Sorti en 2017 sur PC et consoles, Gigantic avait reçu un accueil plutôt mitigé. Malgré sa gratuité, le titre du studio Motiga avait relativement rapidement dû tirer sa révérence. A la surprise générale, le voici de retour en 2024 dans une version payante. On ne va pas vous mentir, il est plutôt rare de voir un jeu retiré de la vente revenir quelques années plus tard. De surcroit, les quelques rares exceptions ont plutôt suivi le trajet inverse, passant d’une formule payante à une formule free-to-play. Gigantic: Rampage Edition nage donc à contre-courant. Et ce n’est pas peu dire. Déjà au moment de sa sortie, en 2017, le titre de Motiga avait moyennement enthousiasmé le public. Le jeu se démarquait des autres MOBA par son concept sensiblement différent puisque le joueur devait ici marquer des points pour permettre à son gardien d’attaquer la gardien de l’équipe ennemie. Il fonctionnait ainsi sur un système d’offensive, contre-offensive et de contrôle d’objectifs. Le style graphique de Gigantic lui donne une certaine personnalité. Mais concrètement, ça marche comment ? Deux équipes de 5 joueurs s’affrontent sur une carte de taille réduite. Leur objectif est simple : garder le contrôle de zones quelques secondes pour marquer des points, qui, en additionnant, vont permettre de “lâcher” leur gardien, une gigantesque créature, sur le camp adverse. Bien sûr ce n’est pas si facile puisque l’autre équipe lutte pour contrôler les mêmes points stratégiques. Une fois que la créature est lâchée, l’équipe qui a remporté le bras de fer attaque le gardien ennemi et tente de lui enlever le plus de points de vie pendant que l’ennemi tente d’enrayer l’attaque. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’un des deux gardiens soit anéanti. Pour gagner la partie, il faudra contrôler ces points. Le concept est sympathique et met l’accent sur la coopération entre les joueurs. Pour remporter la partie, il faudra être efficaces dans le travail d’équipes. Les différentes classes sont ainsi très complémentaires. L’ennui, c’est que malgré le casting élargi (25 héros dont 2 nouveaux), on tourne vite en rond dans ce jeu, au concept extrêmement répétitif. Passé le cap des 20 parties, on a même franchement l’impression d’en avoir fait le tour. Autre défaut majeur du jeu : sa communauté. Le modèle payant ne lui réussit pas beaucoup car il nous a été très difficile de jouer une partie en ligne… En-dehors de certains créneaux horaires, ça semble même impossible, et ce même si le jeu est cross-play. Certes, il est possible d’y jouer seul contre des bots, mais l’IA est catastrophique et le jeu pas franchement plaisant… Les temps de chargement sont très longs. Et puis, il y a la question de la finition. Les temps de chargement sont nombreux et surtout très longs. Pire, il nous est arrivé deux fois d’être déconnecté. D’un autre côté, le studio a pris soin de livrer une version intégrale avec du contenu inédit (2 héros et 2 cartes), quelques nouveautés dont le cross play, un nouveau mode de jeu “Rush” simplifié et la promesse de quelques nouveautés gratuites dont des skins et un mode de jeu dans quelques semaines. On sent donc une réelle volonté des développeurs de soigner la sortie du jeu. Techniquement, Gigantic n’a également pas trop mal vieilli grâce à son style animé. Le jeu reste “joli” et stylé, avec sa patte graphique. Les mécanismes ont en revanche pas mal vieilli… Pas sûr que le jeune public craquera pour cette formule assez rétro donc et ce modèle économique qui était pourtant une vraie bonne idée. Conclusion Sorti en 2017, Gigantic n’était pas parvenu à rencontrer le succès. Ce MOBA free-to-play nous revient aujourd’hui dans une version “premium” payante. L’idée est bonne, surtout que les développeurs ont ajouté quelques nouveautés dont 2 nouveaux héros, 2 nouvelles cartes, 1 mode de jeu inédit et le cross-play, mais dans la pratique, il est bien difficile d’y jouer tant la communauté est petite… Autrement dit, vous risquez d’acheter ce jeu et de ne jamais y jouer… Le concept du titre a également vieilli, malgré l’introduction d’un mode de jeu “simplifié”. Pas sûr que le public sera réceptif à cette proposition.