Année après année, Samsung continue de peaufiner sa technologie de smartphone pliable avec les Z Fold et Z Flip. Ici, c’est le Z Flip6 qui nous intéresse, dernier-né de la gamme. Alors, quelles sont les nouveautés ? Le géant sud-coréen s’est attaqué à un marché tout jeune encore, celui des smartphones pliants, et est même devenu un pionnier en la matière. Si les premiers modèles étaient encore perfectibles et requéraient des améliorations, qu’en est-il des Samsung pliants cuvée 2024 ? Attardons-nous aujourd’hui sur le modèle le plus abordable des deux, le Galaxy Z Flip6. Vendu 1.199€, le Flip6 part sur les mêmes bases que l’an dernier avec peu ou prou la même fiche technique. Le stockage de base annoncé est de 256Go, et la gamme Z Flip passe à une mémoire de 12Go, contrairement aux 8Go proposés précédemment. Excepté une nouvelle puce de Qualcomm, une meilleure batterie et un bloc photo, annoncé comme amélioré, le Flip6 ne sera pas le modèle qui révolutionnera la gamme. De plus, Samsung annonce que sa gamme de smartphones pliants est enfin certifiée IP48, alors qu’elle était auparavant certifiée IPX8. Cela signifie qu’en plus de pouvoir être immergé à 1m de profondeur dans de l’eau, que le Flip6 est désormais protégé contre les solides plus grands qu’1mm. La batterie gagne pour sa part en autonomie, puisqu’elle atteint désormais les 4.000mAh. Cela vous assure une journée d’autonomie, si pas un peu plus, mais cet aspect positif est rapidement contrebalancé par une charge encore trop lente, toujours cantonnée à 25W… La première chose qui nous saute aux yeux lorsque l’on déballe ce Z Flip6, c’est qu’on ne peut nier le fait qu’il soit le successeur du Flip5. Les deux smartphones se ressemblent énormément, si ce n’est que le nouveau modèle possède des bords légèrement plus aplatis et anguleux. Ça divisera, mais à la rédaction, nous, on est fans. Il est sûr que le Flip6 paraît plus “grossier” dans sa prise en main, et qu’il devient dès lors plus compliqué d’ouvrir le téléphone à une main, comme un téléphone à clapet. La charnière semble plus solide d’année en année. Espérons que les 500.000 pliages promis par Samsung soient valides. Ce changement d’aspect au niveau des angles peut se comprendre lorsque l’on ouvre complètement le téléphone. L’écart entre les deux parties du Flip6 est quasiment inexistant, ce qui est probablement permis par ce choix esthétique. La charnière semble également plus résistante encore que par le passé. Charnière sur laquelle on retrouve très subtilement le logo Samsung. Au niveau des boutons, le fabricant asiatique ne bouleverse pas sa formule, avec le bouton Veille et les boutons de volume à droite et la trappe SIM à gauche. Sur la face arrière, on retrouve donc le même écran que l’année passée, à savoir cette toute petite dalle de 3,4 pouces, avec une résolution de 720×748 pixels en Super AMOLED. Si vous connaissiez déjà le Flip5, ça ne vous aura pas échappé qu’il n’y a absolument aucun changement sur ce point. Les possibilités offertes par ce mini écran sont assez limitées, plutôt gadgets, mais elles font le travail. Il est ainsi possible de n’afficher constamment que l’heure avec un fond d’écran personnalisé ou généré par l’IA, de créer des widgets (Spotify, Calculatrice, Météo…) voire même de s’en servir pour des photos rapides. L’avantage, c’est que l’on peut prendre rapidement des selfies avec le bloc photo arrière, ce qui garantit logiquement de plus belles photos qu’avec l’appareil avant. Nous reviendrons sur la qualité des photos plus tard dans ce test. Le problème, c’est que cet écran externe reste assez limité dans son utilisation par rapport à la concurrence. Là où un Motorala Razr 50 Ultra se dote d’un écran externe capable de presque les mêmes fonctionnalités que l’écran principal, le Flip6 propose quant à lui un mini écran … gadget. Celui qui ne veut sortir son téléphone de sa poche que pour consulter ses notifications ou l’heure, ce sera très clairement suffisant. Mais certaines fonctions qui sembleraient tellement logiques sont pourtant impossibles. Seul Spotify propose par exemple le mini-lecteur en façade, et il est impossible de regarder une vidéo sur YouTube depuis ce petit écran. Un autre élément que l’on reprochera à cet écran est qu’il est trop sujet aux traces de doigt. L’écran arrière est désormais plus polyvalent et lumineux. Nous avons parlé de cet écran externe, attardons-nous désormais sur l’écran principal de ce Flip6, qui sera celui sur lequel vous vous attarderez, très logiquement, le plus. N’espérez aucune amélioration par rapport à son prédécesseur, puisque l’on retrouve le même écran Dynamic AMOLED 2X FHD+ en 2.640 x 1.080 pixels. On notera également que l’écran passe à un taux de rafraîchissement adaptatif LTPO, passant de 1Hz à 120Hz en fonction de ce qui est affiché à l’écran, optimisant ainsi la consommation d’énergie. La seule amélioration, ô combien notable, est une luminosité accrue, faisant passer la dalle de 1.750 nits à 2.600 nits. Si la différence n’est pas marquée en intérieur, c’est principalement en extérieur, par temps très ensoleillé, que l’on remarque le changement. L’écran est ainsi bien plus visible. Le pli, situé au centre de l’écran, peut paraître gênant, mais nos yeux s’y habituent très vite et le contenu affiché n’est aucunement altéré par ce pli. Cet écran qui se plie, justement, il permet de nombreuses choses. Si vous n’aviez jamais utilisé de téléphone pliant par le passé, sachez que ça révolutionne totalement votre utilisation du