Au cours des prochaines années, nous devrions assister à l’avènement d’une nouvelle forme de piratage. Pour cause, les assistants virtuels vont considérablement se développer auprès du grand public. Cela ne vous a sans doute pas échappé, différentes intelligences artificielles ont émergé en l’espace de quelques années. ChatGPT (OpenAI), Copilot (Microsoft), Gemini (Google), Alexa (Amazon), Siri (Apple), les exemples ne manquent pas. À l’heure actuelle, ces technologies ne sont pas encore entrées dans le quotidien du grand public, mais cela risque de bientôt changer. En effet, lors d’une conférence à laquelle nous avons assisté, l’entreprise de cybersécurité Kaspersky a avancé sa perception du futur : les assistants personnels vont considérablement se développer auprès du grand public lors de ces prochaines années, et, sans surprise, les cyberattaques accompagneront ce phénomène. L’attaque d’assistants virtuels, la prochaine grande menace ? Concrètement, dans un futur relativement proche, la majorité d’entre nous bénéficiera d’un assistant virtuel bien plus développé qu’actuellement. Nous lui demanderons ainsi d’effectuer différentes tâches : réserver un taxi, payer un article en ligne, prendre un rendez-vous ou encore gérer notre dossier médical. Une assistance quotidienne bienvenue donc, mais qui s’accompagne d’un problème de taille : notre assistant virtuel emmagasinera toutes les données que nous lui fournirons (l’adresse de notre maison pour commander un taxi, les données de notre carte bancaire pour effectuer un achat en ligne, nos relations personnelles et nos données médicales, pour ne citer que ces exemples). En d’autres termes, notre assistant virtuel renfermera une mine d’informations personnelles, et sera donc inévitablement la cible de cyberattaques. Vous nous répondrez peut-être que cela est déjà le cas avec nos ordinateurs actuels. C’est vrai, mais, comme le souligne Kaspersky, la frontière entre le hors ligne et le en ligne deviendra de plus en plus floue, étant donné que nos assistants virtuels nous accompagneront littéralement tout au long de nos journées et s’implanteront dans la plupart de nos appareils électroniques du quotidien. Mais quelles formes prendront ces cyberattaques ? Il est difficile de répondre à cette question à l’heure où nous écrivons ces lignes. Dan Demeter, chercheur principal en sécurité chez Kaspersky, explique à ce propos : « Nous ne savons pas encore quels types d’attaques (envers les IA) seront développées dans le futur, c’est la définition même d’une “nouvelle attaque” ». La guerre des IA Nous ne savons donc pas encore quelles formes prendront ces attaques, mais une chose est sûre : les interactions entre intelligences artificielles domineront le Web dans les prochaines années. Ce sont donc des intelligences artificielles qui attaqueront d’autres intelligences artificielles. De plus, certains assistants personnels pourraient être détournés pour effectuer des actions qui entrent directement en contradiction avec leur fonction principale. À titre d’exemple : un assistant personnel est invectivé de maintenir des informations personnelles confidentielles, mais un intervenant extérieur (humain ou non) pourrait le détourner pour le contraindre à communiquer ces données confidentielles. Nous serons donc face à une version plus avancée de la pratique du jailbreak (supprimer, ou contourner, les limitations d’un appareil électronique). L’entreprise de cybersécurité Kaspersky en arrive donc à une conclusion sans équivoque : à l’avenir, le grand public devra protéger son assistant personnel, comme nous protégeons maintenant nos ordinateurs avec un antivirus. Dans les faits, les intelligences artificielles sont d’ores et déjà victimes d’attaques ou de tentatives de manipulation, mais leur arrivée dans le quotidien du grand public et les diverses avancées technologiques risquent de considérablement accentuer ce phénomène.