Popularisés grâce, ou à cause de la campagne de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, les cheap fakes pullulent sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient et pourquoi on en parle ? Avec le développement de l’intelligence artificielle et surtout la démocratisation de certains outils, la manipulation de l’information est à son paroxysme. Quand on parle de désinformation ces temps-ci, un concept revient souvent. Récemment, les deep fakes. Pendant la campagne des élections européennes, nous avions pu voir des nièces de la famille Le Pen en France créées de toute pièce. Depuis peu, les cheap fakes deviennent populaires. Des manipulations évidentes Les cheap fakes, comme son nom l’indique, sont des deep fakes mal réalisés. Ici, la manipulation est intentionnellement grossière. L’objectif ? Parodier les politiques. C’est le média américain The Washington Post qui a alerté le 15 juin sur l’abondance de ces vidéos. Parodiques, certes, mais qui participent à la désinformation sur Internet. Un enjeu fondamental en période électorale. Le Washington Post soulève une réelle problématique éthique. Bien que le caractère humoristique et la manipulation soient exagérés, l’utilisation et le partage de ses vidéos entre dans l’équation de campagnes électorales. Au-delà des manipulations évidentes, on peut retrouver des montages alternatifs, notamment pour faire passer Joe Biden comme dément. Le Washington Post a publié une vidéo d’analyse où l’on peut clairement voir comment une vidéo virale de Joe Biden a été altérée. Sur la vidéo publiée par le tabloïd américain NY Post, on peut voir un Joe Biden qui semble perdu, disant bonjour à personne. Le Post a trouvé des angles larges et alternatifs à ce montage, où l’on peut voir Biden dire bonjour à des soldats puis parler au président français Emmanuel Macron. Le tabloïd américain a donc sciemment décidé de diffuser une vidéo altérée, rentrant ainsi dans le jeu de la désinformation. Les cheap fake se démarquent des deep fakes dans leur édition. Par exemple, les deep fakes vont modifier la voix, le visage, le montage sera bien plus dur et compliqué. Alors que pour un cheap fake, on retrouvera seulement de la manipulation par le montage. Notamment en jouant avec le recadrage. Un phénomène populaire en Europe Durant la campagne électorale européenne, le premier youtubeur de France, Tibo Inshape a été sous le feu de ce genre de montage. En effet, nombreux sont ceux qui lui reprochent d’être sympathisant avec l’électorat d’extrême droite, les internautes ont donc décidé de tourner en dérision certains de ses shorts (vidéos courtes au format horizontal postées sur YouTube, Instagram et Tik Tok). Dans la vidéo la plus populaire, on peut voir Tibo soit disant célébrer la victoire du Rassemblement National. La vidéo a cependant été altérée. La vidéo originale montre Tibo célébrant ses 20 millions d’abonnés, et non le score de Jordan Bardella. ok mais cette vidéo du coup https://t.co/fPEv1qvL2U pic.twitter.com/uqEhZZZNGF — chax’s Bizarre Adventure (@chakAdemo_) June 16, 2024 Comme le média The Wired l’avait prédit en décembre 2023, le phénomène s’est popularisé et a pris une place importante dans la désinformation sur les réseaux sociaux.