Sorti à l’époque sur 3DO, PO’ed fait partie de ces FPS méconnus qui ont raté la gloire mais sont parvenus toutefois à décrocher un statut de jeu culte auprès d’une petite communauté de joueurs. Vous l’avez sans doute remarqué, depuis plusieurs années le studio Nightdive multiplie les remasters de “classiques” du FPS. Après nous avoir livré la trilogie remasterisée de Turok, le studio a enchainé avec des titres moins connus, comme le sympathique Powerslave Exhumed et Rise of the Triads. Il signe, avec PO’ed, son remaster le plus risqué. Risqué car il s’agit sans l’ombre d’un doute du jeu le moins connu qui a droit à une remise au goût du jour. Tout d’abord parce que le titre est sorti sur une console à laquelle presque personne n’a joué : la 3DO, l’une des rivales de la Saturn et de la PlayStation, qui s’est rapidement effacée. Ensuite, parce qu’il faut bien l’avouer le titre n’a pas vraiment été un succès commercial. Il n’a eu droit à aucune suite ni aucun remaster depuis. PO’ed est toutefois parvenu à se forger un solide fan club à travers les années. Le level-design du jeu est pour le moins torturé. Sorti en 1995, le jeu s’inspire des classiques du FPS comme Doom ou Quake, tout en osant un ton plus décalé avec des ennemis au design provocateur, des niveaux parfois franchement barrés et surtout l’usage d’un jetpack qui rend les combats très funs. Côté arsenal aussi, on s’en rend vite compte, le jeu ne fait pas dans la dentelle. On utilise ici une poêle à frire, un hachoir et diverses armes de gros calibre aliens pour dézinguer des monstres. D’apparence classique, le jeu parvient à se distinguer des autres FPS par ces niveaux tout en verticalité qui exploitent le jetpack et son style unique. Le design des aliens est souvent volontairement provocateur avec des créatures extraterrestres en string, des chauve-souris de l’espace et des monstruosités de chair. Visuellement, ça a plutôt mal vieilli. Pad en main, le titre ne s’en sort pas trop mal avec des combats intenses et quelques très bonnes idées. Les amateurs de FPS seront toutefois quelque peu décontenancés par deux aspects du jeu : l’impact différent des armes à chaque coup : une fois votre hachoir éliminera en un seul coup un ennemi, la fois d’après il faudra 4 ou 5 frappes, et le level-design parfois franchement chaotique. L’originalité des niveaux fait qu’il faudra parfois tourner en rond pendant de nombreuses minutes pour enfin trouver son chemin… S’il reste étonnamment plaisant à jouer, Po’ed est malheureusement très court. La plupart d’entre vous le boucleront entre 2 et 4 heures. Et on n’a pas forcément envie d’y revenir… On aura décidément tout vu dans des jeux vidéo… Sur le plan technique, ce remaster est plutôt bien maîtrisé. Le travail de remasterisation est très réussi mais le design très particulier du jeu et les textures pauvres de l’original font que le jeu a finalement assez mal vieilli… Les fans de l’original seront séduits, les autres auront sans doute un peu plus du mal à accrocher à ce style extrêmement rétro. Alors faut-il ou pas craquer pour ce remaster ? Si vous êtes amoureux des FPS rétro, PO’ed apporte une belle dose d’originalité. Il est vraiment plaisant de parcourir un niveau en jetpack avec un hachoir à viande en main. Toutefois, il faudra composer avec des niveaux extrêmement labyrinthiques et des mécanismes parfois étranges. La solution ne saute pas toujours aux yeux comme dans les autres FPS. Il faudra donc souvent reparcourir la totalité du niveau pour trouver la porte de sortie. Et c’est sans doute ce qui vous gâchera le plus le plaisir dans ce FPS rétro finalement très original… qui a au moins le mérite de proposer un peu de fraicheur aux gamers. Conclusion Passé relativement inaperçu au moment de sa sortie en 1995 sur 3DO, PO’ed est un FPS rétro très original qui tire sa richesse de l’usage de son jetpack et de son bestiaire complètement décalé. Les amateurs de rétrogaming se plongeront donc avec plaisir dans ce remaster d’un FPS relativement méconnu, qui a le mérite de proposer quelque chose de radicalement différent de Doom et Quake. Il faudra néanmoins composer avec un level-design parfois chaotique et un certain manque de logique dans la construction des niveaux, qui peut vite s’avérer très frustrant…