Si la saga Assassin’s Creed a un peu perdu de sa superbe au fil du temps, il faut reconnaître que c’est un des piliers de l’industrie vidéoludique qui a, entre autres, popularisé l’Open World moderne. Revenons sur quelques faits méconnus à son sujet. À l’origine, Assassin’s Creed était un Prince of Persia C’est une anecdote qui est tout de même assez connue chez les afficionados de la franchise, mais pour tous les autres, une petite question : avez-vous remarqué à quel point le tout premier Assassin’s Creed ressemble à celui d’un jeu Prince of Persia ? Une aventure dans un cadre moyen-oriental, qui implique une énorme dimension de Parkour… C’est un peu pareil, n’est-ce pas ? Si l’on ignore le fait qu’Assassin’s Creed est tout de même beaucoup plus réaliste dans son cadre historique, bien entendu. Eh bien c’est parfaitement normal ! En effet, Assassin’s Creed est né comme un projet avorté : un jeu qui se serait appelé « Prince of Persia : Assassin ». Ubisoft ne semble pas avoir été très fan de ce projet qui devait avoir au centre de son intrigue un personnage principal féminin qui aurait été la garde du corps du Prince. Le projet avorté devint finalement Assassin’s Creed, ce qui, paradoxalement, marqua pendant des années la mort de la saga Prince of Persia. Mais ce n’est pas tout… Un roman slovène à la base de tout Car l’origine de la saga Assassin’s Creed est aussi (et surtout ?) à rechercher dans un roman Slovène : Alamut de Vladimir Bartol. Si ceux que l’on désignait à l’époque péjorativement comme les assassins (de leur vrai noms, les Nizârites, ou Ismaéliens) ont réellement existé, les mythes qui les entourent sont surtout le résultat de légendes colportées au cours du temps, et de l’imagination de Vladimir Bartol, à laquelle se sont par après ajoutées les fantaisies d’Ubisoft. Ainsi, la devise des assassins dans les jeux, « Rien n’est vrai, tout est permis », est issue directement du roman Alamut. Il y a une bonne raison (dans les jeux) pour laquelle Altaïr ne peut pas nager Dans le tout premier Assassin’s Creed, Altaïr ne peut pas nager, et l’animus se désynchronise immédiatement dans l’eau. Pourtant, la plupart des autres assassins de la saga sont quant à eux bel et biens capables de se mouvoir dans l’onde. Alors, qu’est-ce qui a changé ? En réalité, c’est probablement une question technique : l’équipe d’Ubisoft n’avait tout simplement pas implémenté de système de nage. Mais dans l’univers du jeu, il fallait bien justifier le fait qu’Altaïr ne sache pas nager. Pour un assassin, c’eût été un peu difficile de faire croire qu’il n’ait jamais appris à le faire. Aussi Ubisoft a-t-il créé une petite excuse : ce serait un bug dans l’Animus. Et comme celui-ci progresse technologiquement avec le temps, le bug est tout simplement corrigé quand viennent les jeux suivants. Les animations de Desmond changent Pour rappel (si vous êtes arrivé avec les opus les plus récents), les trois premiers jeux numérotés de la franchise Assassin’s Creed (ainsi que les deux spin-off Assassin’s Creed : Brotherhood et Assassin’s Creed : Revelations) racontent l’histoire de Desmond Miles, barman et descendent d’une longue lignée d’assassins, qui va, au moyen de l’Animus, revivre les souvenirs de trois de ses ancêtres. À force de revivre les souvenirs d’assassins talentueux, on peut se douter que Connor en retire quelque chose. Et ça se voit dans la façon dont il bouge : ses animations sont au début assez maladroites, mais plus il passe de temps dans l’Animus, et plus ses mouvements deviennent vifs et fluides. Une manière simple pour les jeux de montrer l’effet de l’Animus sur Desmond. Les jeux (et Ubisoft) existent dans la franchise Après la mort de Desmond Miles, commence une période un peu différente dans l’histoire de la franchise. Vous avez peut-être remarqué que l’Animus, élément de science-fiction qui ne plaisait pas trop à Ubisoft, s’efface à partir de Black Flag (même s’il