Il n’y a pas que Neuralink qui pratique l’implant cérébral. Un homme paralysé et incapable de parler a récupéré la capacité à communiquer, et en deux langues. Certains progrès médicaux n’auraient jamais été rendus possibles sans l’arrivée du machine learning. C’est le cas de cet implant cérébral qui a permis à un homme, surnommé Pancho, de récupérer l’usage de la « parole » (au moyen d’une interface numérique) grâce à un implant cérébral et un peu d’intelligence artificielle. Ce qui est le plus fou dans cette histoire, c’est que l’implant distingue même deux langues : l’Anglais et l’Espagnol ! Comme l’explique la très sérieuse revue scientifique Nature, Pancho ne pouvait plus communiquer de manière articulée en raison d’un accident vasculaire cérébrale, mais seulement par grognements approximatifs. Une situation qui n’a pu être renversée que grâce à l’aide du neurochirurgien Edward Chang, de l’université de Californie, et du concept de l’interface cerveau-machine. En 2021, une première avancée assez incroyable a été faite : grâce à des électrodes, Pancho a pu pour la première fois communiquer des mots afin qu’ils soient lus sur un écran. Une simple phrase en anglais : « My family is outside ». Impressionnant, mais Pancho n’est pas anglophone de naissance. Il a seulement appris l’anglais après sont A.V.C. Restait donc à trouver un moyen pour permettre à Pancho de communiquer en deux langues en pouvant aisément passer de l’une à l’autre, et de pouvoir formuler des idées particulièrement complexes. Heureusement, une grande avancée technologique est entre temps venue au secours de Pancho : l’intelligence artificielle. Sous la tutelle d’Alexander Silva, un doctorant travaillant sous l’égide du professeur Chang, on a en effet décidé d’entraîner une IA tandis que Pancho essaie de prononcer environ 200 mots en Anglais et en Espagnol. Ce qui suit est un peu technique, car l’IA utilise les probabilités afin de construire la phrase prononcée par Pancho : l’IA doit d’abord évaluer la probabilité que le premier mot d’une phrase est en Anglais ou en Espagnol, puis essayer de reconstituer une phrase complète à partir de cela. Alors attention : l’IA n’est pas parfaite à son job. Elle distingue l’Espagnol de l’Anglais correctement dans 88% des cas, et ne parvient à reconstituer la bonne phrase que dans 75% des cas. Cela étant dit, Pancho est désormais capable d’avoir des conversations orales avec les membres de l’équipe. Et il y a fort à parier que davantage de progrès seront fait à l’avenir, permettant d’éliminer presque totalement les erreurs. Ajoutons à cela la grande amélioration des systèmes de synthèse vocale, et on peut imaginer un monde dans lequel nombre de personnes qui sont en ce moment incapable de communiquer pourront enfin récupérer une forme de « parole » électronique, et en autant de langues que possible…