème puisque les interfaces du jeu sont clairement conçues pour la version PC (en affichant par exemple de nombreuses informations et statistiques en passant notre curseur sur tout un tas d’éléments différents). Le contrôle à la manette se montre beaucoup moins pratique et peu intuitif. Une fois passé le cap de l’apprentissage, Darkest Dungeon 2 se révèle particulièrement riche et complet. Rogue-lite oblige, de nombreux éléments se débloquent au fil de nos parties, permettant une belle rejouabilité et une expérience qui se renouvelle. Si la nature du jeu le rend forcément un peu répétitif, le titre devient tout de même très addictif et peut durer sur plusieurs dizaines d’heures pour vraiment en faire le tour. Les fans du premier risquent d’être déroutés par le changement de formule opéré par cette suite, mais cette dernière est pourtant très réussie. Un nouvel épisode à privilégier sur PC pour éviter de petits désagréments. Conclusion Un an après sa sortie définitive sur PC, Darkest Dungeon 2 débarque sur toutes les consoles actuelles. Le Rogue-lite de Red Hook Studios est une suite du succès de 2016, un nouvel épisode qui risque d’en dérouter plus d’un puisqu’il propose un changement de formule. Darkest Dungeon 2 nous invite dans un voyage à travers différents lieux afin d’apporter l’espoir à ce monde plongé dans les ténèbres. Nous constituons alors une équipe de quatre héros qui vont évoluer grâce à de nombreux évènements choisis procéduralement, et qui vont affronter des monstres cauchemardesques. Un peu plus “rogue-lite” que son prédécesseur, ce deuxième jeu propose une progression sur le long terme tout en gardant un haut niveau de difficulté. Le titre possède de nombreuses mécaniques à apprendre et un système de combat au tour par tour très riche. Cependant, il ne se montre pas très accessible. Les premières heures nous abreuvent d’informations peu compréhensibles, les différents systèmes de Darkest Dungeon 2 demandent un peu de temps avant d’être assimilés. Les versions consoles possèdent également des soucis d’interface, ce qui est dommage à côté de cette direction artistique vraiment réussie. L’expérience rogue-lite est forcément un peu répétitive, mais Darkest Dungeon 2 propose beaucoup de contenu permettant de prolonger le plaisir.