reviendra sur le devant de la scène avec les jeux plus récents). Mais en réalité, dans l’univers de la franchise, la véritable raison est tout simplement qu’à partir de Black Flag, vous êtes en train de jouer à un jeu produit par Abstergo Entertainment, qui se servent de l’ADN de Desmond pour créer un jeu vidéo basé sur une version modifiée de l’histoire de l’assassin (ce qui permet de justifier les inexactitudes historiques). Dans ce même univers, les jeux d’Abstergo sont créés en collaboration avec… Ubisoft ! Ce qui veut dire que dans le monde d’Assassin’s Creed, Ubisoft se range du côté des Templiers qui, pour rappel, sont tout de même les grands méchants de la saga… Un arc conclu dans un autre médium En parlant des Assassin’s Creed qui sont censés être des jeux vidéo dans l’univers de la saga, ceux-ci forment un arc narratif qui va de Black Flag à Syndicates. Un arc narratif ambitieux puisqu’il implique l’un des plus mystérieux et puissants antagonistes de la saga : Junon. Et puis vient Origins. Si ce jeu a beaucoup fait de bien à la franchise et est généralement très apprécié, il interrompt abruptement l’arc narratif des jeux précédents. À tel point que celui-ci a dû être conclu dans une bande dessinée : Uprising. Un choix qui n’a pas plu à tout le monde… Le créateur d’Assassin’s Creed s’est excusé pour avoir lancé une mode Les “tours à la Ubisoft” : une véritable “maladie des Open Worlds” dont il faut voir l’origine avec la franchise Assassin’s Creed. Il faut dire que quand ce principe apparaît dans la franchise, il est tout nouveau, et accompagné d’une esthétique bien particulière, avec le “saut de la foi” qui suit immédiatement. Mais quelques années plus tard, il faut bien constater que tout le monde s’y est plus ou moins mis, même Zelda ! Pour cette raison, Patrice Désilets, créateur d’Assassin’s Creed, s’est excusé avec humour pour les tours de Breath of the Wild. Assassin’s Creed Valhalla est beaucoup moins exact que ses prédécesseurs En moyenne, il faut reconnaître que la franchise est plutôt correcte quand il s’agit de reconstituer l’histoire. Les studios font souvent appel à des historiens, et même si les jeux font des entorses à l’histoire (ne fût-ce que par rapport au mythe des Assassins et des Templiers), se promener sur la map d’un des jeux est un peu comme un voyage dans le temps… Malheureusement, cette exactitude historique ne s’étend pas exactement à Valhalla. On sait bien qu’il existe un imaginaire autour des Vikings, et Ubisoft à préféré s’en inspirer pour ne pas risquer de trop déstabiliser les attentes du public, en utilisant une imagerie très stéréotypée… Heureusement, Assassin’s Creed Mirage semble déjà avoir corrigé le tir ! Odyssey ne devait pas être un jeu de la série principale Kassandra (et Alexios) sont les seuls assassins de la franchise à ne pas être… des Assassins (notez la majuscule). Et ça, beaucoup de fans l’ont remarqué, au point que certains considèrent qu’Odyssey n’est tout simplement pas un jeu Assassin’s Creed. Ce ne serait pas dû au hasard. À l’origine, en effet, Odyssey devait être un Spin-Off, et non pas un jeu principal. Cela explique peut-être bien le détachement avec le lore des Assassins pour se concentrer sur l’origine des Templiers. Il n’empêche que le jeu révèle pas mal d’informations sur l’univers. Des révélations à côté desquelles pas mal de joueurs seraient sans doute passés à côté si Odyssey n’avait pas été intégré dans la série principale… La franchise tire ses inspirations un peu partout (niveau gameplay) De manière générale, le gameplay d’Assassin’s Creed tend à beaucoup s’inspirer des jeux “à la mode” durant son développement. Dans certains cas, c’est assez clair, comme avec Origins qui s’inspire de The Witcher 3. Mais dans d’autre, c’est un peu moins évident. Saviez vous que les deux grosses influences pour Black Flag étaient Red Dead Redemption et… The Wind Waker ! Quand on y pense c’est assez logique…