Vous avez toujours rêvé de faire du parkour entre des gratte-ciel, mais avez une peur bleue ? STRIDE: Fates est (mal)heureusement là pour accomplir vos rêves … ou vos cauchemars. Sorti en 2008 et développé par Electronic Arts, Mirror’s Edge a littéralement révolutionné la notion de parkour dans le jeu vidéo, au point de devenir une référence pour de nombreux titres à venir. Parmi ceux-ci, STRIDE: Fates, développé par les Chypriotes de Joy Way Games. Dès les premières minutes, Mirror’s Edge apparaît comme une référence évidente pour STRIDE. Il semble toutefois bien difficile pour l’élève de surpasser le maître, on vous explique pourquoi. Le parkour est un type de jeu difficilement adaptable à un gameplay en réalité virtuelle. En effet, là où le corps reste immobile, les yeux voient un environnement qui part dans tous les sens et au rythme frénétique. C’est dans ce genre de situation que l’on est victime de motion sickness, ce ressenti que l’on a lorsque les yeux voient un environnement fixe et que le corps bouge, ou inversement. Certaines personnes sont ainsi victimes de ce phénomène lorsqu’elles lisent un livre ou sont sur leur smartphone en voiture ou, dans ce cas-ci, voient un environnement qui bouge alors qu’elles sont assises. Malheureusement, STRIDE ne met pas suffisamment d’options à disposition du joueur pour minimiser les effets du motion sickness sur lui. Dès les toutes premières minutes, où l’on se retrouve dans la peau de notre freerunner, on est sujet à ce phénomène. Alors, ce n’est pas 100% de la population qui y est sensible, mais comme pour les daltoniens qui disposent d’options d’accessibilité, les développeurs se doivent de tenir compte de cette frange de joueurs. Au-delà du parkour, le jeu nous met aux prises avec des ennemis et nous demande de combattre. Le fait de ressentir ce motion sickness empêche ainsi d’enchaîner les longues sessions de jeu. Celui-ci devient insupportable après quelques minutes, ce qui est extrêmement dommage. De plus, au-delà des effets ressentis par ce motion sickness, on notera un réel manque de finition au niveau de la collision et de la reconnaissance des bras. Ceux-ci sont régulièrement sujets à un manque de précision dans les corniches ou objets que l’on veut attraper. On notera également que nous avons voulu, par exemple, nous abaisser pour attraper un objet, et que sans raison apparente il nous était impossible d’y arriver. Peut-être que ce phénomène du motion sickness n’est pas atténué par les graphismes. Vraiment très vilains, ceux-ci sont également victimes de clipping, cet autre phénomène qui provoque l’apparition subite d’éléments du paysage à mesure que l’on s’en rapproche. Si ça n’a certainement pas une grande influence sur notre sentiment de nausée, il est certain que ce n’est pas ça qui va l’arranger. Le parkour pâtit de nombreux soucis de collision et, graphiquement, c’est très daté. Au niveau du gameplay, on reste sur du copier-coller presque parfait par rapport à Mirror’s Edge. On parcourt des bâtiments à plusieurs centaines de mètres de hauteur, on saute de toit en toit, on utilise des tyroliennes, on tire, on casse des obstacles… C’est comme Mirror’s Edge, mais en moins bien. Comme on le disait plus haut, STRIDE pâtit de nombreux bugs de collision, qui sont vite impardonnables dans ce genre de jeu. Difficile donc de ne pas en tenir rigueur dans la cotation de ce test… En revanche, VR oblige et contrairement à Mirror’s Edge, STRIDE va faire travailler votre cardio, et ce, intensément. Basculer les bras d’avant en arrière pour sprinter, le faire de manière synchronisée pour sauter encore plus loin… Si vous choisissez la version mobile, STRIDE ne vous laissera aucune minute de répit. Conclusion Malheureusement, on se rend compte avec ce Stride que du parkour à la Mirror’s Edge en réalité virtuelle, ce n’est pas encore pour maintenant. Les technologies font, certes, de réels progrès allant dans ce sens, mais le cerveau n’est pas du tout habitué à ce genre d’expérience. Malgré d’excellentes idées, Stride reste une expérience traumatisante qui, dès les premières minutes, risquera bien de vous rendre malade. Néanmoins, à l’instar d’un Mirror’s Edge, le gameplay est assez réaliste, excitant et stimulant. Il nous donne envie de sauter de toit en toit, d’affronter une tonne d’ennemis… Gameplay excitant, certes, mais ce n’est pas le cas des graphismes qui, avec leur aspect cartoon, ne sont marquants. Techniquement assez pauvre et surtout très difficile à supporter, Strade: Fates partait pourtant de bonnes intentions.