Sorti en 1976 en arcade, le premier épisode de la série “Sprint” a remporté un joli succès. Plus de 40 ans après ses débuts, Atari lui offre un reboot. C’est le genre de reboot qu’on n’attendait plus. Il faut dire que lorsqu’on pense aux séries cultes d’Atari, Sprint n’est pas forcément celle qui nous saute immédiatement aux yeux. Le premier épisode, sorti en 1976 en arcade, avait certes connu un joli succès, mais les suites ont remporté un succès plus mitigé. A un tel point qu’en 1989, la franchise est rangée au placard. A moins d’être un vieux de la vieille, vous ne vous souviendrez donc sans doute pas de Sprint 2 – l’épisode originel, qui portait ce drôle de nom car il permettait à deux joueurs de s’affronter – de Sprint 4, Sprint 8, Super Sprint, Championship Sprint ou Badlands. Le revival annoncé par Atari avait de quoi surprendre. D’autant plus qu’il s’agit de l’un des projets de reboots les plus ambitieux de l’éditeur de ces dernières années. Confié à Headless Chicken Games, le revival du titre, baptisé Neosprint, prend la forme d’un jeu de course arcade en 3D isométrique – comprenez par là avec une “vue du dessus” figée”. Le titre conserve ainsi de nombreux éléments caractéristiques de ses prédécesseurs : qu’il s’agisse de son mode multijoueur jusqu’à 8, de son mode Obstacles ou Time Trials ou de sa prise en main simplifiée. Ne vous attendez de facto pas à un titre d’une complexité folle. Si vous avez joué à un épisode de la série des Micro Machines, vous savez à quoi vous attendre. Un bouton d’accélération, un bouton de frein, et la direction. Pour remporter la partie, tout vous est permis : faire du rendre-dedans, pousser vos adversaires à la faute ou privilégier le sans faute. C’est simple, accessible et très fun. NeoSprint impressionne toutefois avant tout par la richesse de son contenu : on retrouve un mode solo scénarisé qui vous fait enchainer les courses et combats de boss, un mode Grand Prix, un mode Obstacles, un mode chrono et un créateur de niveaux. C’est sans doute la plus grosse innovation de cet opus, qui propose de créer ses propres tracés, puis de les partager avec la communauté. Mais attention, il faudra au préalable débloquer les différents éléments dans l’aventure… Pad en main, le jeu se défend plutôt bien, même s’il faut avouer que contre l’IA, on s’ennuie assez vite, la faute à un manque de personnalité flagrant. Les véhicules ont tendance à suivre des tracés bien définis et il est finalement très facile de les doubler ou les envoyer dans les décors. On regrette également une prise en main qui n’a été que très peu modernisée. Clairement, il aurait été de bon ton de rendre les commandes un peu moins rigides. Sur le plan technique aussi, le jeu déçoit un peu. Visuellement, il est loin d’être laid. Il s’agit, rappelons-le, de l’équivalent d’une petite prod’ indé. L’ennui, c’est que ça manque cruellement de personnalité. On finit vite par se rendre compte qu’en-dehors de quelques variations de décors, il ne faudra pas s’attendre à grand chose de neuf dans le mode carrière. NeoSprint est le genre de jeu qui mérite le coup d’oeil pour son créateur de niveaux et si vous y jouez à plusieurs. Le titre manque toutefois de profondeur dans son gameplay et peine à se renouveler dans son expérience. Les 9 catégories de véhicules se contrôlent par exemple globalement de façon quasi identique. Vous ne ressentirez que très peu de différences au volant d’une F1 ou d’une muscle car, et ça c’est bien dommage. A 24,99€, l’ardoise n’est heureusement pas très élevée pour un “petit jeu de course” rétro qui a le mérite de respecter l’ADN de la franchise et de joliment remettre au goût du jour l’esprit des 70’s. Conclusion Reboot inattendu d’une série qu’on avait oublié, NeoSprint est un jeu de course arcade en vue isométrique qui a le mérite de proposer un éditeur de niveaux très complet, idéal pour partager ses créations entre amis. A plusieurs, le jeu est plutôt fun. En solo, il faut bien admettre qu’on tourne vite en rond, la faute à un gameplay qui manque de profondeur et un concept qui est resté fort ancré dans son temps. Joli revival pour la franchise des “Sprint”, NeoSprint a le mérite de conserver l’esprit de la série de jeux de course des années 70.