La marque de Lenovo commercialise cet été deux nouveaux modèles de smartphones pliables, les RAZR 50 et 50 Ultra. Et il pourrait bien s’agir des meilleurs modèles “à clapet”. Explications. C’est devenu presque une habitude. Chaque année, Lenovo nous livre une refonte de son légendaire RAZR. Les derniers modèles ont toutefois radicalement évolué. S’ils gardent le format “à clapet” de l’original, ils sont désormais équipés d’un écran “pliable” qui se replie verticalement sur lui-même. Concurrent direct du Galaxy Flip de Samsung, le RAZR 50 a pour principal atout son prix : il ne coûte que 899€ contre 1199€ pour son rival. Lenovo propose également une variante haut de gamme, son RAZR 50 Ultra, qui se démarque principalement du modèle standard par son écran un peu plus grand et surtout son téléobjectif. Plus performant en photo, il est vendu au tarif de 1199€. Et il faut bien l’avouer, depuis l’arrivée du premier RAZR pliable, Lenovo a fait évoluer la formule dans la bonne direction. Chaque année, le constructeur améliore la fiche technique de l’appareil et en corrige certains défauts. Cette année encore la formule évolue, surtout en ce qui concerne le modèle “Ultra” qui gagne, comme on l’a dit, un téléobjectif (sur lequel on reviendra) et qui est équipé d’un écran frontal beaucoup plus grand puisque celui-ci mesure 4″ (contre 3,63″ pour le RAZR 50 et 3,4″ pour le Flip 6 de Samsung). L’écran frontal reste un “gadget” dans la mesure où il ne peut pas se substituer à l’écran principal. Vous l’utiliserez pour afficher l’heure, visualiser vos notifications, activer rapidement la 4G, le Wifi ou le Bluetooth, et lancer quelques applications compatibles ce format d’écran. Il est ainsi possible de visionner ses photos, d’accéder à Gmail, de lancer la calculatrice ou de lire ses messages, mais n’espérez pas jouer à Fortnite, consulter Facebook ou swiper sur Tinder. Ceci étant dit, il y a une réelle évolution et par rapport aux autres modèles pliables de ce type, l’écran du RAZR 50 Ultra a une réelle utilité. On notera cependant que l’affichage du menu de navigation, aligné à gauche, n’est pas forcément très pratique. Léger et agréable à utiliser, le RAZR 50 Ultra se démarque également par son design très réussi. Il a droit à une finition en “cuir vegan” très élégante et des bords profilés. L’appareil est également doté d’une nouvelle charnière très similaire à celle du OnePlus Open, plus résistante, élégante et pratique à l’usage. Une fois déplié, l’appareil dévoile un énorme écran de 6,9″, qui a toutefois le défaut d’adopter un format très étiré – pas forcément pratique pour toutes les apps. Il ne s’agit de facto pas d’un format très naturel pour du contenu multimédia notamment. Ceci étant dit, il faut reconnaitre que l’écran OLED du RAZR 50 est très joli, avec un contraste absolument parfait. Mais tout cela a-t-il réellement une utilité ? Il faut bien l’admettre, les modèles flexibles “à clapet” sont plus gadgets que vraiment pratiques au quotidien. L’écran externe a un intérêt : afficher les notifications sans devoir ouvrir son smartphone. Une fois ouvert, l’écran a une taille étirée qui ne plaira pas à tout le monde. MAIS, il faut bien l’admettre, son design est vraiment cool et l’appareil fait son petit effet avec son côté rétro. Lenovo a également considérablement amélioré la formule, que ce soit en améliorant son écran externe ou en mettant à jour la fiche technique de l’appareil. De ce point de vue là d’ailleurs, le RAZR 50 Ultra n’a rien à envier aux modèles haut de gamme concurrents avec son écran OLED à la finition irréprochable, ses 512 Go de stockage, son processeur Snapdragon 8s Gen 3 (on part sur un modèle Mediatek équivalent pour le RAZR 50) et sa batterie de 4000 mAh qui lui assure une journée complète d’autonomie. Le RAZR 50 Ultra se démarque aussi de ses ancêtres par sa certification IPx8, il est le seul appareil pliable qui peut être submergé dans l’eau. L’appareil résiste à une immersion jusqu’à 1,5 mètre d’eau douce et stagnante pendant 30 minutes. Pratique en cas d’accident en kayak notamment. Enfin, comme toujours chez Motorola, la surcouche Android est ultra-minimaliste. On retrouve très peu d’apps préinstallées et