Crédit photo : Climeworks

Le plus grand centre de capture de CO2 au monde sort de terre en Islande

En Islande, le plus grand centre de capture de CO2 vient de sortir de terre. 

Contrairement aux technologies de géo-ingénierie solaire, la capture de CO2 est une technologie relativement fiable sur le plan technique. Il est en effet plus ou moins prouvé que le fait de retirer du dioxyde de carbone de l’atmosphère n’a que peu d’effets négatifs directs sur l’environnement, et a même, en théorie, la capacité de lutter contre le réchauffement climatique.

Pourtant, la capture carbone fait bel et bien débat. Tout d’abord pour ses effets indirects potentiels, parce que certains craignent qu’elle soit utilisée comme une excuse pour continuer à polluer. Et deuxièmement, car les quantités de CO2 capturées sont, jusqu’à présent, extrêmement minimes.

S’il est peu probable que le projet Mammoth, qui vient d’être entamé en Islande, mette fin au débat, il offre en tout cas un début de réponse au deuxième problème soulevé, car il s’agira, quand il sera achevé, du plus grand centre de capture au monde : 36000 tonnes de CO2 seront ainsi capturées par an, comme l’explique The Verge, ce sera dix fois plus que l’actuel plus gros projet de capture carbone, le projet Orca.

Mammoth est le projet de la « licorne » Climeworks, une entreprise suisse, mais basée au Texas, qui a le soutien de grands noms du monde de la tech, parmi lesquels Microsoft (qui émet par an pas loin de 13 millions de tonnes de CO2, soit astronomiquement plus que ce que Mammoth prommet de capturer) ou encore Shopify. Il faut dire que cette technologie, de par sa nature plutôt consensuelle, bénéficie d’une large popularité aux États-Unis. Cela n’empêche pas à la capture carbone (DAC, soit Direct Air Capture) de devoir encore relever quelques défis afin de pouvoir participer de manière pleine et entière à la décarbonation de notre économie et à la lutte contre le réchauffement climatique.

Outre le problème des quantités capturées, les deux principaux problèmes sont un coût tout de même fort élevé (surtout si l’on veut pouvoir déployer la technologie à plus grande échelle, et ainsi capturer des quantités suffisantes de CO2) et l’origine de l’énergie nécessaire afin de faire fonctionner la DAC.

Car il faut l’avouer, pour l’instant, la capture carbone a le défaut de devoir utiliser des énergies fossiles afin de pouvoir fonctionner : un non-sens qui réduit malheureusement l’effet positif de cette technologie. Il faudra donc également que la DAC se mette elle-même à la transition énergétique afin de pouvoir servir efficacement ses propres objectifs.

En ce qui concerne Mammoth, le centre de capture carbone n’est pas encore pleinement opérationnel, avec seulement 12 des 72 containers modulaires installés. Climeworks compte toutefois vraisemblablement terminer le projet pour cette année.

À long terme, les ambitions de Climeworks devraient amener la « licorne » à construire plusieurs centres similaires sur le continent Nord-Américain. Plus spécifiquement, deux projets d’encore plus grande envergure seraient en préparation en Louisiane et en Californie, avec pour objectif de capturer cette fois-ci un million de tonne de CO2 par an et par centre, une métrique déjà nettement moins négligeable  (quoiqu’encore trop faible). La compagnie risque toutefois de se heurter à ce qu’on appelle le mouvement NIMBY (Not in my backyard, soit « pas dans mon jardin »), à savoir les résidents ne désirant pas voir le paysage autour de leur habitation défiguré par la création de projets d’envergure. Un problème que connaissent bien les constructeurs de l’industrie éolienne.

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