Que vous ayez déjà vu tout le MCU trois fois, où que vous fassiez votre première entrée dans le monde de la BD américaine, il peut parfois être difficile de savoir s’y retrouver dans le monde comics, alors voici un peu d’aide… Quand on parle de comics, il faut distinguer les comics alternatifs ou indépendants, un véritable trésor de petites pépites dans tous les genres imaginables et au fonctionnement assez similaire à celui de notre bonne vieille BD franco-belge (et on trouve aussi des graphic novels ou romans graphiques : ces gigantesques BD en un volume, qui existent aussi, mais plus rarement, dans la BD franco-belge), et les comics mainstream, à savoir principalement Marvel ou DC, auxquels on peut adjoindre l’éditeur Archie Comics, qui, contrairement aux deux autres, ne publie pas d’histoires de superhéros, mais plutôt les aventures de jeunes lycéens (Riverdale et Sabrina l’Apprentie Sorcière/Les Nouvelles Aventures de Sabrina sont des adaptations des œuvres d’Archie Comics). Ces comics mainstream ont un fonctionnement un peu particulier qui peut rendre l’entrée dans le monde du comics un peu difficile : les histoires de leurs héros n’ont pas de début et de fin, même si elles se divisent en arcs narratifs. Le bon conseil de tout fan de comics aux petits nouveaux : commencez par ce qui vous intéresse ! Mais toujours au début d’un arc. Il n’y a en général pas de « bon » ou de « mauvais » endroit pour commencer à lire les aventures de Batman ou Spiderman. Pour gérer des continuités aussi longues et tortueuses que celles des univers Marvel et DC, les éditeurs ont développé leurs propres stratégies pour éviter au maximum le retcon (continuité rétroactive, quand on change les évènements arrivés précédemment que ce soit volontairement pour les besoins de l’intrigue, ou par inattention de la part d’un créateur). Et si la méthode de Marvel implique une temporalité qui se déplace dans le temps, celle de DC s’axe autour des Crisis ou Crises. Il s’agit de gigantesques crossovers (quand des personnages de plusieurs séries se rencontrent, comme par exemple dans Avengers) dans lesquels tout un univers est chamboulé, permettant un reboot complet de celui-ci, et remettant les compteurs à zéro. Depuis 2011, la Renaissance DC ou New 52 est la chronologie actuelle de DC. Si Marvel ne reboote pas sa chronologie, les Events ont un peu la même fonction de mega-crossover que les Crisis. Ils figurent généralement dans une série principale, mais incluent des Tie-in dans d’autres séries. DC et Marvel ont tous deux également des récits se déroulant dans des univers qui divergent de la réalité que l’on connaît dans la chronologie principale de leur série. Chez DC, ce sont des Elseworlds, et chez Marvel, des What If. Mais bien entendu, les deux séries principales de DC et Marvel font également la part belle au multivers. Les comics américains mainstream se divisent généralement en « âges » : Très rare expression, le platinum age, l’âge de platine, désigne ces vénérables ancêtres que sont les comics publiés avant 1938. À cette époque, la BD, les comics et les mangas ne se différencient pas encore fondamentalement sur le fond (comparez Popeye ou Tintin, par exemple). Le golden age, l’âge d’or, de 1938 (la parution du premier numéro d’Action Comics qui intègrera pour la première fois Superman) à la moitié des années 50 : la naissance de Batman, Superman, et de tous les grands. L’expression « âge d’or » prend surtout son sens dans le contraste avec l’âge d’argent. Le silver age, l’âge d’argent, de la moitié des années 50 à 1970 environ. Une période un peu difficile pour l’industrie, marquée par la censure du Comics Code Authority. Le bronze age, l’âge de bronze, du début des années 70 jusqu’en 1986 avec les sorties de Watchmen et Crisis on Infinite Earth. Contrairement à ce qu’on pourrait penser au vu de son nom, cette époque n’est pas celle d’un déclin, mais plutôt celle d’une remise en question et d’une évolution des comics vers une nouvelle période plus moderne. Et enfin, l’âge moderne des comics, dans lequel nous nous trouvons en ce moment (et qui n’a probablement pas encore trouvé son nom définitif pour la postérité), marqué par des comics sombres dans la lignée de Watchmen, et l’arrivée des superhéros sur le devant de la scène publique avec des films comme The Dark Knight, la trilogie Spider-Man de Sam Raimi, ou encore le MCU. Les comics sont souvent réimprimés a posteriori en trade paperbacks (des albums plus similaires à ce que l’on connaît dans le commerce) ou même regroupés en très gros volumes appelés des omnibus. Et à la fin des comics, on trouve parfois des back ups de quelques pages à peine, des petites historiettes qui viennent remplir les quelques dernières pages d’un comic. Il faut bien comprendre que les auteurs de comics sont dans une sorte de course contre la montre pour écrire et dessiner les chapitres dans les temps, aussi, quand un peu de retard est pris, on assiste à un fill-in : un auteur prend la place d’un autre, temporairement, et pour éviter tout problème de délais.