smartphone. Le téléphone peut être utilisé en mode plié et posé sur une table, pour une conférence par exemple, regarder une vidéo sur un demi-écran, ou même vous prendre en photo sans vous tracasser de devoir stabiliser le téléphone. Le visionnage de vidéos est assez agréable, même si c’est fort petit en mode plié. Avec ce Flip6, Samsung amorce son passage au SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3. Une puce censée améliorer les performances de l’appareil, qui est la plus performante sur smartphones Android en 2024. Le Flip6 n’y échappe pas. Particulièrement réactif, l’appareil ne souffre d’aucun ralentissement, que ce soit dans les applications ou en jeu, comme ci-dessous dans EA Sports FC Mobile Football. Le jeu est fluide en toute circonstance, affichant constamment un taux de rafraîchissement de 60FPS alors que les graphismes sont au maximum. Dans Asphal Legends Unite, là aussi les FPS sont stables, aux alentours de 60, mais le téléphone chauffe beaucoup. Sur Geekbench 6, qui pousse le smartphone dans ses retranchements (ce qui le fait chauffer énormément), le CPU affiche des performances en single-core de 1.490 et en multi-core de 6.720. Le premier est nettement inférieur aux derniers Galaxy S, et fait à peine mieux qu’un Poco F5. En revanche, en multi-cœur, le Z Flip6 fait presque aussi bien que le Galaxy S24 Ultra. De son côté, le GPU affiche un excellent résultat de 11.413, bien loin devant son prédécesseur, le Z Fold 5, et son “petit” 9.192. Une performance probablement permise par la nouvelle chambre à vapeur de ce Flip6, une innovation, permettant de mieux dissiper la chaleur. Les performances sont bonnes, mais le téléphone a tendance a vite chauffer lorsqu’il est trop sollicité. Enfin, last but not least, abordons le sujet sensible des photos. Pour la première fois sur sa gamme Z Flip, Samsung propose un appareil photo arrière principal d’une résolution de 50MP, contre les 12MP jusqu’alors. La qualité s’en voit ainsi nettement améliorée, avec des photos de bien meilleure qualité que l’an dernier. Toutefois, l’appareil commence à montrer ses limites lorsque l’on zoome dans une image. Le zoom optique x2 est très bien, mais les choses commencent à se dégrader lorsque l’on va plus loin. En effet, le Flip6 est dénué d’un téléobjectif, et il faut alors se content d’un zoom numérique. Capable d’agrandir l’image jusqu’à 10 fois, ce zoom numérique est bridé à 5 fois lorsque vous êtes en 50MP. Ce n’est, en soi, pas problématique lorsque l’on voit la qualité des photos en zoom numérique x10 12MP, qui sont vraiment très vilaines. Pour sa part, l’appareil photo avant reste le même que celui de l’année dernière. On retrouve ainsi un objectif 10MP qui ne fait pas les photos les plus glorieuses. Toutefois, il en devient presque anecdotique puisqu’avec ses smartphones pliants et le mini écran arrière, il est possible de faire des selfies tout en visualisant notre pose avec cet objectif et donc, d’avoir des photos de bien meilleure qualité. Enfin, comment évoquer les nouveaux smartphones Samsung sans mentionner Android 14 et Galaxy AI. Les smartphones du sud-coréen tournent excellemment bien sous l’OS de Google, et l’intelligence artificielle propre à Samsung est franchement très pratique, bien que très “gadget”. Possibilité de dessiner sur une photo pour générer des éléments, arrière-plan généré en fonction des envies de l’utilisateur, résumé de notes, traduction des appels en direct… Galaxy AI n’en est qu’à ses balbutiements, et l’on continue de chercher quelle est réellement son utilité au quotidien. [[geeko-products ids=449,593]] Les + : Les contours sont plus anguleux, ça plaira ou non 256 Go de stockage par défaut Une mémoire qui démarre à 12 Go Premier pliant à proposer 7 ans de mises à jour Android Enfin certifié IP48 (poussière et eau) Un écran principal bien plus lumineux Les possibilités offertes par Galaxy AI Des performances globalement très satisfaisantes Les – : Malgré les améliorations, des photos pas folichonnes Une absence de téléobjectif qui fait tache Une charge limitée à 25W et assez lente Des haut-parleurs qui tendent trop vers les aigus Ne s’ouvre toujours pas à une main Ca reste cher Alors, on craque ? Assurément, le Galaxy Z Flip6 est le smartphone pliant estampillé Samsung le plus abouti depuis le lancement de la gamme il y a 4 ans et demi. On sent que le mécanisme est plus solide et résistant que par le passé, avec un design modernisé, et il nous tarde de voir si, d’ici plusieurs mois, les clients se plaindront ou non de celui-ci après une utilisation normale et prolongée. Globalement, ce Flip6 est le successeur parfait du Flip5, d’autant que le prix est inchangé. Le design revu apporte cet aspect premium qu’il manquait au smartphone, l’écran principal est davantage performant en plein soleil grâce à une luminosité améliorée et l’étanchéité annoncée permet enfin de ne plus craindre les petits objets indésirables de 1mm. Toutefois, pour un smartphone haut de gamme vendu tout de même 1.199€, on regrettera que le Flip6 pâtisse de quelques défauts majeurs, à commencer par une charge à 25W bien trop lente. L’absence de téléobjectif n’est pas non plus négligeable, d’autant que les photos de l’appareil ne sont pas à la hauteur de ce que l’on espérait. Rappelons-le, le Flip6 est ce qu’on appelle un smartphone à clapet. L’écran est pliable mais il s’agit avant tout d’un gadget purement esthétique. Le format est séduisant, mais par rapport au Fold, il faut admettre que l’intérêt est limité.