Sorti en 2003, Beyond Good & Evil est un classique du jeu d’aventure qui n’a pas connu le succès commercial escompté. En attendant le second volet, Ubisoft nous livre un remaster de l’original… sans grande inspiration. 21 ans (et non pas 20 Ubisoft !) après la sortie de l’original, Ubisoft nous livre enfin un remaster de Beyond Good & Evil. Ou plutôt devrions-nous dire le remaster d’un remaster puisqu’un remaster avait déjà vu le jour sur Xbox 360 à l’époque… Méconnue des jeux générations, la “franchise” Beyond Good & Evil a pour ainsi dire pratiquement disparu des radars depuis la sortie de l’original. Ubisoft avait bien livré une version remaster sur Xbox 360, mais uniquement au format numérique. Et oui, une suite avait été annoncée, mais celle-ci reste l’une des plus grosses arlésiennes du jeu vidéo. Ubisoft nous l’assure toutefois, celle-ci est toujours bien en production ! Sur le plan visuel, le jeu n’a pas trop mal vieilli… Beaucoup découvriront donc la franchise avec ce remaster, si tant est qu’ils se laissent tenter… Car il faut l’avouer, Ubisoft ne s’est pas vraiment donné les moyens de réussir. Le jeu débarque pratiquement sans aucune promotion, en shadow drop. De surcroit, ne vous attendez pas à un remake du premier volet puisqu’il s’agit d’un remaster somme toute très léger. Côté contenu, presque rien ne change si ce n’est une quête exclusive, un mode speedrun, quelques croquis et de nouveaux skins. Il n’y a pas vraiment de bonne raison de vous y replonger si ce n’est par nostalgie pure si vous aviez joué à l’original. Côté technique en revanche, le titre a droit à quelques jolies petites améliorations. Les textures du jeu ont été entièrement retravaillées, certains modèles 3D ont eu droit à une refonte complète, les effets visuels aussi, et quelques nouveautés ont aussi été ajoutées comme des ombres par exemple. Ca ne transcende pas l’expérience mais ça a le mérite de moderniser un peu l’esthétique du jeu, et de la rendre “décent” aux yeux des plus jeunes joueurs. On regrettera en revanche que les développeurs n’aient pas touché à la gestion de la caméra parfois douteuse ou aux animations, qui ont très mal vieilli… Les combats restent très rigides. Facturé 19,99€, ce “remaster” parvient donc à convaincre sans véritablement marquer les esprits. Ubisoft a joliment modernisé son œuvre sans la transcender. Le jeu aurait certainement mérité un remake complet, surtout lorsqu’on sait qu’il aura bientôt droit à une suite. Mais il faudra se contenter de cette simple “remise au goût du jour”. Ceci étant dit, cela n’enlève rien aux énormes qualités du titre, qui reste l’un des meilleurs jeux d’aventure des années 2000 selon nous. BGE avait su marquer les esprits avec son univers SF riche, attachant et terriblement cartoonesque. Le titre se démarquait par son gameplay extrêmement diversifié, qui mélangeant séquences de plates-formes, combats, conduite, mini-jeux, photographie et aventure dans un cocktail totalement explosif. Tout n’était pas rose bien sûr. Les séquences de combats au corps à corps étaient déjà pointées du doigt à l’époque par la rigidité des déplacements de l’héroïne Jade. BGE avait aussi la fâcheuse tendance à vouloir en faire trop en proposant un mix de genres très varié, sans jamais perfectionner aucune recette. Etrangement, la formule prenait pourtant. Expérience fantastique du début à la fin, à la fois très humaine avec son scénario et ses personnages attachants, et si stylisée avec sa bande son épique et son goût pour la mise en scène, BGE reste un classique du jeu vidéo que tout amateur de jeu d’aventure se doit d’avoir fait au moins une fois dans sa vie. Conclusion Si vous aviez joué à l’original, ce second (!) remaster n’a que peu d’intérêt. Ubisoft se contente du minimum syndical avec quelques micro-ajouts niveau contenu, qui n’apportent pas grand chose de neuf (un mode speedrun, quelques skins, artworks et une quête inédite) et quelques retouches qui sont en revanche les bienvenues au niveau de l’esthétique. Les effets visuels et modèles 3D ont droit à quelques jolies retouches. A 19,99€, l’addition reste toutefois salée pour un travail un peu bâclé (quid des animations ?) Qu’importe, si vous étiez passé à côté de cette petite merveille au début des années 2000, vous n’avez plus aucune raison de ne pas essayer cette pépite, qui reste l’un des meilleurs jeux d’aventure des années 2000.