l’expérience utilisateur est excellente. Malheureusement, Motorola, qui était autrefois l’un des bons élèves de la classe, se retrouve aujourd’hui en queue de peloton concernant les mises à jour puisqu’il ne garantit que 3 mises à jour du système. C’est peu face à la concurrence. Côté photo aussi, malgré les promesses du constructeur, le RAZR 50 Ultra ne délivre pas un résultat aussi convaincant que les principaux flagships de la concurrence. Tout d’abord parce qu’il n’est équipé que de deux capteurs dorsaux : un principal grand-angle et un téléobjectif (le RAZR 50 dispose lui d’une combinaison de grand angle et d’ultra grand angle). L’ultra grand angle passe donc à la trappe, étrangement, sur le modèle premium. Et on le sait, la photo n’a jamais été le fort de Motorola. S’il y a de l’évolution, le RAZR 50 Ultra délivre des résultats fortement inférieurs au S24 Ultra, au dernier iPhone Pro ou au Pixel Pro. Et c’est bien dommage. Les clichés ont tendance à manquer de détails et à souffrir d’une balance des blancs assez mal réglée. Etrangement, même lorsqu’on supprime le Beauty Enhancer et les fonctions AI, les images ont tendance à être ultra-retouchées, et de façon peu naturelle, avec une peau ultra-lissée et un gommage automatique de tous les défauts qui offre un rendu peu naturel. Rassurez-vous toutefois, le résultat est loin d’être catastrophique. Et de façon générale, les modèles “à clapet” ont tendance d’être un cran en-dessous des modèles premium, malgré un prix comparable. Il ne s’agira donc pas vraiment d’un facteur différenciateur avec le Flip de Samsung. Comme sur les autres smartphones actuels, on retrouve un paquet de fonctions “with AI” censées améliorer le rendu des photos. Ca marche assez bien pour le HDR, beaucoup moins pour l’optimisation de la beauté. De notre point de vue, il était préférable de désactiver ces fonctions. En définitive, difficile donc de conseiller le RAZR 50 Ultra comme photophone. Pour un usage quotidien, l’appareil s’en sort toutefois très bien, que ce soit pour les selfies ou les portraits. [[geeko-products ids=585,583]] Une chose reste de toute façon certaine : si vous finissez par craquer pour lui, ce sera avant tout pour son design unique, qui en fait un smartphone terriblement cool. La fiche de l’appareil reste très convaincante et son rapport qualité/prix est excellent. Difficile donc de ne pas le recommander (chaudement) si vous rêvez depuis longtemps de craquer pour un modèle “à clapet”. Vous devriez logiquement en revenir pleinement satisfait. Les + : Un modèle pliable étanche (certification IPx8) Le design très réussi L’écran externe qui s’est agrandi Un tarif accessible pour un pliable (899€ pour le RAZR 50, 1199€ pour le RAZR 50 Ultra) L’interface très sobre Une bonne autonomie Les – : Seulement 3 mises à jour d’Android Pas d’objectif ultra grand angle En photo, clairement en-deçà de la concurrence L’écran externe reste très gadget Alors, on craque ? A chaque nouvelle version, Motorola continue à améliorer sa formule. Son nouveau RAZR 50 – et son grand frère, le RAZR 50 Ultra – est de loin le modèle pliable “à clapet” le plus réussi. Tout d’abord, parce que son système de charnière est résistant et que la pliure ne se fait pratiquement pas ressentir au niveau de l’écran. Ensuite, parce que côté design, le RAZR 50 Ultra est une totale réussite. L’appareil est fin, léger, très agréable à utiliser et dispose d’un petit écran externe qui recouvre la quasi-totalité de la face avant de l’appareil. Celui-ci reste toutefois très accessoire. Enfin, parce qu’au niveau du prix, les appareils de Motorola affichent un prix très compétitif. Il faudra en revanche composer avec deux défauts : une espérance de vie “limitée” – Motorola ne proposant que 3 ans de mises à jour du système – et une partie photo en deçà de la concurrence (même s’il y a du mieux). Ceci étant dit, les autres smartphones “à clapet” ne sont pas forcément meilleurs dans le domaine. A vous de voir donc si vous êtes plus sensible au prix – auquel cas il faudra opter pour ce RAZR 50 – ou à la garantie de mises à jour sur une période beaucoup plus longue – auquel cas les appareils pliables de Samsung vous conviendront davantage.